Les incidents s'accumulent pour Radko Gudas, et le département de la sécurité des joueurs de la Ligue nationale en a pris bonne note.

La LNH a profité du passage de Gudas à Montréal pour rencontrer le défenseur des Flyers de Philadelphie, les visiteurs au Centre Bell vendredi soir.

Le Tchèque se retrouve dans le collimateur de la LNH après le match de mardi, quand il a servi une violente mise en échec à Bobby Farnham, des Devils. La séquence a été revue par le groupe dirigé par Stéphane Quintal. C'était une cinquième fois cette saison qu'un incident impliquant Gudas était examiné par le département de la sécurité des joueurs, selon la compilation faite par le collègue Tim Panaccio, de CSN Philadelphie.

De ces cinq révisions, une seule, en décembre dernier, lui a valu une suspension. Il avait alors été sanctionné pour trois matchs pour une mise en échec à la tête de l'attaquant des Sénateurs Mika Zibanejad.

Au cours de la rencontre, a expliqué Gudas, on montre aux joueurs des exemples de coups acceptables et de coups interdits faits par le joueur.

« Ils te montrent la ligne entre les deux, a raconté le défenseur à La Presse, après l'entraînement matinal des Flyers au Centre Bell. C'est à toi, en tant que joueur, de décider ce que tu fais si tu es placé dans une situation où tu peux frapper.

« Ça aide toujours de revoir des choses que tu dois changer. Ils ne me disent pas d'arrêter de frapper. C'est plutôt de montrer ce qui peut et ne peut pas être fait. Il faut en tirer des leçons et continuer à faire ce qu'on fait. »

Les entraîneurs sur le dossier

Dans les médias de Philadelphie, on a rapporté ces derniers jours que l'entraîneur-chef, Dave Hakstol, et le directeur général, Ron Hextall, ont aussi rencontré Gudas à ce propos.

C'est que l'incident de mardi a fait mal à l'équipe. C'est en effet en première période que Gudas a frappé Farnham. Or, il a été expulsé de la rencontre, un duel de la plus haute importance dans la course aux séries face aux Devils, une des équipes que les Flyers pourchassent. Les Flyers l'ont tout de même emporté, mais ont dû jouer la majorité du match à cinq défenseurs.

« Je ne veux pas placer l'équipe en difficulté comme je l'ai fait dernièrement, a admis Gudas. Mais je demeure un joueur robuste. »

« Ce n'est pas une simple rencontre qui va changer les choses pour lui, a ajouté Hakstol, lui aussi présent à la rencontre. Il y a travaillé, il est très honnête à propos de son jeu. Son style, c'est ce que tu vois tous les jours: c'est un travailleur acharné, il est très compétitif et il est très honnête face à ses problèmes. Il comprend très bien les ajustements qu'il doit apporter. 

« Il ne peut pas changer complètement son style de jeu. Il doit simplement apporter de petites modifications. »

En plus de l'incident avec Farnham, Gudas avait fait des siennes contre les Sabres de Buffalo, le 11 février dernier, quand il a blessé la recrue Daniel Catenacci avec une mise en échec en plein centre de la patinoire.

« Parfois, des joueurs ont la tête basse. Mais je ne cherche pas les joueurs qui ont la tête basse. C'est un sport de contact. Tout le monde dans la ligue sait que patiner la tête basse n'est pas une bonne idée », a objecté Gudas.

Ce soir, les yeux seront tournés vers le Tchèque barbu, qui compte à son tableau de chasse l'attaquant du Canadien Lucas Lessio. Ce dernier disputait son premier match dans l'uniforme du Tricolore le 2 février dernier, à Philadelphie, quand il a été blessé au bas du corps à la suite d'une mise en échec douteuse du numéro 3 des Flyers.

Gudas craint-il que sa prochaine mise en échec discutable lui vaille une suspension, maintenant qu'il a été averti en personne?

« Tout le monde marche sur cette ligne mince et peut être suspendu, estime-t-il. Tu ne veux pas être dans cette position. Tout le monde peut donner une mise en échec, blesser un joueur et être suspendu. Des accidents vont arriver. »