En 2013, dans le premier match de la finale de la Coupe Stanley qui s'était rendu en troisième prolongation, les Bruins de Boston avaient employé les défenseurs Zdeno Chara, Dennis Seidenberg, Johnny Boychuk et Andrew Ference durant plus de 40 minutes chacun.

L'an dernier, le jeune Dougie Hamilton avait été le meilleur marqueur parmi les défenseurs de l'équipe avec 42 points.

Aucun de ces cinq joueurs n'était en uniforme, jeudi soir, lors du premier match de la saison des Bruins qui les opposait aux Jets de Winnipeg. Les deux premiers, vieillissants, soignent des blessures. Les trois autres sont désormais sous d'autres cieux.

C'est tout un changement de garde auquel on assiste chez une formation qui, il y a deux ans à peine, était passée à deux victoires de remporter une nouvelle Coupe. La profondeur des Bruins à la ligne bleue, en particulier, a fondu comme neige au soleil.

Les hommes de Claude Julien ont raté les séries l'an dernier, et même si un match ne fait pas une saison, le revers de 6-2 aux mains des Jets de Winnipeg a donné une idée de ce qui pourrait se passer cette saison si les choses ne se corrigent pas.

«On entend beaucoup que le hockey change, et c'est à nous de nous adapter à l'air du temps», a expliqué Adam McQuaid, un défenseur marginal qui semble destiné à remplir un rôle beaucoup plus important cette saison.

En fait, sans Seidenberg, blessé pour deux mois, et Chara, qui espère être assez rétabli pour affronter le Canadien ce soir, les Bruins se tournent vers des défenseurs de second ordre. Jeudi soir, McQuaid (284 matchs) et Torey Krug (161) étaient les arrières avec le plus d'expérience sur la glace!

Question: Les Bruins peuvent-ils prêcher le même message, avec des effectifs aussi différents?

«Notre identité a toujours été celle d'un groupe travaillant et la défensive a toujours été l'une de nos forces, répond McQuaid. Nous avons l'habitude de limiter les chances de marquer de l'adversaire. Ça n'a pas changé. Je ne pense pas que ce soit une entière réinvention, mais il y a des secteurs où l'on doit s'améliorer.»

Les méthodes, mais pas la philosophie

L'entraîneur-chef Claude Julien mène actuellement tous ses homologues de la ligue en étant à la barre de la même équipe pour la neuvième saison de suite. Mais certains estiment que son poste est déjà en danger en ce début de saison.

Mais lui continuera de marteler le même message. Ce n'est pas l'identité des Bruins qui a changé ni leur modèle. Seulement la façon de travailler.

«Il y a un nouveau DG [Don Sweeney] et il travaille un peu différemment de l'autre [Peter Chiarelli] à cause de la personnalité de chacun, explique Julien. Ça ne change pas notre identité ou notre philosophie; c'est l'approche du dirigeant qui change et on s'habitue à travailler avec ces gens-là. Mais on fait des ajustements cette année comme on en faisait avec l'ancien DG.»

Des ajustements, Julien en a tenté, hier à l'entraînement, alors qu'il a passé beaucoup de temps avec sa brigade défensive dans l'espoir d'apporter rapidement des correctifs. Parions qu'il a aussi passé un message à certains de ses jeunes attaquants, plus désireux de lancer la contre-attaque que de venir soutenir leurs collègues débordés en défense.

Les attentes demeurent

Outre le centre David Krejci, qui était blessé au début de la saison dernière, neuf nouveaux venus qui étaient en uniforme jeudi n'étaient pas là à la même date, l'an passé.

«Il y a parmi nous plusieurs nouveaux visages, mais ce n'est pas une raison pour tout chambarder», a soutenu Krejci lorsqu'on lui a demandé si un tel remaniement justifiait de revoir l'identité de l'équipe.

«C'est sûr que ce sera différent parce que nous n'avons pas fait les séries l'an dernier et que ça nous impose de faire des ajustements. Mais rien d'excessif.»

Il se peut que les Bruins doivent se livrer à une profonde remise en question si leur rendement pique du nez. Mais ce n'est pas après un seul match qu'ils vont douter de leur capacité à faire oublier la saison dernière.

«Nos attentes n'ont pas changé, assure Adam McQuaid. Il y a de nouveaux visages et il nous faudra peut-être un peu de temps pour nous ajuster. Il faudrait juste que ça n'en prenne pas trop.»

Défenseurs en uniforme jeudi

> Adam McQuaid 284

> Torey Krug 161

> Matt Irwin 154

> Kevan Miller 89

> Zach Trotman 30

> Joe Morrow 16