Des chances folles de marquer, des avances perdues, des joueurs blessés qui quittent pour le vestiaire, le Canadien qui écoule avec un succès une punition en prolongation... On en a vu de toutes les couleurs dans ce match auquel David Perron et Sidney Crosby ont mis le point final en tirs de barrage et permis aux Penguins de l'emporter 4-3, mercredi à Pittsburgh.

Le Canadien a effacé deux déficits au cours de cette rencontre, mais s'est montré incapable de protéger son avance en troisième période, jouant le plus clair de la période sur les talons. Ça a finalement ouvert la porte à Patric Hornqvist. Autant il avait dominé le deuxième tiers, ne concédant qu'un seul lancer aux locaux, autant le Tricolore a peiné à contenir les attaques répétées de ceux-ci en troisième. 

Le sommaire du match 

Dans les circonstances, Mike Condon aurait mérité un meilleur sort. Même s'il avait cédé devant Pascal Dupuis après seulement 13 secondes dans le match, il s'est montré impressionnant en plus d'une occasion. Les Penguins ont contrôlé le jeu dans les 13 ou 14 premières minutes de la rencontre et multiplié les menaces à moins de cinq pieds de son filet. Très actifs, plus rapides sur la rondelle, les Penguins exerçaient beaucoup de pression pendant que la défense du Canadien laissait son gardien à lui-même.

Condon s'est entre autres imposé devant Hornqvist, qui était posté tout juste devant lui. On a eu recours à la reprise vidéo pour confirmer qu'il avait refermé la jambière avant que la rondelle ne traverse la ligne rouge. 

Puis, durant une punition à Brendan Gallagher, il a stoppé Evgeni Malkin qui bénéficiait tout juste devant lui d'une chance de toute première qualité. Malkin et Phil Kessel ont probablement été les plus dangereux du côté des Penguins.

«L'autre gardien a l'air d'être aussi bon, s'exclamait Perron en matinée lorsqu'il était question de Condon. Tout le monde s'attendait à voir une baisse de régime (en l'absence de Carey Price), mais ça n'a rien changé. Ça veut dire que le Canadien est vraiment une bonne équipe.»

Les choses se sont graduellement calmées, et c'est lors d'une attaque en apparence anodine, en toute fin de période, que les Penguins ont repris les devants. Phil Kessel s'est servi d'Andrei Markov comme écran et son bon tir du poignet a dévié sur le défenseur Olli Maatta, venu appuyer Maatta. 

Weise donne la frousse

S'il avait retraité au vestiaire en déficit 2-1, le Tricolore est revenu avec une performance impeccable en deuxième période.

Markov avait marqué lors d'une attaque à cinq en première période. C'était la première fois que le Canadien marquait un but en supériorité numérique dans sept matchs de suite depuis janvier 2013. Or, il s'est distingué tout autrement en deuxième quand il a accueilli Kristopher Letang d'une solide mise en échec alors que le défenseur québécois s'était aventuré profondément en zone du Canadien. Letang a vivement réclamé une punition pour plaquage par-derrière, mais les arbitres ont jugé que le coup était légal et que Letang n'avait pas cherché à se protéger.

Le résultat net, c'est que la rondelle s'est vite retrouvée dans l'autre direction et Brendan Gallagher a ramené tout le monde à égalité lors d'une descente à deux-contre-un. Letang était encore furieux à sa présence suivante et a fait preuve d'indiscipline.

Cette infraction n'a pas été coûteuse pour les Penguins, mais elle aurait pu l'être pour le Canadien car Dale Weise s'est blessé à la jambe droite lorsque Ben Lovejoy a plongé à ses pieds. On a craint le pire compte tenu de la difficulté qu'a eu Weise à réintégrer le banc des siens et l'aide dont il a eu besoin pour se rendre au vestiaire. Il semblait incapable de mettre du poids sur sa jambe droite.

Mais quelques minutes plus tard, miracle: revoilà l'étonnant franc-tireur au banc des siens! Weise a été en mesure de terminer la rencontre, mais à savoir si tout sera beau à son réveil ce matin, c'est une autre question.

Weise n'est pas le seul joueur à qui Lovejoy a donné la frousse. En troisième période, il a atteint Gallagher à la cheville gauche et le fougueux attaquant a dû lui aussi retraiter au vestiaire pendant quelques minutes.

En première période, la lame du bâton de Lovejoy avait également pénétré la grille du masque de Marc-André Fleury et l'avait coupé tout juste sous l'oeil gauche. Le gardien sorelois a quitté la rencontre momentanément.

Ce fut rocambolesque et âprement disputé. Les Penguins auront survécu à une deuxième période inerte tandis que le CH, lui, sans voudra s'en doute d'avoir laissé ses rivaux dicter le pas en troisième.

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Ils ont dit

> P.K. Subban: «Ce n'est pas le résultat final que nous espérions, mais nous avons fait du très bon travail pour revenir dans ce match-là. À un moment donné, nous avions l'avance 30-15 aux tirs et nous menions le jeu. Mais on va devoir jouer pendant 60 minutes, si l'on veut battre n'importe quelle formation.»

> Michel Therrien: «On était en position de remporter ce match-là, c'est ce qui est un peu décevant. Le jeu était ouvert des deux côtés en première période, on a joué une excellente deuxième période et ils ont vraiment ouvert la machine en troisième. On connaît tous leur force de frappe.»

> Max Pacioretty: «On aurait voulu jouer davantage dans leur zone en troisième. Les Penguins ont le talent pour dicter le pas, mais nous avons aussi suffisamment de talent pour répliquer. On a d'ailleurs profité de quelques surnombres sur des contre-attaques. Nous avions l'occasion de fermer les livres. Ce n'est pas un secret qu'on a levé le pied en troisième.»