On ignore toujours qui sera le gardien partant des Ducks ce soir contre le Canadien. John Gibson a quitté la patinoire avant Jonathan Bernier, mais Randy Carlyle a refusé de confirmer que Gibson était son gardien désigné.

Ce que l'on sait, par contre, c'est qu'Andrew Cogliano sera à son poste. Pourquoi? Parce qu'il l'a fait 726 fois jusqu'ici dans la LNH, sans jamais sauter son tour.

Parce qu'il joue à Anaheim, parce qu'il n'est pas du type à remplir la feuille de pointage soir après soir, Cogliano ne reçoit pas des tonnes d'attention pour sa formidable séquence d'homme de fer. Pourtant, les chiffres sont éloquents.

Choix de premier tour, 25e au total, en 2005 par les Oilers d'Edmonton, Cogliano a fait ses débuts dans la LNH le 4 octobre 2007. Depuis ce jour, il n'a jamais raté un seul match.

Il s'agit de la plus longue séquence pour un début de carrière après celle de 964 matchs de l'ancien du Canadien Doug Jarvis.

Sinon, dans l'histoire de la LNH, seulement cinq joueurs ont connu de plus longues séquences: Jarvis, Garry Unger (914), Steve Larmer (884), Craig Ramsey (776) et Jay Bouwmeester (737).

«Je n'ai rien de bien réfléchi à dire! Mais c'est vrai que je n'y pense pas vraiment, a admis Cogliano, après l'entraînement matinal des Ducks. Je veux participer à chaque match. Je sais que j'ai été chanceux aussi. En combinant ça avec mon approche pour le hockey, ça donne une formule gagnante.»

Cette approche du hockey, c'est celle d'un joueur qui n'aime pas vraiment prendre de journée de congé. Le collègue Eric Stephens, du Orange County Register, se souvient d'un soir où, en fin de match, Brandon Bollig avait édenté Cogliano d'un coup de bâton. «Le lendemain, il était à l'entraînement. Il aurait pu prendre la journée! C'est pourquoi je l'appelle "Everyday Andrew"», raconte le scribe.

«Je dois garder mon corps actif, explique l'attaquant natif de Toronto. Je crois avoir compris que quand j'arrête, c'est là que je deviens plus tendu. J'aime patiner, je ne prends pas congé quand c'est un entraînement optionnel.»

On pourrait croire qu'une telle séquence serait ponctuée de moments de doute, de courageux efforts de sa part pour participer à des matchs, contre la volonté des médecins. Mais il jure que ce n'est pas le cas.

«J'ai peut-être eu de petites frousses ici et là, mais honnêtement, chaque match que j'ai joué, je crois que tout autre joueur aurait également joué.

«J'ai joué dans l'Ouest toute ma carrière, et c'est vrai que ça peut être dur sur le corps. Mais s'il y a une chose dont je suis fier, c'est que j'ai joué à Edmonton pendant des années difficiles. J'étais jeune, j'aurais pu être laissé de côté, mais j'étais toujours ce joueur que les entraîneurs voulaient voir dans la formation tous les soirs, même si l'équipe en arrachait.»

Cette saison, Cogliano compte cinq buts et cinq passes pour 10 points en 22 matchs, en jouant essentiellement une quinzaine de minutes par match au sein du deuxième trio. Il est aussi parmi les premiers attaquants employés en désavantage numérique.

Match serré à prévoir?

Les résultats antérieurs, ça vaut ce que ça vaut, dirons-nous, mais il y a tout de même une tendance intéressante à relever.

Les sept derniers matchs du Canadien se sont terminés par un écart d'un but. Les trois dernières victoires de l'équipe: toutes au compte de 2-1.

Les Ducks, eux, ont vu leurs cinq derniers matchs prendre fin sur un pointage de 3-2 : deux victoires, trois défaites, dont une en prolongation.

Chez les Ducks, disons qu'on s'attend encore à un bas pointage - et à des buts pas toujours chics - vu la présence d'un certain Carey Price dans le camp adverse. 

«Il est humain, pas différent des autres gardiens, a estimé Randy Carlyle. C'est un gardien d'élite, il est calme dans le filet. Il a du succès en raison de son talent. On doit simplement envoyer des joueurs au filet, le forcer à se déplacer latéralement et tenter de faire dévier des rondelles.»

Une pensée pour Moen

L'ancien attaquant des Ducks et du Canadien Travis Moen a annoncé sa retraite ce midi. Si c'est à Montréal qu'il a disputé le plus de matchs (328), c'est à Anaheim qu'il a connu les moments les plus marquants de sa carrière.

Moen formait en effet un trio défensif d'élite avec Rob Niedermayer et Samuel Pahlsson, trio qui a joué un rôle clé dans la conquête de la Coupe Stanley par les Ducks en 2007. Moen avait conclu les séries avec sept buts et cinq passes pour 12 points en 21 matchs. Trois de ses sept filets étaient des buts gagnants.

Randy Carlyle, actuel entraîneur-chef des Ducks, occupait aussi ce poste à l'époque, à son premier séjour avec l'équipe.

«Il faisait tout ce qu'il pouvait pour nous aider à gagner. On l'avait grandement utilisé contre les premiers trios adverses, avec Sammy Pahlsson et Rob Niedermayer. Il était gros et travaillait fort. Ces trois-là écoulaient des punitions et se battaient pour nous. C'est triste de le voir prendre sa retraite, mais il a mon plus grand respect, car c'était un soldat et tu gagnes des championnats avec ce genre de joueur qui a ce genre d'attitude.»

Redmond et Terry retranchés

Le Canadien n'a pas tenu d'entraînement ce matin, pas même pour les réservistes. L'équipe a toutefois annoncé que l'attaquant Chris Terry et le défenseur Zach Redmond seraient laissés de côté. On savait déjà que Carey Price allait obtenir le départ devant le filet.