Bien réagir à un échec et s'en relever n'est pas donné à tout le monde. Surtout lorsqu'on a seulement 17 ans. Pourtant, c'est ce qu'a réussi Pierre-Luc Dubois, au point d'être devenu l'un des plus beaux espoirs de la séance de sélection de la LNH, qui se tiendra vendredi et samedi à Buffalo.

Dubois peut dormir sur ses deux oreilles: il n'aura pas à attendre à samedi avant d'entendre son nom résonner dans les quatre coins du First Niagara Center. Classé meilleur espoir nord-américain, Dubois devrait être sélectionné au quatrième ou au cinquième rang.

Selon certaines sources, il pourrait même se faufiler dans le top-3, un groupe qui semblait pourtant réservé exclusivement à Auston Matthews, Patrik Laine et Jesse Puljujarvi, il n'y a pas si longtemps.

Tout ça, le jour où il célébrera son 18e anniversaire de naissance.

L'échec qui a servi de moteur à Dubois remonte au mois de décembre, lorsqu'il n'est pas parvenu à se tailler un poste au sein d'Équipe Canada junior. Mais plutôt que de retourner chez les Screaming Eagles du Cap-Breton le coeur gros et la tête basse, il a explosé.

«C'est l'élément qui m'a motivé, a reconnu Dubois lors d'une activité réservée à quelques-uns des meilleurs espoirs du repêchage, en fin d'après-midi vendredi.

«Je n'étais pas en colère, seulement déçu. Je n'ai pas connu mon meilleur camp. J'ai changé ma façon de jouer parce que j'étais le plus jeune et que je pensais que mon rôle serait différent.

«À mon retour à Cap-Breton, ç'a été très facile de me remettre en marche. Je voulais leur prouver que j'aurais pu faire l'équipe et que je pouvais être le meilleur. Mais je comprenais leur décision, surtout qu'au Canada, il y a tellement de bons joueurs que ce serait facile de former deux équipes.»

La progression de Dubois a été si fulgurante que son nom revient constamment dans les rumeurs d'échanges impliquant des équipes voulant améliorer leur position en première ronde. Comme le Canadien de Montréal.

Dubois a d'ailleurs rencontré les dirigeants du Tricolore lors du camp d'évaluation au début de juin, et il croit avoir laissé une bonne impression même si la rencontre s'est déroulée dans la langue de Shakespeare. Mais quand on est né d'une mère américaine et que l'on vient de passer deux saisons au Cap-Breton, l'anglais est un peu une seconde nature.

«Je pense que ce fut l'une de mes meilleures entrevues. Je pense avoir eu de bonnes réponses, rapides et réfléchies. J'avais confiance. Ce fut une très bonne rencontre.»

Malgré la qualité de cet interview, Dubois ne veut pas se faire d'illusions quant à la possibilité que le Canadien remue mer et monde pour le sélectionner vendredi.

«Chacune des organisations dans la LNH est de grande qualité, et je serai bien traité, peu importe quelle équipe me choisira. Mais en tant que Québécois, c'est sûr que ce serait un grand honneur que d'être choisi par le Canadien», reconnaît-il.

Par contre, Dubois admet qu'il vise à jouer dans la LNH dès l'an prochain. Et plusieurs observateurs le croient capable de le faire.

«Je m'entraîne pour ça. Je pense avoir le physique pour y arriver. C'est un été qui sera très important pour moi. Ce qui va me permettre de rester (dans la LNH), c'est l'attention aux détails. Ce n'est pas seulement de récolter des buts et des passes, mais c'est le jeu à un contre un, mon positionnement, le fait que je sois capable de jouer sur n'importe quel trio à n'importe quelle position dans n'importe quelle circonstance et dans n'importe quel système de jeu», précise Dubois.

Et s'il y arrive, il pourra se retrouver, un jour, sur la même patinoire que celui qui est son modèle.

«J'aime beaucoup Jamie Benn. C'est toujours très difficile de jouer contre lui. Il peut tout faire sur la glace. C'est le leader à Dallas, et c'est un peu le style de jeu que j'essaie d'incorporer sur la glace. Je veux être capable de te battre avec une passe, avec un bon lancer. J'essaie d'être imprévisible offensivement.»