Quatre buts dans le même match? Très honnêtement, Max Pacioretty ne se souvient même pas de la dernière fois où ça lui est arrivé.

«Quand j'étais petit, mon père m'avait promis un nouveau bâton si je réussissais un truc du chapeau, avant un match, a-t-il raconté samedi soir au Centre Bell. J'ai marqué sept buts lors de ce match-là, mais je n'ai jamais eu le bâton... alors je me suis mis à passer la rondelle!»

L'histoire racontée par le capitaine a bien fait rire tout le monde, particulièrement après une victoire légèrement convaincante de 10-1 contre les pauvres joueurs de l'Avalanche du Colorado, mais elle a surtout illustré une réalité qui fera plaisir aux partisans de l'équipe, ainsi qu'à ses dirigeants: après un très lent départ, Pacioretty est enfin lui-même. À un rythme qui pourrait lui permettre d'atteindre la barre des 35 buts en saison pour la troisième fois de sa carrière.

Les quatre buts de samedi soir sont une première pour lui dans la Ligue nationale, mais ils sont avant tout la preuve que le 67 semble avoir retrouvé ses repères. Le joueur qui avait commencé la saison avec seulement trois buts à ses 15 premiers matchs vient d'en réussir sept à ses quatre derniers, au moment en plus où le Canadien tente de se débrouiller sans son premier joueur de centre, Alex Galchenyuk, blessé à un genou et absent du jeu pour environ deux mois, selon les prévisions les plus optimistes.

Quatre trios



On pourrait penser que cette récente récolte serait excellente pour le moral et pour la confiance, mais Pacioretty ne voit pas les choses de cette façon.

«Les chiffres, les gens en font tout un plat, pas mal plus que moi, en tout cas. Quand je vais à la maison après les matchs, je regarde le classement, pas mes statistiques. C'est la vérité, et c'est comme ça aussi pour tous les joueurs dans ce vestiaire.»

Fidèle à ses habitudes, le capitaine n'a pas trop voulu parler de lui et de ses exploits à la suite de cette spectaculaire raclée offerte gratuitement aux membres de l'Avalanche. Il est vrai qu'il n'a pas été le seul à se faire remarquer ; son collègue Tomas Plekanec, entre autres, a fini la soirée avec quatre mentions d'aide.

«Quand vous pouvez opposer à l'autre équipe quatre trios comme les nôtres, qui jouent avec confiance, qui jouent avec beaucoup de vitesse et qui fabriquent des jeux en attaque... ça fait de nous une équipe difficile à contrer. Quatre trios qui fonctionnent, c'est la thématique de notre saison jusqu'ici. Il n'y a pas beaucoup d'équipes dans cette ligue qui jouent de cette manière, avec la contribution des quatre trios. C'est une grosse partie de nos succès. »

Bien sûr, ce ne sera pas toujours aussi facile, à commencer par ce soir au Centre Bell, avec la visite des toujours tenaces Bruins de Boston, mais pour le moment en tout cas, c'est comme si le Canadien pouvait encaisser les mauvaises nouvelles sans fléchir. 

«Mais c'est seulement deux matchs, Alex [Galchenyuk] et David [Desharnais] sont deux joueurs importants pour nous, tout comme Greg Pateryn, a tenu à préciser Pacioretty. On sait que ces gars-là sont une grosse partie des succès de l'équipe.» 

En attendant, rien ne semble vouloir arrêter cette équipe qui continue de déjouer tous les pronostics. Ne reste plus qu'à savoir si papa Pacioretty va finir par payer un nouveau bâton à son fils.