Jack Eichel n'a pas eu de mal à interpréter le message que lui ont envoyé les Sabres de Buffalo quand ils lui ont assigné le numéro 41 pour le camp de développement de juillet dernier.

Ce message, c'était qu'il n'y aurait pas de traitement spécial pour le jeune espoir de 18 ans, peu importe l'engouement que sa sélection avec le tout deuxième choix au total au dernier repêchage aura créé. Si Eichel voulait choisir son numéro, il allait devoir le mériter.

«Je voulais être traité comme tous les autres, a indiqué Eichel. Quand le temps viendra, s'il vient, je changerai le 41 pour le 15. Mais jusque-là, ce sera le 41.»

Que l'ère de Jack Eichel, numéro 15 commence!

Après avoir ébloui les partisans des Sabres avec plusieurs pièces de jeu qui ont fait les délices des bulletins sportifs dans le dernier mois, Eichel s'est assuré d'un poste avec les Sabres et donnera ses premiers coups de patins officiels dans la LNH jeudi, contre les Sénateurs d'Ottawa.

«Il s'agira d'un moment spécial pour moi, a déclaré Eichel après l'entraînement de mardi. C'est le rêve d'une vie. J'essaie d'assimiler tout ça présentement.»

Il y a eu plusieurs choses à assimiler jusqu'ici, même pour un joueur habitué au succès. À l'Université de Boston, l'an dernier, il a été le meilleur marqueur du réseau universitaire américain et est devenu seulement le deuxième joueur de deuxième année à remporter le Hobey-Baker, remis au joueur par excellence.

La transition s'est faite pratiquement sans heurt vers la LNH, alors que Connor McDavid et lui - qualifiés de «joueurs d'une génération» par plusieurs experts - ont tous deux répondu aux attentes placés en eux. En quatre matchs préparatoires, Eichel a mené les Sabres avec six points. Ses deux buts ont été marqués sur des échappées en désavantage numérique.

Au passage, il a démontré ses talents de fabricant de jeu et son coup de patin fluide et puissant. L'entraîneur-chef Dan Bylsma a été impressionné par l'ensemble de jeu.

«Il patine avec plus de conviction quand c'est le temps de se replier en défense que lorsqu'il se porte en attaque et franchement, je n'avais pas souvent vu cela sur les vidéos que nous avions de lui. S'il y a quoi que ce soit qui a changé mon impression à son sujet, c'est cela.»

À six pieds un et 200 livres, Eichel est physiquement prêt pour la LNH. Il a aussi fait preuve de beaucoup de calme pour un jeune espoir qualifié de sauveur par les partisans assoifés des victoires des Sabres, qui ont terminé deux années d'affilée au dernier rang et raté les séries au cours des quatre dernières campagnes.

«Il y a un engouement autour de toute l'équipe, tente de minimiser Eichel. Mais les gens doivent comprendre qu'on ne fera pas un 180 degrés instantanément. C'est un processus et le début de ce processus est de faire des Sabres une équipe gagnante. Je pense que nous - il met l'accent sur ce "nous" - sommes l'avenir.»

Mais d'avoir percé la formation des Sabres n'est pas un accomplissement en soi pour Eichel, ce n'est que le début d'un long parcours.

«Ça veut juste dire que je pourrai jouer le premier match. Chaque match sera une occasion pour moi de prouver que je mérite ma place au sein de cette équipe.»