Andrew Shaw a accepté de rencontrer les journalistes mercredi midi à l'issue d'une séance d'entraînement optionnelle à laquelle il n'avait pas participé. Mais il s'est fait peu bavard au sujet de la dure mise en échec que lui a servi le défenseur Torey Krug en première période du match de lundi contre les Bruins de Boston.

Interrogé au sujet de la décision des officiels lors du match de ne pas punir Krug, puis celle des dirigeants de la LNH de ne pas imposer de suspension, Shaw a servi une réponse qui semblait toute préparée d'avance.

«C'est hors de mon contrôle. Ils (les dirigeants de la LNH) savent ce qu'ils font. Mais c'était clairement un coup à la tête. Les règlements ont changé, il me faut l'accepter, tourner la page et me préparer pour le match de vendredi.

«Je vais me taire, continuer de jouer avec ardeur et faire ce que je dois faire pour aider cette équipe à connaître du succès.»

Alors que les journalistes cherchaient des moyens d'arracher d'autres commentaires à Shaw, ce dernier a quand même fait preuve d'un peu de cynisme.

«Je ne l'ai pas vu venir, je me suis étiré pour atteindre la rondelle, je me suis retrouvé dans une position vulnérable et son épaule a frappé ma tête. J'imagine que c'est de ma faute; peut-être que je ne devrais pas présenter ma tête en premier, je suppose.»

Shaw, qui arborait de visibles cicatrices au visage, a même trouvé le moyen de faire rigoler les journalistes lorsque questionné sur son état de santé depuis l'incident.

«Je suis passé par le protocole (en cas de possible commotion cérébrale) pendant 30 minutes. De toute évidence, ça n'a pas été agréable. J'ai encore mal au visage et au cou.»

As-tu eu des maux de tête, lui a demandé un journaliste.

«Pour avoir des maux de tête, il faut avoir un cerveau!», a-t-il rétorqué.

Il semble qu'il existe une zone grise dans la LNH quand vient le temps de décider si un coup à la tête mérite d'être sanctionné, au point où il est plausible de se demander si la Ligue nationale ne devrait pas imposer une punition automatique pour tout coup porté à la tête.

Selon Brendan Gallagher, qui s'est porté à la défense de Shaw en jetant les gants contre Krug un peu plus tard en première période, c'est un règlement qui pourrait être difficile à mettre en application.

«Si (Zdeno) Chara me frappe, ce sera probablement à la tête à cause de la différence de taille. C'est un règlement difficile à instaurer. Je pense que c'est un aspect qui relève de nous, les joueurs. Lorsque vous êtes en possession de la rondelle, vous avez la responsabilité de vous protéger et sans la rondelle, si vous voyez un joueur dans une position vulnérable, vous devez également être responsable. Nous en parlons aujourd'hui parce que c'est arrivé, mais je pense que ça ne se produit pas souvent. Je croit que les joueurs, en général, affichent beaucoup de respect l'un envers l'autre sur la patinoire.»



Profiter de l'opportunité

Parmi la douzaine de joueurs ayant participé à la séance d'entraînement optionnelle se trouvait Michael McCarron, qui souhaite profiter d'une autre chance de se faire une place au sein de l'équipe.

Le colosse attaquant a été rappelé immédiatement après le match des IceCaps de Saint-Jean vendredi soir, mais a regardé les deux derniers matchs de ses coéquipiers des hauteurs du Centre Bell. Il ignore encore s'il aura une chance de jouer vendredi soir lors de la visite des Sharks de San Jose ou le lendemain, à Washington face aux Capitals.

«Je ne m'attendais pas à être rappelé (à la suite de la blessure à Alex Galchenyuk). Vous essayez de ne pas penser à cela et vous cherchez à vous améliorer à l'endroit où vous êtes. Je me considère chanceux d'avoir été rappelé et je vais tenter de soutirer le plus possible de cette occasion.»

McCarron, qui compte quatre buts et 12 points en 21 matchs avec les IceCaps, avait laissé bonne impression pendant le camp d'entraînement. Toutefois, il y avait congestion au poste de centre avec des vétérans comme Galchenyuk, Tomas Plekanec, Phillip Danault et Torrey Mitchell.

«Tout le monde veut jouer ici, c'est certain. Mais j'ai été cédé aux mineures, et c'est ainsi que ça fonctionne au hockey. Si on m'a retourné là-bas, c'est pour m'améliorer afin de revenir ici. Au cours du dernier mois, je pense que je joue comme j'en suis capable.»

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Michael McCarron