John Scott, un dur à cuire de carrière qui a fait l'objet d'une sélection surprise de la part du public en vue du match des Étoiles de la Ligue nationale de hockey, affirme avoir reçu un appel de quelqu'un à la LNH qui aurait tenté de le convaincre de ne pas prendre part à l'événement ce dimanche à Nashville.

Selon Scott, quelqu'un associé à la LNH lui aurait demandé: «Croyez-vous que c'est quelque chose dont vos enfants seraient fiers?»

Scott a relaté l'incident à la première personne du singulier dans un texte publié jeudi sur le site internet «The Players Tribune». Scott, un gaillard de six pieds huit pouces et 260 livres, ajoute que ce moment a solidifié sa décision de participer à la classique. Cette année, la LNH a adopté un format de jeu à trois contre trois.

«Parce que, bien que je ne mérite peut-être pas d'être une étoile de la LNH, je sais que je mérite d'être le juge de ce qui rendra - ou non - mes enfants fiers de moi», écrit le hockeyeur de 33 ans, qui est le père de deux filles.

Des messages ont été laissés aux bureaux de la LNH pour obtenir des réactions aux affirmations de Scott.

L'article de Scott représente le plus récent rebondissement d'une histoire bizarre qui a placé la ligue dans une position gênante. Comme d'autres circuits professionnels, la LNH se sert du match des Étoiles pour mettre à l'avant-plan ses meilleurs joueurs et Scott, de son propre aveu, ne fait pas partie de ce groupe.

Peu utilisé tout au long de sa carrière, Scott n'a inscrit que cinq buts depuis son arrivée dans la LNH en 2009. Il portait les couleurs des Coyotes de l'Arizona lorsqu'il a été élu au match des Étoiles, avant d'être pris par surprise, laisse-t-il sous-entendre dans l'article, par une transaction l'envoyant au Canadien de Montréal, le 15 janvier dernier.

Le Canadien a acquis les services de Scott en retour, entre autres, du défenseur Jarred Tinordi. Il l'a aussitôt cédé aux IceCaps de Saint-Jean.

Rôle apprécié

Dans son texte, Scott raconte qu'il n'a pas été impliqué dans une «vraie bagarre de hockey» avant l'âge de 23 ans. C'est lors de sa troisième saison dans la Ligue américaine qu'il a commencé à affectionner le rôle de bagarreur. Il a alors réalisé qu'il était bon, que ça motivait ses coéquipiers et que ça lui permettait de prolonger sa carrière.

«Je suis resté dans les parages, écrit Scott.

«Mon épouse et moi avons dû déménager à travers le pays, année après année. Mais je suis demeuré dans la LNH, par tous les moyens nécessaires. Ce n'est pas facile.»

Outre les Coyotes, Scott a porté les uniformes du Wild du Minnesota, des Blackhawks de Chicago, des Rangers de New York, des Sabres de Buffalo et des Sharks de San Jose. Il y a deux ans, il a participé à 56 matchs avec les Sabres, un sommet en carrière. L'an dernier, avec les Sharks, il a réalisé un autre sommet personnel avec une récolte de trois buts.

Au fil de chacune de ses saisons dans la LNH, Scott n'a jamais évolué pendant une moyenne de dix minutes par match.

Au départ, relate également Scott dans son article, il partageait l'opinion de la ligue selon laquelle il n'avait pas sa place au match des Étoiles.

«Ils n'ont pas mâché leurs mots - ce n'est pas un match pour vous, John - mais je comprenais quand même, écrit-il. Honnêtement, à certains égards, j'étais d'accord. Au début, à tout le moins, je voulais que tout ça disparaisse.

«Ainsi, lorsqu'ils m'ont demandé de faire une déclaration - pour faire bifurquer le vote du public dans une autre direction et pour dénoncer le «mouvement» John Scott - je l'ai fait sans hésitation. J'ai dit aux amateurs "Écoutez, je ne mérite pas ça. Votez pour mes coéquipiers." Et je disais la vérité. Mais même si je ne mérite pas d'être un joueur étoile, je ne pense pas non plus mériter le traitement que j'ai reçu de la part de la ligue durant toute cette saga. Je suis un joueur de la LNH et, peu importent mes habiletés, ce n'est pas par hasard que je suis un joueur de la LNH.»

> Réagissez sur le blogue de Mathias Brunet