Au fond, ce «congédiement» en Suisse n'est peut-être pas une vilaine chose.

Guy Boucher souhaitait rentrer en Amérique du Nord de façon définitive ces prochains mois afin de se rapprocher de la famille. Le processus est accéléré, et il sera désormais prêt à se joindre à une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) sur-le-champ, si jamais le téléphone sonnait pendant la saison.

«La raison principale demeure la famille, confiait-il hier après-midi au bout du fil. Ma mère a eu le cancer cet été. Elle a réussi à s'en sortir mais, sans entrer dans les détails, il y a aussi autre chose qui fait en sorte qu'on veut se rapprocher par rapport aux enfants.»

L'ancien entraîneur-chef du Lightning de Tampa Bay croyait toutefois terminer la saison avec son club du SC Berne, mais sa décision, la semaine dernière, d'annoncer son départ au terme de l'année a précipité les choses.

«J'ai ouvert la porte à ce qui est arrivé [hier] en leur annonçant ma décision, mais je voulais être honnête envers l'organisation parce que la période des transferts arrive. Ça n'est pas comme dans la LNH. Les décisions se prennent en ce moment et les joueurs, comme les dirigeants, décident où ils signeront en novembre. Dans mon équipe, par exemple, certains joueurs décideront de signer ailleurs. Je leur devais ça.»

Boucher avait en outre décidé l'été dernier de ne pas s'engager à long terme avec Berne, qui lui offrait une prolongation de contrat de deux ans qui l'aurait lié à l'équipe jusqu'en 2018.

«Il n'y avait pas de clause échappatoire à ce contrat alors que mon souhait demeure de revenir dans la LNH, dit-il. Je les comprends d'avoir voulu penser à long terme et planifier leur avenir immédiatement.»

Au-delà de tout ça, la situation n'était pas rose à Berne cette saison. Même s'il a adoré son expérience dans l'ensemble en Suisse, il composait avec sept blessés, un gardien numéro un amoché et à l'aube de la retraite et des propriétaires de plus en plus impatients.

Le club a maintenu une fiche de 32-13-5 et atteint la demi-finale sous Guy Boucher l'an dernier, mais n'a remporté que 8 de ses 22 premiers matchs cette année et a subi 4 défaites consécutives récemment.

Libre d'attaches

En rentrant en Amérique, Guy Boucher sera disponible sur-le-champ si un poste se libère dans la LNH. Ne soyons pas surpris non plus si on le retrouve dans les médias dans les prochains mois sur une base épisodique.

«On va prendre le temps de penser où on déménagera. Nos meubles sont dans un entrepôt à Montréal en ce moment. Voyons ce que l'avenir me réservera dans les prochains mois.»

Après que Guy Boucher a flirté sérieusement avec les Maple Leafs de Toronto et les Devils du New Jersey l'été dernier, on devine que le téléphone sonnera à nouveau. Des sources bien placées confirment que sa cote demeure très élevée à l'heure actuelle.

Les Voltigeurs de Drummondville, sans entraîneur depuis le congédiement de Martin Raymond il y a quelques jours, ne constituent pas une option.

Boucher reste poli, mais on devine qu'il a mal digéré le licenciement de son ancien bras droit.

«En ce moment, mes pensées sont pour Martin Raymond, qui est mon meilleur ami. Je pense beaucoup plus à lui qu'aux Voltigeurs.»

Guy Boucher aura l'occasion de rester actif pendant les Fêtes puisqu'il dirigera l'équipe canadienne à la Coupe Spengler pendant les Fêtes.

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Quelles ouvertures dans la LNH?

Quelles sont ses perspectives d'emploi dans la Ligue nationale? Plusieurs équipes ont déjà embauché leur entraîneur l'été dernier: Toronto, New Jersey, San Jose, Detroit, Buffalo, Philadelphie, Edmonton. Sans compter Columbus récemment avec John Tortorella. D'autres clubs, dont l'avenir de l'entraîneur-chef a suscité des discussions, connaissent des moments intéressants: St. Louis, Los Angeles ou l'Arizona. Que reste-t-il donc?

ANAHEIM

Les Ducks déçoivent. Premiers au classement général l'an dernier, ils croupissent au 25e rang cette saison. Ils ont remporté cinq de leurs dix derniers matchs, mais Bruce Boudreau est à une léthargie du congédiement, selon plusieurs. Le patron Bob Murray confierait-il cependant l'équipe à l'un des adjoints, Paul MacLean ou Trent Yawney, deux anciens entraîneurs-chefs?

COLORADO

À l'instar des Ducks, l'Avalanche se replace tranquillement. Le Colorado a gagné cinq de ses dix derniers matchs, et Matt Duchene s'est remis à produire. Il serait très étonnant que Joe Sakic se sépare de Patrick Roy, à moins d'une séquence catastrophique de défaites.

WINNIPEG

Les Jets sont en panne. Ils viennent de subir cinq défaites de suite malgré une formation très respectable. Paul Maurice survivra-t-il aux carences de ses gardiens? Voilà un club qui pourrait recourir aux services d'un Boucher, quoique le DG Kevin Cheveldayoff semble prôner la patience.

CALGARY

Les Flames viennent de remporter cinq de leurs dix derniers matchs, et Bob Hartley est très apprécié à Calgary. Les Flames ont en outre un club très jeune. Il serait fort étonnant qu'on se cherche un nouvel entraîneur là-bas.

BOSTON

Les Bruins tentent de s'accrocher malgré le départ de plusieurs joueurs importants, mais accéder aux séries éliminatoires restera difficile. Claude Julien survivra-t-il? Si on le congédie, ça sera sans doute pour promouvoir un «ami» de la direction.

PITTSBURGH

Il y a des murmures et de l'insatisfaction à Pittsburgh malgré une fiche de 11-7. Mike Johnson fait pourtant du bon travail, malgré une défense plutôt minable. Voyons comment le DG Jim Rutherford réagira après une série de défaites. Guy Boucher était adjoint à Rimouski lorsque Sidney Crosby y faisait la pluie et le beau temps.