Avec un seul but à ses 23 derniers matchs, Brendan Gallagher pourrait avoir des raisons de s'inquiéter, mais ce serait bien mal le connaître.

À sa fiche, le petit attaquant du CH compte 5 buts et 12 aides pour 17 points en 29 matchs cette saison. Pour une majorité d'observateurs, le total de points, ça va, mais c'est dans la colonne des buts que Gallagher suscite un peu d'inquiétude. Surtout chez ceux qui voient en lui le potentiel d'un marqueur de 30 buts.

Mais le principal intéressé ne fait pas partie du groupe des inquiets.

«Bien sûr que j'adore marquer des buts, parce que ça nous donne une meilleure chance de gagner, a-t-il expliqué hier à Brossard, à la suite d'un entraînement facultatif. Je deviens un peu frustré envers moi-même quand je ne marque pas, un peu comme lors du dernier match [contre Boston lundi soir], parce que nous l'avons perdu. Si nous avions gagné, j'aurais pu sortir du Centre Bell en souriant. On veut tous aider l'équipe à remporter des matchs, et une façon de le faire, c'est en marquant des buts.

«Mais je suis assez heureux de mon rendement. Je n'ai pas marqué autant de buts qu'à l'habitude, mais mon total de points est similaire à ce que je produis normalement. Je ne dois pas toujours mettre la rondelle dans le filet pour être efficace. Notre trio joue bien, mes compagnons de trio marquent, nous passons beaucoup de temps en zone offensive et nous avons nos occasions de marquer. Alors je ne me soucie pas autant de mon jeu dans ces moments-là.»

Novembre

Du même souffle, le numéro 11 n'hésite pas à le reconnaître: il a eu sa part de soirées difficiles cette saison, et il avoue sans hésiter qu'il n'a pas été à son mieux le mois dernier.

«Je dois admettre qu'en novembre, je ne sais pas pourquoi, j'ai connu un passage à vide, pendant environ une semaine ou une dizaine de jours.» 

«Je me suis éloigné de mon style de jeu et je n'étais pas heureux de la manière dont je jouais. Je n'étais pas autour du filet assez souvent, je ne créais pas de chances de marquer.»

Le calendrier du Canadien ne sera pas très facile au cours des prochaines semaines - les Sharks de San Jose seront les prochains adversaires, vendredi soir au Centre Bell -, et il est évident que la formation montréalaise aura besoin de la contribution offensive de Gallagher quand ça va se mettre à devenir un peu plus compliqué.

Le petit attaquant a connu des saisons de 15 (année du lock-out), 19, 24 et 19 buts depuis son arrivée avec le Canadien, en janvier 2013. S'il maintient ce rythme, il conclura la saison avec une récolte d'une quinzaine de buts, ce qui est un peu en deçà de sa production habituelle en saison.

«C'est la raison pour laquelle je ne m'impose pas d'objectifs à atteindre avant le début de chaque saison, a-t-il ajouté. Parce qu'il y aura toujours des moments dans l'année où la rondelle n'ira pas dans le filet. C'est comme ça. Je suis honnête envers moi-même et sur la façon dont je joue, et je n'ai pas besoin de consulter mes statistiques personnelles pour le savoir.» 

«Si je m'imposais des objectifs individuels en début de saison, ce serait moins amusant d'aller sur la glace.»

Gallagher n'a peut-être pas autant de buts qu'à l'habitude, mais il se console rapidement en voyant aller ses compagnons de trio, Paul Byron et Torrey Mitchell. Byron est le deuxième buteur du club avec dix buts, et Mitchell en a déjà sept à sa fiche.

Pendant ce temps, Gallagher sent que ça s'en vient.

«J'ai eu la rondelle plus souvent ces dernières semaines, et j'ai passé plus de temps autour du filet adverse. Peu importe le nombre de buts à ma fiche, je joue mon style de jeu. Peut-être que je fais erreur en pensant ainsi, mais si je marque moins souvent, ce n'est pas à cause de mauvaises performances de ma part.»