La déconfiture du Canadien face aux Sharks de San Jose, vendredi, et le fait que Carey Price a dû céder sa place en deuxième période fait en sorte que, de façon imprévue, on verra ce soir un choc entre les deux plus récents lauréats du trophée Vézina en Price et Braden Holtby.

Le gardien des Capitals de Washington n'a toujours pas perdu en temps réglementaire face au Canadien depuis le début de sa carrière (8-0-2) et les Caps ne cessent de donner des misères au Canadien, ayant récolté des points dans 20 des 23 derniers affrontements entre les deux équipes (16-3-4).

Cela dit, Holtby ne pense pas qu'une confrontation face à Price constitue une motivation supplémentaire.

« Le gardien à l'autre bout est la dernière personne de qui je me soucie car il est le seul qui ne peut pas compter contre toi. En tout cas il ne devrait pas ! 

« Sérieusement, notre équipe joue bien depuis quelques années face au Canadien mais cette saison ils connaissent un bon début de campagne, un peu comme nous. Ce sera un défi excitant. »

Même s'ils ont fait partie de la même équipe lors de la Coupe du monde, l'as gardien des Capitals dit avoir eu très peu de contacts avec Price durant le tournoi.

« La pire chose dans notre sport »

À l'instar du Canadien, les Caps étaient en action vendredi soir et Holtby a obtenu une soirée de congé.

Evgeny Kuznetsov a marqué le but décisif en tirs de barrage pour permettre aux Capitals de l'emporter 4-3 face aux Hurricanes en Caroline. Les hommes de Barry Trotz signaient ainsi un sixième gain consécutif.

À des milles de là, le CH baissait pavillon au Centre Bell face aux Sharks, et tout le monde a fait grand cas du regard de feu qu'a lancé Price au banc de son équipe lorsque Michel Therrien l'a retiré de la rencontre.

Comment un gardien élite réagit-il lorsqu'on lui retire le filet de cette manière ?

« Ça dépend des personnalités et des situations, répond Holtby, que son entraîneur a remplacé au cours d'un match pour la dernière fois le 20 mars 2016. Parfois c'est de ta faute et tu mérites de sortir de là et d'être frustré envers toi-même. D'autres fois tu batailles ferme et les choses ne vont simplement pas comme tu le voudrais. Ce qu'il y a de plus frustrant, c'est de sentir que tu ne peux rien y faire. Mais dans ce temps-là, un gardien veut avoir la chance de redresser la barque. 

« Se faire sortir est probablement la pire chose dans notre sport. »

Dans le cas de Price, il n'avait pas été retiré d'une rencontre pour un motif autre qu'une blessure à ses 97 derniers départs.

On serait porté à croire qu'un gardien, dans ce temps-là, peut aussi en vouloir à ses coéquipiers devant lui lorsqu'il juge l'effort insuffisant. Mais Holtby est demeuré prudent à ce sujet.

« Tout le monde se démène, dit-il. Il y aura des moments où l'on sera frustré que l'équipe n'y mette pas l'effort nécessaire, mais c'est une question collective et non individuelle que l'équipe aborde quand ça se produira. 

« Le gardien connaît son travail. Il se doit de réparer certaines erreurs. Peut-être que ça n'a pas l'air gentil de dire ça mais ça fait partie de la description de tâche. »

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Carey Price a retiré de la rencontre par Michel Therrien en deuxième période.