Quitter un poste d'adjoint dans la LNH pour devenir entraîneur-chef dans la Ligue américaine, ce n'est pas un recul. Au contraire. Pascal Vincent n'est pas pressé de devenir entraîneur-chef dans la Ligue nationale, mais en acceptant d'aller diriger le Moose du Manitoba, le club-école des Jets de Winnipeg, il s'est positionné pour mieux y arriver.

Vincent, qui a oeuvré comme adjoint chez les Jets pendant cinq ans, ignorait les intentions du DG Kevin Cheveldayoff lorsque ce dernier a décidé de ne pas renouveler le contrat de Keith McCambridge avec le Moose. Et il a été à la fois surpris et flatté qu'on l'approche pour qu'il prenne le relais.

« Les Jets ont très bien repêché au fil des années et on a un paquet de jeunes qui s'en viennent, a indiqué l'homme de 44 ans. C'est une partie importante de notre cheminement que de les faire progresser et c'est le fun qu'on m'ait donné ça et qu'on me mette en charge de cette partie-là de l'organisation. »

Vincent dit avoir beaucoup appris à travailler aux côtés de Paul Maurice, un homme d'expérience dont il est devenu l'ami.

« Pour grandir, il faut se placer dans divers scénarios et travailler avec différentes personnes de façon à ajouter des outils dans son coffre, explique-t-il. J'étais entraîneur-chef depuis tellement longtemps, je voulais me retrouver dans une position d'adjoint et voir comment un autre gérait son équipe. J'ai eu l'opportunité de faire ça dans la LNH tout en travaillant avec des gens qui me laissaient être moi-même, qui me laissaient avoir des opinions et avoir une influence sur la direction de l'équipe. 

« J'ai pris un parcours différent, mais dans mon autre esprit je n'ai jamais cessé d'être un entraîneur-chef. »

La situation est d'autant plus idéale pour lui qu'il relève un nouveau défi au sein d'une organisation qui a déjà confiance en lui et dont il connaît les joueurs. De plus, le fait que le Moose soit également établi à Winnipeg fait en sorte que sa famille n'a pas besoin de déménager. Une stabilité dont sa fille de cinq ans sera la première à bénéficier.

« C'est une situation tellement unique ; ça ne se produit pas cette histoire-là! Tout est parfait... »

Et s'il devait connaître du succès...

Vincent est conscient que de rester quelques années de plus comme entraîneur-adjoint avec les Jets aurait pu cimenter l'impression selon laquelle il est davantage un adjoint qu'un entraîneur-chef. Son nouveau pacte de deux ans avec le Moose vient dissiper tout ça. 

« La perception des gens et ce qu'on voit quand on se regarde dans le miroir, ce n'est pas toujours la même chose. Mais j'étais prêt à ce qu'on me colle cette perception-là, surtout que mon rôle d'adjoint avec les Jets était très vaste. »

Un coach québécois qui a cinq ans d'expérience dans la LNH et qui devient entraîneur-chef dans les rangs professionnels ? Si Pascal Vincent devait connaître un tant soit peu de succès dans la Ligue américaine, il deviendrait un candidat intéressant la prochaine fois qu'un poste s'ouvrira chez le Canadien...

« Si je me levais à chaque matin en voulant devenir entraîneur-chef dans la LNH, je ne pense pas que je serais capable de survivre et de travailler au meilleur de mes capacités, répond-t-il à ce sujet. Je sais qu'un jour je vais être entraîneur-chef dans la Ligue nationale. J'en ai la confiance tranquille. Mais ce n'est pas ça qui me "drive". »