Les Stars de Dallas défient les probabilités. Malgré des statistiques peu reluisantes de leurs gardiens Antti Niemi et Kari Lehtonen, l'équipe se maintient en tête du classement dans l'Association de l'Ouest.

Niemi, embauché à titre de joueur autonome pour épauler Lehtonen, affiche un faible taux d'arrêts de 90,3%. Celui de son compatriote n'est guère mieux à 90,7%.

Seulement huit équipes de la LNH ont faire pire qu'eux en termes de buts accordés, avec une moyenne de 2,84. Les Stars se rattrapent offensivement avec une moyenne de buts marqués de 3,18, au deuxième rang de la LNH derrière les Capitals de Washington.

Le directeur général Jim Nill croyait pourtant avoir réalisé un grand coup, l'été dernier, en obtenant Niemi sur le marché des joueurs autonomes pour ainsi compter sur deux gardiens numéro un au sein du même club.

«Parfois, les statistiques sont biaisées, précise cependant l'attaquant Antoine Roussel. Nous avons pris de mauvais plis en défense ces dernières semaines et accordons beaucoup trop de chances de qualité. On a repris nos mauvaises habitudes. On se repliait moins rapidement en défense, on quittait notre territoire trop vite. On trichait. C'est notre talon d'Achille. Parfois, on est trop axés sur l'attaque.»

L'entraîneur-chef Lindy Ruff corroborait les dires de son fougueux attaquant, hier, après l'entraînement des Stars à Brossard.

«Nous avons pris de mauvais plis récemment, particulièrement en janvier. Nous avons disputé six matchs en neuf soirs et nous avons perdu nos jambes. Nous sommes devenus indisciplinés. Nous étions en retard dans nos replis et nous accrochions l'adversaire, d'où nos nombreuses pénalités. Il a fallu trouver des solutions.» 

«Nous aimons jouer à un rythme rapide, mais quand les joueurs n'ont pas de jambes, c'est difficile.»

L'entraîneur-chef des Stars estime que ses gardiens sont moins mauvais qu'on pourrait le croire.

«Ils n'ont peut-être pas des statistiques comparables à celles des meilleurs gardiens, mais quand on observe la colonne des victoires, ils n'ont rien à envier à personne. C'est ça, le succès. Ça n'est pas une situation facile pour les deux de partager le travail. Mais notre numéro un était surutilisé par le passé et notre gardien auxiliaire n'arrivait pas à gagner. C'est une situation gagnante pour nous.»

Benn au ralenti

Les Stars ont gagné leurs deux derniers matchs, mais remporté seulement trois de leurs dix derniers.

La panne vécue par leur capitaine Jamie Benn n'est pas étrangère non plus à cette période d'insuccès. Il a deux points à ses cinq derniers matchs et une fiche de -7. Il a concédé de façon claire le titre de champion compteur à Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago.

«Il traverse une période difficile, dit Ruff. Dimanche par exemple, il a raté un filet désert. Je l'ai vu aussi rater un tir sur réception qu'il réussit habituellement. Mais d'autres ont pris la relève.»

Les autres, ce sont les joueurs de soutien, dont Antoine Roussel, qui a compté le but victorieux dimanche, et Jason Spezza, qui a six buts à ses sept derniers matchs.

«C'est bien aussi de vivre des difficultés, philosophe Roussel. Ça nous permettra d'entrer en séries plus confiants parce que nous aurons surmonté des obstacles. Nous sommes quand même bien positionnés. On a le même nombre de points que les Hawks et on veut terminer premiers pour obtenir l'avantage de la glace en séries. Tous les matchs seront importants, dont celui contre le Canadien.»

Roussel visite moins le cachot...

Un collègue a rappelé à l'enfant terrible des Stars, Antoine Roussel, qu'il comptait seulement 99 minutes de pénalité cette saison, un contraste avec l'an dernier (148) ou l'année précédente (209). «Moi aussi, je suis étonné. La ligue a complètement changé depuis trois ans. Tous les joueurs unidimensionnels [sur le plan de la robustesse] ont disparu. Les gros savent jouer aujourd'hui. Ça ne brasse presque plus. Y'a moins de joueurs qui me courent après...»

Photo Jerome Miron, archives USA TODAY Sports

Antoine Roussel

La citation de la semaine

«Je ne me souviens même plus de ce que je viens de te répondre. En fait, je ne m'en rappelle plus parce que je n'ai pas envie d'être ici...» - L'attaquant Tyler Seguin, des Stars, qui a confirmé une fois de plus sa réputation de joueur difficile à interviewer, hier matin à Brossard, en rabrouant une collègue.