Nathan Beaulieu était allongé sur une table de massage quand le Canadien a acquis Shea Weber. Trois mois plus tard, il se retrouve à patiner avec lui.

De la table de massage à une place de choix sur la glace, il n'y a qu'un pas, doit-on en conclure, et c'est le pas qu'a su franchir le jeune Beaulieu, qui se retrouve aujourd'hui avec le rôle de deuxième défenseur du club, à la gauche de Weber. C'est en tout cas le plan immédiat en vue du dernier match préparatoire, qui sera présenté ce soir au Centre Bell contre les Maple Leafs de Toronto.

Ce scénario, Nathan Beaulieu n'aurait pu le prévoir il y a trois mois, mais c'est bel et bien la réalité.

«J'étais sur la table de massage, et sur l'écran de mon portable, il y avait ensuite quelque chose comme 75 appels manqués et 200 messages, s'est-il souvenu. Sur le coup, je n'ai pas pensé à ce que cette transaction allait vouloir dire pour moi, mais c'est devenu une réalité. Je réalise que c'est une chance en or que j'obtiens.»

Beaulieu, sans hésiter, avance qu'il est prêt pour ce rôle aux côtés de Weber, même si ça signifie de longues soirées au bureau, des soirées de 25 ou 26 minutes de jeu sur la glace. «Je suis habitué, je n'ai jamais eu un problème avec un tel rythme auparavant, peu importe où je suis passé...»

«Ça fait longtemps que je veux un tel rôle. Je m'attendais à pouvoir obtenir une occasion comme celle-là parce que l'équipe m'a donné des occasions de me mettre en valeur. Maintenant, c'est à moi d'en profiter.»

Protéger Price?

Weber, lui, débarque ici avec sa réputation de défenseur qui fait mal, et on pourrait d'ailleurs croire que si la direction montréalaise a choisi de l'obtenir cet été en retour de vous savez qui, c'est avant tout pour jouer le rôle de garde du corps officiel aux côtés de Carey Price.

Une théorie à laquelle le principal intéressé accorde bien peu d'importance.

«Je ne sais pas pourquoi certaines personnes peuvent penser ça, il faudrait aller le demander à la direction, s'est contenté de répondre Weber. Moi, je suis juste ici pour jouer au hockey et pour aider l'équipe à gagner des matchs.»

Mais on peut quand même croire que les rivaux qui vont tenter de s'approcher du gardien du CH pourraient bien perdre quelques dents au passage, non?

«C'est évident que Carey est une partie importante du succès qu'on pourrait récolter en équipe», a répondu le vétéran défenseur.

«[Carey] est l'un des meilleurs gardiens au monde, et il faut s'assurer qu'il reste en santé. Il faudra jouer un style de jeu robuste devant lui pour obtenir du succès.»

Price, quant à lui, en sera à un premier match avec le Canadien depuis le mois de novembre. Bien sûr que ce n'est pas un «vrai» match, mais le gardien-vedette a quand même hâte de remettre les lames sur la glace du Centre Bell et de disputer une première rencontre avec l'équipe en compagnie de Weber tout juste devant lui.

«Vous l'avez tous vu aller à la Coupe du monde, a rappelé le gardien au maillot 31. Shea n'est pas un gars qui parle beaucoup, mais tout ce qu'il fait sur la glace, il le fait très bien.»

De plus, Price a tenu à rassurer les sceptiques, ceux qui estiment que Shea Weber aura du mal à rayonner dans le marché et la pression de Montréal, après 11 saisons dans l'anonymat relatif de Nashville.

«Shea est un grand garçon, je crois qu'il va être capable de prendre soin de lui», a-t-il ajouté.