« Nous ne chercherons pas à nous venger », avait juré Dave Cameron samedi matin. Ses joueurs l'ont écouté.

Ils n'ont pas ciblé Brad Marchand, samedi soir, au Centre Canadian Tire. Ils n'ont pas voulu lui faire payer sa mise en échec dangereuse du 29 décembre contre leur coéquipier Mark Borowiecki.

Les Sénateurs d'Ottawa ont su maîtriser leurs émotions dans leur match contre les Bruins de Boston. Ils ont fait preuve de patience, pendant 60 minutes où il ne s'est pas passé grand-chose.

Puis, dans une période de prolongation folle à trois contre trois, ils ont réussi à capitaliser pour signer une victoire de 2-1.

« On dirait que ça se passe toujours comme ça. On parle, on parle, on parle. On pense qu'un match sera disputé sous le signe de l'émotion à cause de ce qui s'est passé précédemment. Puis, quand la rondelle est mise en jeu, il ne se passe rien de spécial. Les gars réalisent à quel point le match est important. Ils se contentent donc de jouer au hockey », résume Mark Stone.

L'ailier droit de Winnipeg est celui qui a marqué le but de la victoire.

Il ne voulait pas rater sa chance de déjouer Tuukka Rask.

Quelques secondes plus tôt, à l'autre bout de la patinoire, l'attaquant originaire d'Ottawa Ryan Spooner avait frappé un poteau.

« Les prolongations à trois contre trois, c'est toujours une loterie. On s'échange des chances de marquer d'un côté comme de l'autre. Nous avons été chanceux. Nous avons réussi à marquer avant eux », résume Craig Anderson.

« Pour atteindre la prolongation, nous avons joué comme il fallait. J'ai vraiment aimé le fait que nous n'avons pas paniqué. Nous avons fait preuve de patience, une stratégie payante », ajoute le gardien vainqueur.

C'était plus qu'un simple match de quatre points. C'était un match que les Sénateurs n'avaient pratiquement pas le droit d'échapper.

Les Bruins font partie des équipes qu'ils devront devancer d'ici la fin de la saison s'ils veulent figurer parmi les deux équipes repêchées (« wild cards ») de l'Association Est.

Or, il se trouve que les Bruins devançaient les Sénateurs par deux points lorsqu'ils sont arrivés à Ottawa. Et ils avaient joué deux matches de moins.

Ce match servait un peu d'audition pour certains joueurs.

Les Sénateurs ont quitté la capitale tard samedi soir pour entreprendre le plus long voyage de leur saison. Un périple d'une douzaine de jours durant lequel ils traverseront entre autres la Californie.

Les jeunes qui veulent vivre l'expérience de jouer sur la côte ouest ont intérêt à bien paraître ce week-end.

Ça ne s'est pas trop bien passé pour Fredrik Claesson. Dans un deuxième match consécutif, il a commis quelques bourdes. Il s'est retrouvé sur la patinoire lors du but marqué par les Bruins au début de la deuxième période. Une dizaine de minutes plus tard, il a écopé d'une pénalité un peu bête pour permettre à la dangereuse attaque massive adverse d'obtenir sa première opportunité de la soirée.

Pendant ce temps, Jared Cowen et Chris Wideman regardaient une autre partie du haut des gradins.

Ça s'est un peu mieux passé par contre pour la recrue qui se bat pour conserver sa place à l'attaque : Shane Prince a disputé un 14e match consécutif sans marquer un but, mais il a probablement livré une de ses meilleures prestations de la saison. Il a réussi à battre Rask à deux reprises, mais ses lancers ont tous les deux frappé la barre horizontale.

En grande partie grâce à lui, le quatrième trio des Sénateurs a disputé un fort match.

Avant de se rendre jusqu'à Los Angeles, les Sénateurs feront escale dans la capitale américaine. Ils tenteront dimanche soir d'empêcher Alexander Ovechkin d'inscrire son 500e but dans la Ligue nationale de hockey.

Bobby Ryan devrait y être. L'Américain a donné une frousse aux partisans samedi. Il est rentré au vestiaire après une dure collision contre la rampe, dans la dernière minute de la troisième période.

Il est cependant revenu au banc des joueurs en prolongation. Il aurait été disponible si les tirs de barrage avaient été nécessaires.