La Ligue américaine a beau gagner en importance, les équipes ont beau y ajouter du personnel, il restera toujours un petit côté folklorique lié au fait qu'il s'agit d'un circuit de développement.

On en a un exemple cette semaine, en pleine finale de la Coupe Calder, qui oppose les Monsters de Lake Erie, club-école des Blue Jackets de Columbus, aux Bears de Hershey, filiale des Capitals de Washington.

Le problème, c'est que les Monsters sont basés à Cleveland et jouent au Quicken Loans Arena, qui sert également de domicile aux Cavaliers de Cleveland. Or, l'équipe de LeBron James participe quant à elle à la finale de la NBA.

Par conséquent, un conflit d'horaire ralentit la finale de la Ligue américaine. Après les deux premiers matchs à Hershey, le troisième match a eu lieu lundi, à Cleveland. Mais pour le quatrième match, il faudra attendre à... samedi! Un trou béant de quatre jours en plein milieu d'une finale.

«Les arénas de la Ligue américaine doivent donner préséance à plein d'événements et ne peuvent pas se fier sur le hockey. La LNH a l'argent pour verser des compensations à Disney en cas de conflit d'horaire, pas nous!», illustre un porte-parole de la Ligue américaine.

Chaput a l'habitude

On retrouve un Québécois au sein des Monsters. Et heureux hasard, il a l'habitude des longues pauses! Michael Chaput était en effet membre des Cataractes de Shawinigan en 2011-2012. Cette année-là, ils accueillaient la Coupe Memorial, mais s'étaient fait éliminer au deuxième tour des séries de la LHJMQ. Ils ont donc eu droit à une pause de 32 jours entre la fin de leur parcours dans le circuit et le début de la grande finale canadienne.

La pause des Cataractes leur avait finalement été providentielle, puisqu'ils avaient remporté les grands honneurs. Mais les Monsters, eux, sont en avance 3-0 en finale et sont donc à une victoire du championnat. Depuis le début des séries, ils n'ont perdu que deux de leurs 16 matchs.

«C'est difficile de garder notre concentration, admet Chaput, en entrevue à La Presse. Mais on s'en tire bien, les gars restent préparés. La pause nous a permis d'avoir un congé hier (mardi).»

Chaput estime qu'un parcours à la Coupe Memorial est bien différent de ce qu'il vit actuellement.

«La Coupe Memorial, c'est 10 jours, rappelle Chaput, un choix de 3e tour des Flyers de Philadelphie en 2010. Tu perds un match et tu peux te faire éliminer vite, tandis qu'en séries, tu peux te racheter après une défaite. Et dans la Ligue américaine, c'est plus dur sur le corps, plus dur mentalement.»

Par contre, le fait d'avoir participé à ce tournoi à sa dernière année junior l'a assurément préparé pour la suite des choses.

«J'imagine que ça m'aide un peu pour le niveau de stress, je sais plus à quoi m'attendre, croit le jeune homme de 24 ans. Quand on va en prolongation, c'est sûr que je deviens plus nerveux. Mais je l'ai vécu à la Coupe Memorial, surtout en finale.»

Pour ceux qui l'auraient oublié, la Coupe Memorial de 2012 s'était justement conclue en prolongation, quand Anton Zlobin avait donné la victoire aux Cataractes, un but marqué sur des passes de Michaël Bournival... et de Michael Chaput.