Ce ne sont pas les titres qui manquent au fil de sa glorieuse carrière, mais Caroline Ouellette tient à en ajouter un autre : celui commémorant le championnat de la Ligue canadienne de hockey féminin.

Ouellette et ses coéquipières des Canadiennes de Montréal auront cette opportunité ce dimanche alors qu'elles croiseront le fer avec l'Inferno de Calgary lors de la rencontre ultime au Centre Canadian Tire à Ottawa.

Si elles réalisent cet objectif, les Canadiennes ramèneront à Montréal la coupe Clarkson pour la quatrième fois de leur existence - la première sous leur nouvelle appellation - et pour la première fois en quatre ans.

Par ailleurs, ce sera la sixième fois en huit ans que la formation montréalaise prend part à la finale, qu'elle a remportée en 2009, en 2011 et en 2012.

« La finale de dimanche a autant d'importance que toutes les autres, parce que mes coéquipières sont mes meilleures amies et représentent la famille dans laquelle j'ai grandi, a-t-elle précisé en entrevue avec La Presse Canadienne mercredi après-midi.

«La coupe Clarkson, c'est notre coupe Stanley à nous. Il s'agit d'un beau trophée, sur lequel nos noms sont gravés. Et nous n'avons pas remporté la coupe depuis 2012», a ajouté la Montréalaise de 36 ans, qui compte quatre titres olympiques en carrière et six triomphes au Championnat du monde.

Malgré le fait que Ouellette ne rajeunit pas, elle demeure une étoile offensive, non seulement chez les Canadiennes mais aussi au sein de la LCHF. En saison régulière, elle a terminé au quatrième rang du classement des meilleures pointeuses de la ligue avec 15 buts et 32 points en 24 matchs. Elle a été devancée par trois de ses coéquipières, soit Marie-Philip Poulin (46 points en 22 matchs), Ann-Sophie Bettez (44 points en 24 rencontres) et Kim Deschênes (33 points en 24 parties).

Mais depuis le début de la ronde éliminatoire, c'est Ouellette qui trône au sommet du classement avec huit points en seulement deux sorties. Lors du deuxième match de la série demi-finale contre les Furies de Toronto, elle a amassé six points, un record de la ligue pour une rencontre des séries.

La finale de dimanche réunira les deux meilleures équipes de la saison régulière. Les Canadiennes ont gagné 20 de leurs 24 matchs et terminé la saison avec un total de 42 points, huit de plus que l'Inferno. Et en saison régulière, les Canadiennes sont sorties victorieuses de quatre des six duels contre Calgary.

De plus, la rencontre ultime réunira quelques-uns des plus grands noms du hockey féminin, dont Julie Chu, Lauriane Rougeau et Charline Labonté pour Montréal, ainsi que Hayley Wickenheiser, Rebecca Johnston, Brianne Jenner et Meghan Mikkelson-Reid du côté de la formation albertaine.

Souvenirs impérissables

Ce match ne sera pas le chant du cygne pour Ouellette, qui se voit encore jouer dans la ligue l'an prochain. Mais de là à vivre, une autre fois, la frénésie des Jeux olympiques en 2018, il y a un pas que la Montréalaise sait qu'elle ne franchira pas.

«Le jeu est devenu tellement rapide et les joueuses sont tellement entraînées que ce ne serait pas réaliste, à mon âge, de penser participer aux prochains Jeux olympiques», confie-t-elle.

À défaut d'effectuer le long voyage vers la Corée du Sud et la ville de Pyeongchang, Ouellette pourra toujours fouiller dans sa mémoire et revivre les nombreux moments enivrants qu'elle a vécus.

«J'ai tout apprécié de ma carrière, résume-t-elle, à commencer par ma première participation au Championnat du monde, en 1999, avec France St-Louis, mon idole de jeunesse, dont c'était le dernier.

«Je garde aussi de précieux souvenirs de notre médaille d'or olympique à Salt Lake City - la première de quatre - alors que nous avions subi huit défaites consécutives contre les États-Unis et que nous avions reçu 13 punitions. Et le fait d'avoir participé aux Jeux à Vancouver, dans mon pays, représente un autre beau souvenir.»

Quant à l'avenir du hockey féminin, il passe, selon Ouellette, par une ligue professionnelle féminine établie qui permettra aux hockeyeuses d'y gagner leur vie. Et elle espère aussi promouvoir une plus grande participation des jeunes filles du Québec au hockey féminin. La province accuse un sérieux retard sur l'Ontario, qui compte, selon Ouellette, 45 000 joueuses affiliées comparativement à 7000 au Québec.

«Je pense qu'il s'est fait plus de travail là-bas pour inciter les jeunes à s'inscrire. De plus, l'Ontario compte une fédération de hockey féminin indépendante, ce qui n'est pas le cas au Québec.»