Il ne faut pas s'attendre à plus de transparence de la part du Canadien de Montréal la saison prochaine. Surtout pas au rayon des blessures.

Ainsi en a décidé Marc Bergevin.

Le directeur général de l'équipe a expliqué bien des choses, hier, lors du bilan annuel de l'équipe et il en a profité pour rappeler à tout le monde que l'équipe allait maintenir sa politique des «cachettes» en matière de blessures. Les blessures au «haut du corps» ou au «bas du corps» sont donc là pour rester.

«Cette politique a été établie par moi ici et elle va rester en place, a maintenu Bergevin hier au centre d'entraînement de Brossard. Je comprends qu'il y a des gens qui ne sont pas d'accord. Mais essayez de vous placer dans la peau d'un partisan qui veut le bien de l'équipe. Dans le cas de Carey Price, par exemple... si je dévoile la nature exacte de sa blessure et si un autre joueur le blesse à cet endroit-là un peu plus tard, les partisans vont se demander pourquoi l'organisation a couru un tel risque en dévoilant des détails sur sa blessure. À mes yeux, le risque est trop grand.»

Selon Marc Bergevin, le Canadien doit maintenir sa politique en raison de l'existence d'une vilaine habitude dans la Ligue nationale de hockey qui consiste à frapper un joueur précisément là où il est blessé.

«Comme joueur, je l'ai vécu. Ça se dit encore aujourd'hui dans un vestiaire de hockey. Oui, je cache la nature exacte des blessures, mais pour les bonnes raisons, et je crois que les partisans vont comprendre pourquoi on fait ça.»

Price, rappelons-le, s'est blessé au genou droit le 25 novembre lors d'un match à New York, mais l'équipe a mis plus de quatre mois à confirmer la nature exacte de la blessure, même si La Presse avait pu le faire dans son numéro du 12 février.

Marc Bergevin a expliqué qu'il espérait un retour de son gardien-vedette pour le mois de janvier, même si Carey Price a admis la semaine dernière avoir eu besoin de trois mois pour se remettre d'une blessure similaire survenue il y a deux ans, lors d'une série contre les Rangers de New York. «C'est un gros morceau et sa perte a fait mal», a reconnu Bergevin, qui estime que les choses auraient pu être différentes cette saison si le gardien-vedette avait été sur la glace et non à l'infirmerie la plupart du temps.

Max Pacioretty est du même avis.

«Carey est le meilleur joueur au monde, a tenu à dire le capitaine du Canadien. Il ne faut pas l'oublier, il est aussi comme un troisième défenseur pour nous, de la façon dont il est capable de maîtriser la rondelle. Nous sommes un peu gâtés quand il est là derrière nous sur la glace. Sa seule présence devant le filet a un effet apaisant sur le reste du groupe.»

Reste à voir si Carey Price sera fin prêt pour la prochaine saison. Ce qui est évident, c'est que si le gardien éprouve de nouveau des problèmes de santé, il ne faudra pas miser sur la direction montréalaise pour nous éclairer.