On cite le nom d'Alexander Radulov et Hal Gill éclate de rire.

L'ancien défenseur du Canadien n'a pas oublié le bref passage de l'attaquant russe chez les Predators de Nashville, en 2012, alors que Radulov était essentiellement venu écouler la dernière année de son contrat afin d'être libéré de ses obligations.

Gill, lui, venait de passer aux Predators peu avant la date limite des transactions.

« C'est un talent de classe mondiale, un gars impressionnant qui est agréable à regarder, s'est rappelé l'ancien arrière lors d'un entretien avec La Presse. Le manque de constance était son problème, à ce moment-là. Certains soirs, on le voyait, d'autres soirs, non... »

L'épisode de l'époque dont tout le monde se souvient est survenu durant les séries, contre les Coyotes de Phoenix. Radulov et Andrei Kostitsyn étaient sortis faire la fête la veille du troisième match et avaient violé le couvre-feu.

Les Predators les avaient ensuite suspendus.

« Nous n'avions pas besoin de cette distraction, nous avions besoin de nous concentrer sur le hockey, a raconté Gill. Ce genre de chose ne devrait pas se produire. "Rad" a tout un potentiel offensif, mais tu t'exposes à ça avec lui. Espérons qu'il a appris de ses erreurs et qu'il ne fait plus ça. »

QUELLE RELATION AVEC THERRIEN ?

À l'époque, Shea Weber avait encouragé le DG David Poile à rapatrier Radulov pour la dernière ligne droite de la saison. Une fois les Predators éliminés, le nouveau défenseur du CH avait dit à une radio de Vancouver qu'il s'était senti « quelque peu trahi » par les agissements de Radulov.

« Ça prend une équipe spéciale pour accueillir un joueur comme lui parce qu'il fait à sa tête, il est différent, soutient Gill. Shea Weber le connaît, il sait comment le prendre, et ce sera un atout. »

Radulov a assuré vendredi que de tels épisodes étaient chose du passé. Et Marc Bergevin a fait le pari de le croire.

Mais Gill, lui, se demande quand même quelle sorte de ménage l'attaquant russe fera avec Michel Therrien.

« Michel aime tenir la bride serrée. Il veut que les choses soient faites à sa manière. Je suis sûr que Radulov va "peser sur ses boutons" et rendra ça difficile par moments. Ce sera intéressant de voir comment ça va tourner. »

PAS SURPRIS DE L'ÉCHANGE DE SUBBAN

L'embauche d'Alexander Radulov n'est évidemment pas la seule nouvelle en provenance de Montréal qui intrigue Hal Gill. Il est bien placé pour commenter l'échange de P.K. Subban, puisqu'il a agi comme grand frère de ce dernier à son arrivée dans la LNH avant de jouer un peu plus d'une saison avec Weber.

« Ce serait dur pour moi de dire que je suis surpris par cet échange, a admis Gill. Il semblerait qu'il ait eu des ennuis avec Michel Therrien... Moi-même, je suis passé par là ! Ça peut être difficile de jouer pour un tel entraîneur, alors s'ils ont bel et bien eu un différend...

« Mais P.K. est un talent hors du commun et ce n'est pas facile de renoncer à un joueur comme ça. À moins de réussir à mettre la main sur Shea Weber ! Ce sont deux joueurs que toutes les équipes voudraient avoir. »

Gill ne tarit pas d'éloges à l'endroit du colosse de 30 ans, qu'il dit « solide comme le roc ».

« Il influe sur le cours de toutes les parties d'une manière ou d'une autre, que ce soit par sa présence physique, son travail devant le filet ou sa gestion de la rondelle. Et je pense que son jeu de pieds est impressionnant pour un gars de sa taille. Je ne pense pas du tout qu'il ait perdu une fraction de seconde par rapport à autrefois. »

Sur le plan du leadership, il indique que Weber n'est pas du type bavard, mais que sa présence est importante.

« Quand il entre quelque part, on le sent tout de suite. C'est vrai dans le vestiaire comme sur la glace, où il est extrêmement respecté. C'est un bon coup pour Montréal parce que je tiens pour acquis que c'est la principale raison pour laquelle ils ont fait son acquisition. »

P.K. SERA LUI-MÊME

Quant à Subban, le sympathique géant croit qu'il sera encore plus à même d'éclore à Nashville, où le système de jeu lui permettra d'être davantage lui-même.

« Tu veux laisser P.K. faire son truc, et à Nashville, il pourra jouer sans la pression et tout ce qui vient avec le fait de jouer à Montréal. Il se nourrit de l'excitation des amateurs, de l'ambiance dans l'amphithéâtre... Il va quand même retrouver ça à Nashville, mais sans les critiques pour chaque revirement ou chaque jeu raté.

« C'est un bon échange pour les deux équipes. »

PHOTO MARK HUMPHREYS, ARCHIVES AP

Shea Weber