Ce n'est pas une énorme surprise que P.K. Subban n'ait pas été retenu au sein des 16 premiers joueurs de l'équipe canadienne en vue de la Coupe du monde. Drew Doughty, Shea Weber et Duncan Keith ont été des piliers de la formation canadienne aux Jeux olympiques de Sotchi, tandis que Marc-Édouard Vlasic constitue aux yeux des dirigeants une valeur sûre à la ligne bleue.

Déjà, au terme de l'entraînement matinal du Tricolore, le ton de Subban laissait croire qu'il s'attendait à patienter jusqu'au 1er juin avant d'être sélectionné.

«Je ne veux pas jouer au directeur général, je ne sais pas de quelle façon ils prennent leurs décisions, a indiqué Subban. J'ai été membre de l'équipe canadienne à Sotchi, mais certains ont fait partie de l'équipe olympique et ont cessé d'en faire partie ensuite. Je vais continuer de miser sur ce que j'ai fait dans cette ligue et laisser ce que j'ai accompli au cours des deux dernières années parler à ma place.»

Selon Marc Bergevin, «les chances de voir Subban sont très bonnes», même si ce sera une lutte serrée pour les trois derniers postes disponibles à la ligne bleue.

Tout comme ça avait été le cas à Sotchi, les dirigeants de l'équipe canadienne essaieront d'exaucer le voeu de l'entraîneur-chef Mike Babcock en lui donnant une brigade défensive comptant un nombre égal de gauchers et de droitiers.

Cela signifie que Subban sera en compétition directe avec d'autres grosses pointures.

«Brent Burns a une excellente saison avec 21 buts, Alex Pietrangelo faisait partie de l'équipe à Sotchi, et Kris Letang connaît une excellente saison, a énuméré Bergevin. Du côté droit, ce sera une compétition serrée.»

Fin de saison

En conférence de presse, hier, le DG du Tricolore a insisté sur le fait que le rendement de chacun des prétendants d'ici la fin de saison y serait pour beaucoup dans l'évaluation finale.

Or, questionné à ce propos en matinée, Subban a dit qu'il n'entendrait pas utiliser cette exclusion temporaire comme source de motivation supplémentaire.

«Je ne sens pas le besoin de changer quoi que ce soit à mon jeu. Mes statistiques, ma production et mon jeu parlent d'eux-mêmes. Je ne pense pas que 15 matchs de plus vont changer quoi que ce soit.»

Subban ne doute pas que non seulement cette production offensive, mais aussi son travail en infériorité numérique et son temps de jeu à forces égales lui permettront de se distinguer par rapport à ses pairs.

Marc Bergevin et Michel Therrien ont tous deux exprimé ouvertement le souhait de voir leur défenseur-vedette choisi au sein d'Équipe Canada.

«Chaque année, P.K. s'est amélioré, a noté Therrien. Il joue contre les meilleurs joueurs adverses à tous les matchs, ses responsabilités sont énormes et le temps d'utilisation est là. À nos yeux, sa progression est constante.»

Galchenyuk, Eller et Emelin attendront

Alex Galchenyuk lui aussi devra patienter avant de savoir s'il participera ou non à la Coupe du monde.

Le directeur général de l'équipe nord-américaine des moins de 24 ans Peter Chiarelli a nommé neuf attaquants parmi le groupe des 16 et Galchenyuk n'a pas été retenu. On lui a notamment préféré J.T. Miller des Rangers de New York.

Du côté de l'équipe européenne, le Danois Lars Eller a lui aussi été laissé de côté dans la liste provisoire. Les trois premiers joueurs de centre de l'équipe européenne seront Anze Kopitar, Leon Draisaitl et Frans Nielsen.

La seule surprise est de ne pas voir Alexei Emelin inclus dans la liste initiale de l'équipe de Russie. Or, preuve de la minceur de la ligne bleue russe, ses dirigeants ont préféré nommer 10 attaquants et seulement trois défenseurs dans le groupe des 16. Après avoir sélectionné Andrei Markov, Dmitry Kulikov et Dmitry Orlov, ils se donnent plus de temps pour régler la question.

Markov s'attend-il à ce que son coéquipier finisse par le rejoindre?

«Je pense que oui», a-t-il répondu.