S'il maintient son rythme de production actuel, Max Pacioretty conclura la saison avec 41 buts. Au tableau des points, il est en voie de fracasser la marque des 60 pour la quatrième fois de sa carrière.

Bref, quand on compare sa situation actuelle à celle de Corey Perry (0-3-3 en 11 matchs), de Jakub Voracek (0-4-4 en 12 matchs) ou de Sidney Crosby (1-4-5 en 11 matchs), Pacioretty est loin d'être en difficulté.

Mais ce soir, contre les Islanders de New York, le capitaine du Canadien tentera de mettre fin à sa séquence de cinq matchs sans point. Une séquence au cours de laquelle il affiche un différentiel de -4, marqué notamment par un revirement en zone offensive mardi soir, qui a mené au but gagnant des Sénateurs.

Pour un joueur qui a toujours incarné la constance tant recherchée par les entraîneurs, c'est là une séquence inhabituelle.

«C'est tellement un bon joueur, il n'a pas besoin de marquer à chaque match pour contribuer à notre cause, a observé Dale Weise, après l'entraînement d'hier à Brossard. Il est bon défensivement, il écoule des pénalités, il bloque des tirs. Il en fait tellement. C'est bon de voir que, dans l'intervalle, la production est bien répartie. Ça lui ôte du poids sur les épaules. Mais c'est tellement un bon marqueur, il va finir par profiter de ses chances.»

En 2014-2015, sa plus longue séquence sans point avait duré trois matchs. Il faut donc remonter à l'automne 2013 pour retrouver sa dernière série de cinq matchs sans point: du 15 octobre au 10 novembre (il avait été blessé au milieu de la séquence).

Cette constance à l'intérieur du calendrier a permis à Pacioretty d'afficher une régularité exemplaire d'une saison à l'autre.

Nerveux, anxieux, blessé?

Pacioretty, rappelons-le, a commencé son camp d'entraînement avec du retard par rapport à ses coéquipiers, après avoir subi une blessure au genou gauche l'été dernier. Après la rencontre de jeudi dernier à Edmonton, il portait d'ailleurs un gros sac de glace sur ce même genou.

Après l'entraînement d'hier, Michel Therrien a toutefois affirmé que son ailier gauche ne traîne pas de blessure. Et il y a lieu de croire que s'il était incommodé par un mal quelconque, il aurait pris une journée de traitements comme l'a fait son coéquipier Andrei Markov.

Par contre, c'est à se demander si son petit passage à vide nuit à son état d'esprit. Après la défaite de mardi, les collègues sur place le décrivaient comme irrité. La concision de ses réponses tranchait avec son habituelle ouverture. Et hier, il n'était pas disponible dans le vestiaire pour des entrevues, malgré la demande formulée au relationiste du Canadien.

On a toutefois pu parler à son compagnon de trio Brendan Gallagher, à qui un collègue a demandé si Pacioretty lui semblait nerveux dernièrement.

«C'est le genre de pression qu'il s'impose. Il veut marquer à tous les matchs, a répondu le fougueux ailier droit. Mais le hockey est souvent mesuré par les points, et je me suis fait dire à un jeune âge de ne pas me fier à ça. C'est facile pour moi de me regarder dans le miroir après un match et de juger si j'ai bien ou mal joué, que j'aie marqué ou non.

«Tu ne te rends pas ici sans avoir traversé des léthargies. Mais dès que tu changes quelque chose, tu obtiens des résultats négatifs. Tu dois continuer à faire ce qui t'a permis de connaître du succès.»

En ce sens, le trio de Gallagher, Pacioretty et Tomas Plekanec a montré des signes encourageants mardi, en obtenant 15 tirs au but. C'est presque autant que dans les quatre matchs précédents (22)!

L'autre bonne nouvelle pour Pacioretty, c'est que c'est un adversaire qui lui a souvent souri qui débarque en ville, puisqu'il compte 17 points, dont 10 buts, en 19 sorties contre les Islanders. Et si les insulaires constituaient le remède?