Stéphane Waite l'avait déjà laissé entendre, mais hier, il l'a clairement dit: dans un monde idéal, Carey Price ne devrait pas jouer plus de 60 matchs cette saison.

«Ça, c'est l'idéal et on a un plan en ce sens-là, a expliqué l'entraîneur des gardiens du Canadien, hier après-midi, à Brossard. Mais des fois, l'idéal prend le bord quand tu dois gagner des matchs en vue des séries.

«La venue d'[Al] Montoya va nous aider à respecter ce plan-là, parce qu'il peut gagner des matchs régulièrement dans cette ligue. Meilleur est ton back-up, plus tu peux reposer ton numéro 1. Un bon back-up dans la Ligue nationale, ça n'a pas de prix. Je ne crois plus aux gardiens qui vont jouer 66, 67, même 70 matchs dans une saison. Ça n'a aucun bon sens, et si on peut éviter ça, on va le faire.»

La cible sera d'autant plus importante à atteindre que Price a déjà cinq départs dans le corps, avec son passage à la Coupe du monde au sein d'Équipe Canada.

L'historique de Price va aussi en ce sens, puisqu'il a subi des blessures au bas du corps dans trois des quatre dernières saisons. Les trois fois, il avait été incapable de terminer la saison. En 2013 et 2014, il s'était blessé en séries, tandis que la saison dernière, sa campagne avait pris fin dès novembre.

Les portes tournantes

Si Montoya obtient près de 25 départs, le CH pourrait apporter une solution à un autre problème: l'instabilité derrière Price. En soumettant Mike Condon au ballottage, on a confirmé que, pour la quatrième saison de suite, il y aurait en effet un nouvel auxiliaire derrière le numéro 31.

Après Peter Budaj en 2013-2014, Dustin Tokarski la saison suivante et Condon l'an dernier, Montoya tentera d'offrir de la continuité au CH à cette position. Pour l'heure, son contrat est d'un an, mais s'il accomplit son boulot, Marc Bergevin voudra sans doute renouveler l'expérience.

Y a-t-il une difficulté inhérente à être le substitut de Price?

«Non, je ne crois pas, estime Waite. La seule chose difficile, c'est que tu joues moins que l'auxiliaire d'un gardien qui est plus dans la moyenne. Je ne crois pas qu'il y a une pression supplémentaire. Si on change chaque année, c'est qu'on essaie de s'améliorer. Si on trouve mieux l'an prochain... c'est une business. Mais cette année, c'était différent. Le contexte, c'est qu'on voulait avoir trois gardiens de la Ligue nationale dans l'organisation.» 

«Ça n'a rien à voir avec les performances de Condon l'an passé. Zéro à voir. Zéro, zéro, zéro. Dans le meilleur des mondes, ça nous prend trois gardiens avec de l'expérience de la Ligue nationale.»

C'est aujourd'hui, à midi, que l'on saura si Condon a été réclamé au ballottage. S'il n'est pas réclamé, il devra donc se présenter aux IceCaps de St. John's, dans la Ligue américaine, où Zachary Fucale et Charlie Lindgren semblaient destinés à se partager le filet. À moins d'une transaction, un gardien pourrait être forcé de poursuivre son apprentissage en ECHL...

Quant à Condon, Waite est convaincu qu'il saura se remettre de cette nouvelle épreuve. Jamais repêché, souvent blessé au niveau collégial, Condon a souvent confondu les sceptiques.

«Ce ne sont pas ses funérailles ! a lancé Waite. Il n'est pas mort encore et je pense qu'il va jouer dans la Ligue nationale. J'espère que ce sera pour le Canadien.

«Pour lui, j'espère qu'il sera réclamé, mais pour l'équipe, on veut le garder. Il a un avenir dans la Ligue nationale, il jouera dans la Ligue nationale, c'est sûr et certain. Il a le gabarit, il a des habitudes de travail incroyables, il se concentre sur les bonnes choses, il est intelligent. On est contents de sa progression dans les deux dernières années. C'est pourquoi on veut le garder.»