À l'approche de leur propre tournoi international qui opposera la crème de la crème, les dirigeants de la LNH et de l'Association des joueurs soupèsent les avantages et les inconvénients d'une présence aux Jeux olympiques d'hiver en 2018.

Si les joueurs de la LNH ont participé à tous les JO depuis 1998, la ligue a longtemps hésité à interrompre sa saison pendant des semaines, tout en condensant son calendrier, pour accommoder le tournoi olympique.

Un nouvel obstacle en vue des prochains Jeux à Pyeongchang, en Corée du Sud, concerne les frais couverts par le Comité international olympique et la Fédération internationale, une pratique que le CIO songe à abandonner sous la présidence de Thomas Bach.

L'éventualité d'avoir à assumer des coûts supplémentaires est considérée comme une pierre d'achoppement de trop pour la ligue et le syndicat.

«La question est de savoir si cela vaut la peine d'aller aux Jeux olympiques, a déclaré le commissaire de la LNH, Gary Bettman, lors d'une récente entrevue à La Presse Canadienne. Vous devez vous assurer que ça vaut le coup.»

Bettman a mentionné que plusieurs facteurs doivent être pris en compte, de la volonté des joueurs de participer aux Jeux olympiques jusqu'aux «opportunités qui en découlent.»

Le président de l'AJLNH, Donald Fehr, a réitéré dans une entrevue séparée que les joueurs veulent continuer de participer aux Jeux olympiques, en fonction des circonstances.

«Le sentiment est, toutes proportions gardées, que nous voulons y aller», a affirmé Fehr.

Lors de la finale de la Coupe Stanley en juin, Bettman s'est insurgé des changements proposés par le CIO de réduire ses paiements, décrivant les coûts supplémentaires comme «beaucoup, beaucoup, beaucoup de millions de dollars.»

Ces coûts, couverts par le CIO et la FIHG lors des cinq dernières éditions des Jeux olympiques, comprennent notamment le transport, l'assurance et l'hébergement.

Bach, élu à la présidence du CIO peu avant les Jeux olympiques de 2014, se montre réticent face à des «subventions spéciales» de ce genre.

«Le hockey est unique dans l'environnement des Jeux olympiques car, essentiellement, ce qui lui est demandé, c'est de suspendre ses activités pendant près de trois semaines, de se priver des revenus, de changer l'approche marketing, de courir le risque que des athlètes se blessent avec les conséquences dramatiques pour leur équipe et... en plus, de débourser beaucoup d'argent, a déclaré Fehr. Donc, nous verrons.»

La LNH et l'AJLNH font revivre la Coupe du monde de hockey à Toronto le mois prochain. C'est un tournoi qui pourrait revenir tous les quatre ans dans différentes villes, mais Bettman a déjà soutenu que la ligue ne l'envisage pas pour remplacer la compétition olympique.

La décision pour Pyeongchang n'est pas imminente, ont affirmé les deux hommes, Bettman ajoutant toutefois que ce n'est «pas quelque chose sur lequel nous nous concentrons.»

Fehr a dit qu'il n'est pas surpris qu'aucune décision n'ait encore été prise.

«Depuis longtemps, j'ai pensé qu'il n'y aurait pas de véritable développement dans les discussions avant quelque temps après les Jeux olympiques d'été et que les choses reprennent leur cours, a déclaré Fehr. Je ne peux pas commenter la nature de ces discussions et la tournure qu'elles vont prendre jusqu'à ce qu'elles reprennent.»

Le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, avait déclaré en juin que la LNH et l'AJLNH allaient probablement prendre une décision finale en décembre ou janvier.