Alors qu'ils accusent un retard de sept points sur la dernière des positions donnant accès aux séries éliminatoires dans l'Association Est, les Sénateurs d'Ottawa vont vraisemblablement disputer leurs neuf derniers matchs pour la fierté.

Plusieurs joueurs considèrent qu'il s'agit d'un motif suffisant pour jouer au meilleur de leurs capacités. Toutefois, le sentiment qui prévaut dans le vestiaire de l'équipe, c'est que les Sénateurs ont laissé filer une saison potentiellement prometteuse.

Après avoir réalisé une spectaculaire poussée en deuxième moitié de saison l'année dernière, méritant une place en séries grâce à un dossier de 23-4-4 lors du dernier droit, les Sénateurs s'attendaient à se qualifier de nouveau cette saison.

«Je pensais que ce serait la saison où nous serions capables de faire un pas de plus vers l'avant, sur un plan collectif, et profiter un peu de nos succès de l'an dernier, a fait remarquer l'attaquant Bobby Ryan.

«Je crois que tout le monde a soutiré beaucoup de bonnes expériences durant cette période. Mais nous n'avons pas réussi à la prolonger jusqu'à la saison en cours, et je ne sais pas où le lien ne s'est pas fait. C'est quelque chose sur quoi nous devrons nous pencher et les vacances pour penser à tout ça seront longues.»

La poussée des Sénateurs l'an dernier a été unique en son genre, et il était peu probable qu'elle se reproduise. Mais selon l'attaquant Zack Smith, ils n'auraient pas dû avoir besoin de répéter un tel tour de force.

«On dirait que depuis janvier, les amateurs et les journalistes laissaient sous-entendre que nous devions lancer une poussée comme celle de l'an dernier. Avec du recul, je dirais que ce n'est pas vrai. Nous n'avions pas besoin de gagner 32 de nos 36 derniers matchs pour nous qualifier aux séries. C'est frustrant de voir que nous avons laissé filer quelques points au classement, ici et là, qui nous auraient permis de demeurer au plus fort de la lutte.»

Le manque de régularité a été un problème récurrent chez les Sénateurs (34-31-8) en saison régulière. Ils ont connu deux séries de quatre victoires, et le reste de la campagne, ils ont été incapables de gagner plus de deux matchs de suite.

«Si vous terminez à l'extérieur des séries éliminatoires par deux points, vous pensez alors à tous ces matchs que vous avez perdus contre des équipes qui ne sont pas aussi bien classées que la vôtre, a observé Ryan. Je crois que nous avons régulièrement monté notre jeu au niveau de l'adversaire, mais aussi baissé notre jeu au niveau du club rival. Habituellement, ce genre d'équipe ne se rendra pas à la fin de mai ou au début de juin.»

Les Sénateurs ne sont pas encore éliminés mathématiquement, et jusqu'à ce que ce scénario se concrétise, ils continueront de jouer avec l'espoir de se qualifier. Mais ils savent qu'ils devront être au meilleur de leur forme match après match, ce qui pourrait ne pas suffire.

Mardi soir, les Sénateurs se mesureront aux Capitals de Washington (51-15-5), les meneurs du classement général. Lors de leur dernier duel, le 10 janvier, les Capitals ont rossé la formation canadienne 7-1. Craig Anderson sera le gardien des Sénateurs.

«Le niveau de motivation devra être au plus haut au sein de notre groupe de joueurs, sinon la soirée sera longue, a reconnu le défenseur Marc Methot. Nous allons devoir livrer l'une de nos meilleures performances de la saison et donner, on le souhaite, un bon spectacle.»

À leur dernière sortie, les Sénateurs ont blanchi le Canadien 5-0, match lors duquel ils ont marqué trois buts en désavantage numérique. Mais l'attaque à cinq continue de connaître des ennuis, avec une séquence de 23 occasions sans but.

«Nous devons être meilleurs, a admis Dave Cameron. Nous nous exerçons, nous le travaillons, nous en parlons. Mais il faut exécuter.»