Est-ce que la semaine qui approche sera cruciale pour Marc Bergevin et le Canadien de Montréal? Selon plusieurs observateurs, c'est le cas. À tout le moins, elle promet d'être intéressante et devrait donner une bonne idée des intentions du directeur général du Tricolore, à court terme, pour faire oublier les déboires de la dernière saison.

Prix de consolation pour sa 22e position au classement général, le Canadien détient pour l'instant le neuvième choix de la première ronde de la séance de sélection de la LNH.

L'expression «pour l'instant» est cependant appropriée car il n'est pas utopique de croire que Bergevin voudra améliorer la position de l'équipe lors de la ronde initiale, vendredi soir à Buffalo.

La cible la plus plausible demeure les Oilers d'Edmonton, détenteurs du quatrième choix. La formation albertaine, qui a empilé les attaquants de talent au fil des dernières années, a besoin de tonifier sa brigade défensive. Or, le directeur général Peter Chiarelli n'a pas caché qu'il aimerait ajouter un défenseur pouvant évoluer au sein de l'un des deux premiers tandems de sa troupe.

Le Tricolore jouit d'une certaine profondeur à la ligne bleue, et quand on sait les difficultés de l'équipe à faire vibrer les cordages l'an dernier, et même lors de la saison précédente, l'association Canadien-Oilers semble toute naturelle.

Tellement naturelle, en fait, que la machine à rumeurs s'est emballée au point d'entraîner avec elle les noms de hockeyeurs de qualité. Comme ceux de Taylor Hall, Jordan Eberle et Ryan Nugent-Hopkins, du côté des Oilers, et même celui de P.K. Subban, chez le Canadien.

Mais au-delà de l'identité des joueurs pouvant mener à une éventuelle transaction entre les deux formations canadiennes, le Tricolore pourrait profiter de la Fête nationale du Québec pour faire chanter de joie ses partisans en sélectionnant Pierre-Luc Dubois.

L'attaquant de Sainte-Agathe-des-Monts qui, comble du hasard, célébrera son 18e anniversaire de naissance vendredi, a gravi les échelons à grands pas, au point de se hisser parmi le top 5 des meilleurs espoirs de la LNH.

Et une chose semble sûre: Dubois, que certains analystes comparent à Jamie Benn, l'attaquant étoile des Stars de Dallas, ne sera plus disponible au neuvième échelon. D'où l'importance pour Bergevin de tenter un coup d'éclat.

Au-delà de la question linguistique, l'attrait de Dubois, selon les dépisteurs qui l'ont vu à l'oeuvre avec les Screaming Eagles du Cap-Breton, réside dans son intelligence et sa polyvalence, notamment.

À l'origine un ailier gauche, Dubois a été appelé à jouer au centre la saison dernière, où il a su se mettre en évidence. Et il est même capable d'évoluer sur le flanc droit.

De plus, à six pieds trois pouces et un peu plus de 200 livres, Dubois a la stature que recherchent les dirigeants du Canadien.

Ses 99 points en 62 matchs l'an dernier confirment ses aptitudes offensives, mais tous les experts assurent qu'il excelle dans les trois zones.

Mais Bergevin, qui s'est montré plus conservateur qu'audacieux depuis son arrivée à Montréal, pourrait aussi décider de ne pas toucher à son noyau et opter pour le statu quo. Il pourrait alors se tourner vers le joueur de centre Logan Brown, un colosse de six pieds six pouces qui a joué avec les Spitfires de Windsor en 2015-2016.

Brown, le fils de l'ancien défenseur des Nordiques Jeff Brown, a besoin de peaufiner son jeu avant d'accéder à la LNH, mais sa taille en fait un joueur attrayant. Mais à l'instar de Dubois, Brown a gagné des points en deuxième moitié de saison, et rien ne garantit qu'il sera encore disponible au neuvième rang.

À l'opposé, Bergevin et Trevor Timmins pourraient jeter leur dévolu sur Clayton Keller, un Américain, ou Tyson Jost. Ces deux attaquants ne mesurent pas six pieds, mais sont reconnus pour leur rapidité, leurs habiletés offensives et leur dynamisme.

Et une fois la séance de repêchage terminée, Bergevin retournera à sa table de travail, cette fois pour élaborer sa stratégie en vue de la chasse aux joueurs autonomes, à compter du 1er juillet.