Carey Price, amaigri de 7 ou 8 livres, a indiqué au terme de l'entraînement de mercredi qu'il déterminerait jeudi matin s'il sera en mesure d'amorcer sa saison régulière face aux Coyotes de l'Arizona.

Après que le Canadien eut pris sa photo d'équipe, mercredi avant-midi, Price a participé à un entraînement complet durant lequel il n'a pratiquement pas quitté son filet. À l'autre bout de la patinoire, Montoya et Charlie Lindgren étaient en rotation.

«Ça faisait du bien de voir du caoutchouc, recevoir des lancers et d'en suer un bon coup», a indiqué Price d'une voix qui trahissait le virus qu'il a combattu.

«Ça a duré plus longtemps que je ne l'aurais imaginé», a-t-il convenu en ajoutant qu'il était tout près d'avoir retrouvé toutes ses énergies.

Si Price est en mesure de reprendre le collier, il aura raté trois matchs qui ne pèsent pas si lourd dans un calendrier de 82 rencontres, mais qui forcent quand même Michel Therrien à réviser son plan à l'égard de son gardien vedette.

«L'idéal c'est qu'il joue 60 matchs, a réitéré l'entraîneur-chef. Ce n'est pas parce qu'il a manqué des matchs au début qu'on va presser le citron un peu plus. Il faut qu'on s'ajuste.»

Autrement dit: le CH n'entend pas rattraper plus tard en saison le manque à gagner en ouverture de calendrier.



Montoya: la révélation 

La bonne nouvelle dans tout cela, c'est que le Canadien s'est rapidement mis en confiance avec le nouvel auxiliaire de Price.

«Ça a donné l'occasion à Al Montoya de démontrer qu'il est solide, a noté Therrien. On apprend à le découvrir même si on le connaissait déjà très bien. Il joue dans un environnement différent de ce qu'il avait connu et il répond très bien. Je vois beaucoup de positif parce qu'on a amené un nouveau gardien pour seconder Carey et, en partant, il faut le mettre dans une situation qui n'est pas toujours facile.

«C'est un bon vétéran et il a été excellent depuis le début de l'année. Il fait ce à quoi on s'attend d'un gardien de but, c'est-à-dire qu'il nous donne une chance de gagner.»

Price lui-même a indiqué que les prestations de Montoya en lever de rideau avaient aidé à lui enlever une pression indue.

Certes, Montoya a eu un gros mot à dire dans les cinq points amassés sur une possibilité de six en début de calendrier. Mais Brendan Gallagher croit que la leçon de l'année dernière a été retenue à l'effet que le Canadien ne pouvait plus trop s'en remettre à son gardien.

«Tu ne peux pas te fier uniquement à ton meilleur joueur, a rappelé Gallagher. Quand on regarde les meilleures équipes à travers la ligue, elles peuvent se fier sur une variété de gars à chaque soir. C'est ce qu'on essaie d'accomplir ici cette saison.

«On aurait préféré que Price ne s'absente pas, mais d'avoir amorcé la saison sans lui nous a permis de comprendre que nous formons une très bonne équipe et que nous gagnons des matchs. De le retrouver ne fera que nous rendre plus fort.»

Mais il faut se lever de bonne heure pour diminuer l'importance de Price au sein du Canadien.

«C'est notre coeur et notre âme, c'est notre rocher», a résumé Nathan Beaulieu.

Quand Price aide la relance

Le jeu de transition du Tricolore, qui n'a pas été le point fort de l'équipe au cours des trois prochains matchs, bénéficiera sans doute du retour au jeu de Price. L'aptitude de celui-ci à saisir la rondelle et à orchestrer lui-même une première passe efficace risque de dynamiser les sorties de zone.

«L'une des qualités de Carey - en plus d'arrêter la rondelle - est de bien la manoeuvrer, reconnaît Therrien. Ça aide certainement ses défenseurs et ce n'est pas tous les gardiens qui ont cette habileté de jouer la rondelle. Quand l'autre équipe veut exercer de la pression, il va jouer la rondelle.»

L'entraîneur-chef insiste sur le fait que le plan de match du Tricolore à ce niveau ne change pas en présence de Price et que l'équipe ne fait que bénéficier de ses instincts.

«Il bouge la rondelle tellement bien, s'exclame Nathan Beaulieu. Quand on étudie des gars comme Ben Bishop ou Mike Smith - qui manipulent bien la rondelle eux aussi - on essaie de la garder loin d'eux. 

«Carey va derrière le but, il relance vraiment la rondelle et ne fait pas seulement la renvoyer le long de la rampe. Il est comme un troisième défenseur. En avantage numérique aussi, il nous aide à relancer l'attaque. Et en désavantage numérique, il peut faire lui-même le dégagement.»

Photo André Pichette, La Presse

Al Montoya a eu un gros mot à dire dans les cinq points amassés sur une possibilité de six par le Canadien.