Carey Price était dans une classe à part en 2015. Déjà auréolé de plusieurs trophées et prix à la suite d'une spectaculaire campagne devant le filet du Canadien de Montréal, l'athlète de 28 ans a ajouté un autre honneur à cette fin d'année 2015 en dominant le scrutin pour le prix Lionel-Conacher à titre d'athlète masculin de l'année de La Presse Canadienne.

Price a récolté 53 % des voix (30) au scrutin mené auprès des directeurs des sections sportives du pays.

«Celui-là est spécial, a déclaré Price, qui a aussi remporté, le 15 décembre, le prix Lou-Marsh du Toronto Star à titre d'athlète de l'année au Canada. D'être comparé à tous ces athlètes d'autres sports, c'est unique pour moi.

«Je suis très honoré. C'est un prix auquel je me référerai à la fin de ma carrière. Il trônera probablement vers le sommet de la liste.»

Il a devancé le sprinter ontarien Andre De Grasse, deuxième avec 28 % des voix (16). Le skieur acrobatique Mikaël Kingsbury, le joueur de basketball Andrew Wiggins, le tennisman Milos Raonic et le jeune hockeyeur Connor McDavid ont aussi reçu des votes.

Price, natif de Vancouver mais qui a grandi à Anahim Lake, en Colombie-Britannique, a ainsi mis fin au règne de deux ans de Raonic et il est devenu le premier hockeyeur à remporter le prix Conacher depuis Sidney Crosby, lauréat en 2010. Il est le premier gardien à remporter le prix instauré en 1932.

Il a connu une année dominante devant le filet, menant la Ligue nationale de hockey pour la moyenne de buts alloués (1,96) et le taux d'efficacité (,933). Son brio a permis au Tricolore de se hisser jusqu'à la deuxième place du classement général, en plus de lui rapporter quatre trophées individuels.

Price a remporté le trophée Hart, remis au joueur par excellence du circuit, le trophée Ted-Lindsay, pour le joueur par excellence selon l'Association des joueurs, le trophée Georges-Vézina, décerné au gardien par excellence de la LNH, ainsi que le trophée William-M.-Jennings, qui récompense le gardien dont l'équipe a accordé le moins de buts en saison régulière, qu'il a partagé avec Corey Crawford, des Blackhawks de Chicago.

La plupart des participants au sondage n'ont vu d'autre choix que de lui décerner cet honneur.

«Carey Price a dominé son sport comme peu d'athlètes l'ont fait avant lui», a écrit Pierre Champoux, directeur de la rédaction numérique de Ici Radio-Canada.

«Possiblement le meilleur gardien au monde et possiblement sa meilleure saison en carrière. (...) oui, c'est un choix facile», a pour sa part indiqué Sean Rooney, directeur des sports du Medecine Hat News.

Ce n'est pas la première fois que Price est à l'honneur, lui qui avait été nommé gardien de l'année au hockey junior canadien en 2007, alors qu'il s'alignait avec les Americans de Tri-City, de la Ligue de l'Ouest. Une fois les Americans éliminés, il avait rejoint le club-école du Tricolore, les Bulldogs de Hamilton, l'aidant à gagner la coupe Calder. Il avait alors été nommé joueur par excellence des séries.

Le Canadien a fait de Price le cinquième choix au total du repêchage de 2005, même si ses partisans souhaitaient le voir choisir un attaquant de talent.

Si le talent du gardien a toujours été évident, il a pris quelques années à s'imposer comme partant et à afficher des statistiques dignes de mention. C'est en 2013-14 que le déclic s'est fait, quand il a été nommé au sein de l'équipe olympique canadienne. L'entraîneur-chef Mike Babcock en a fait son partant - aux dépens de Roberto Luongo - et Price a mené le Canada à la médaille d'or, n'allouant que trois buts sur 106 tirs en cinq matchs à Sotchi.

En matchs éliminatoires, il n'a concédé qu'un but en 71 tirs, blanchissant les États-Unis et la Suède au cours des deux derniers matchs. Il a été nommé gardien par excellence des JO.

Il a enchaîné avec sa meilleure saison en carrière. Quand il s'est présenté au camp d'entraînement cette saison, il a dit qu'il pouvait faire encore mieux.

«Les Jeux ont vraiment été une expérience enrichissante. De voir tous ces grands joueurs au sein de notre équipe, la façon dont ils se préparent et dont ils se sont conduits lors de moments plus stressants, a-t-il raconté. D'être en mesure d'appliquer ce que j'ai vu alors à ma propre préparation, c'est de cette façon que je continuerai de m'améliorer. Souhaitons que je n'ai pas encore atteint mon plein potentiel.»

La saison 2015-16 a été éprouvante jusqu'ici. Il a raté neuf matchs en raison d'une blessure au bas du corps en novembre, avant d'aggraver cette blessure le 25 novembre. Il n'a pas rejoué depuis. Son absence devrait être de six semaines.

Il a tout de même compilé une fiche de 10-2-0 avec une moyenne de buts alloués de 2,06 et un taux d'efficacité de ,934.

Price est également devenu un modèle pour les Premières Nations. Sa mère Lynda est membre de la communauté autochtone Ulkatcho et Price a eu un message spécial pour les jeunes de cette communauté quand il a accepté le Vézina, en juin dernier.

«Les gens disaient qu'il était bien improbable que je me rende aussi loin dans la vie. Mais je suis ici parce que je ne me suis pas découragé. J'ai travaillé dur pour me rendre ici, j'ai profité de toutes les occasions qui m'ont été données. Et j'aimerais beaucoup encourager les jeunes des Premières Nations à devenir des leaders de leur communauté. Soyez fiers de votre héritage et ne soyez pas découragés par ce qui vous semble improbable.»