Ceux qui craignaient que la rivalité Canadien-Bruins s'essouffle ont dû être rassurés. Dans une soirée qui rappelait les belles années de cette vieille guerre, les Bruins se sont imposés au compte de 2-1 en prolongation, lundi, au Centre Bell.

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Ryan Spooner a mis fin aux hostilités en marquant avec 1 min 40 s à écouler en prolongation, au terme d'une interminable séquence des Bruins en territoire montréalais.

Les Bruins mettent ainsi fin à une séquence de trois défaites de suite. Et surtout, ils ont réussi à freiner l'attaque du Canadien, un véritable rouleau compresseur par les temps qui courent, avec 15 buts dans les deux matchs précédents, et 21 dans les quatre matchs précédents.

Certains diront même que le CH aurait dû garder quelques buts en réserve plutôt que d'en marquer 10 contre l'Avalanche samedi!

Le Canadien demeure tout de même sur une séquence honorable avec aucune défaite en temps règlementaire à ses cinq dernières sorties (3-0-2).

Shaw au vestiaire, Krug à l'examen

Les hostilités ont commencé à la 14e minute du match, quand Alexei Emelin a servi une percutante mise en échec à l'attaquant David Pastrnak, le long de la bande. Quelques secondes plus tard, Andrew Shaw pourchassait une rondelle libre en zone neutre. Au moment de se pencher vers l'avant, il a été accueilli par un solide coup d'épaule du défenseur Torey Krug.

Shaw a aussitôt retraité au vestiaire et paraissait désorienté, tant et si bien qu'il ne se dirigerait même pas vers la porte du banc pour rentrer au vestiaire. Il était tout de même de retour à son poste en début de deuxième période et a terminé le match.

Krug n'a pas été puni pour son geste, mais le Boston Globe soutenait lundi soir que la LNH allait revoir l'incident.

Deux minutes plus tard, Brendan Gallagher a voulu venger son coéquipier et a laissé tomber les gants contre Krug.

Ces séquences ont donné le ton à une soirée où l'animosité régnait. Alexander Radulov et Adam McQuaid ont aussi échangé quelques politesses, McQuaid n'appréciant pas une mise en échec de Radulov près de la bande. Emelin en a aussi remis en troisième période, cette fois contre Brad Marchand.

Avantage numérique impuissant

Entre ces incidents, les Bruins jouaient de façon indisciplinée. Ils ont écopé de six pénalités mineures, ce qui a donné cinq avantages numériques au Canadien. Mais les Montréalais ont été incapables d'en profiter.

En 10 minutes d'avantage numérique, ils ont tiré seulement sept fois sur Tuukka Rask. Ils ont obtenu leurs meilleures chances en début de match, Gallagher et Nathan Beaulieu étant les cibles de passes parfaites. Mais chaque fois, ils ont été incapables de tirer. 

Austin Czarnik a finalement ouvert la marque avec 65 secondes à écouler à la deuxième période. Il s'est amené à 2 contre 1 et a opté pour le tir du côté du bloqueur, une stratégie qui lui a souri.

Les visiteurs se dirigeaient vers une victoire en 60 minutes, jusqu'à ce que Paul Byron crée l'égalité avec à peine trois minutes à écouler en troisième période. Byron a bondi sur une rondelle libre dans l'enclave et a marqué du revers.

Byron privait ainsi Rask d'un jeu blanc bien mérité. Le gardien des Bruins ne semble plus intimidé d'affronter le Canadien, une équipe qui lui a toujours donné des difficultés. Rask a réussi le plus bel arrêt de la soirée en milieu de match, quand il s'est jeté sur le côté, un peu à la façon Pete Peeters, pour frustrer Tomas Plekanec.

En prolongation, David Krejci croyait avoir tranché le débat, mais les arbitres ont refusé le but en expliquant que Pastrnak était entré en contact avec Carey Price. Spooner allait marquer quelques instants plus tard.

Le Canadien a maintenant droit à trois longs jours de repos avant un programme double costaud ce week-end: à la maison contre les Sharks vendredi, et à Washington le lendemain.