Quand on discute des puissances de la Ligue nationale cette saison, ce sont essentiellement les mêmes équipes qui reviennent. Le Canadien, les Stars de Dallas, les Capitals de Washington et les Rangers de New York sont les noms les plus souvent entendus.

Il s'en trouvera pour dire que Tampa Bay, Chicago et Anaheim ont les outils pour se hisser dans ce groupe, même si, au classement, ces équipes sont loin du sommet.

Et les Bruins de Boston, dans tout ça, passent un peu inaperçus. Pourtant, depuis leurs trois premiers matchs catastrophiques, les hommes de Claude Julien présentent une fiche enviable. Un chiffre en particulier illustre bien cet état de fait.

Avant leur duel d'hier à Montréal, les Bruins présentaient en effet un dossier de 14-6-3 à leurs 23 matchs précédents. Et quelle était la fiche du Tricolore à ses 23 rencontres précédentes? 14-6-3.

«Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose d'être dans l'ombre des autres équipes et d'accumuler les victoires, a soutenu Patrice Bergeron, après l'entraînement d'hier matin des Bruins. Nous, on n'y porte pas beaucoup d'attention. L'idée est d'avoir de bonnes performances et de s'améliorer.»

Les inquiétudes étaient pourtant nombreuses à Boston, après un été au cours duquel l'équipe a perdu quatre de ses sept meilleurs marqueurs de la campagne 2014-2015 (Milan Lucic, Carl Soderberg, Dougie Hamilton et Reilly Smith). C'est sans oublier Zdeno Chara, 38 ans, et Dennis Seidenberg, 34 ans, qui font en sorte que la brigade défensive de l'équipe ne rajeunit pas.

Or, voilà que ces Bruins ont resserré leur jeu défensif, après avoir permis 16 buts à leurs 3 premières sorties. Lors des 23 dernières rencontres, ils ont accordé 58 buts, pour une moyenne raisonnable de 2,52.

«Ce n'était pas facile en début de saison, mais ça a forgé notre caractère et ça nous a forcés à trouver des solutions à l'intérieur du vestiaire, a ajouté Bergeron. C'est ce qu'on essaie de faire depuis ce temps. On a encore des hauts et des bas, mais on s'améliore de semaine en semaine.»

Explosion offensive

L'identité des Bruins de Claude Julien a toujours été celle d'une équipe très dure à attaquer. Au cours des sept dernières saisons, les Bostoniens se sont toujours classés parmi les 10 équipes accordant le moins de buts.

Mais voilà que, propulsés par un avantage numérique fulgurant, les Bruins présentaient, avant la rencontre d'hier, la troisième attaque de la LNH, avec 3,23 buts marqués par match.

Si David Krejci (27 points en 26 matchs) a ralenti la cadence après un départ du tonnerre, Patrice Bergeron (26 points) est demeuré constant. À 30 ans, il est en voie de connaître la meilleure saison offensive de sa carrière depuis son sommet de 73 points en 2005-2006.

«Certaines années, la rondelle rentre plus facilement, explique le Québécois. Je vais le prendre, c'est sûr, mais mon jeu, c'est aussi l'aspect défensif. Je ne serai pas satisfait simplement avec le côté offensif. Je suis content, mais nous devons continuer à nous améliorer défensivement.»

Marchand aussi

Un autre acteur des succès offensifs des hommes en noir et jaune, c'est Brad Marchand, l'ailier gauche de Bergeron.

L'agitateur des Bruins totalise déjà 13 buts en 25 sorties. C'est près de la moitié de sa meilleure récolte, soit 28 filets en 2011-2012.

«Il est concentré et déterminé à être un meneur pour nous, a indiqué Julien. Il a connu un bon départ. C'est encore un agitateur et il va encore se mettre dans l'embarras à l'occasion. Mais tu dois peser le pour et le contre, et en ce moment, le pour pèse nettement plus lourd.»

Marchand s'est notamment mis dans l'embarras le 5 novembre dernier à Washington, quand les Capitals ont marqué pendant une pénalité inutile qu'il avait prise. Les Capitals l'ont emporté 4-1, et Marchand s'est excusé auprès de ses coéquipiers.

Depuis cet épisode, il a marqué 8 buts en 15 matchs, et présente un différentiel de +9.