La Ligue nationale est une ligue de copieurs. Lorsqu'un modèle fonctionne, il est vite imité. Cette année, on peut s'attendre à ce que plusieurs équipes, pour peu que leur formation le permette, s'inspirent des Flames de Calgary.

L'an dernier, les hommes de Bob Hartley ont été les champions d'une attaque en grande partie basée sur la contribution des défenseurs. Quatre arrières ont inscrit plus de 30 points - et c'était avant l'arrivée de Dougie Hamilton, qui rendra la ligne bleue des Flames encore plus redoutable.

« Ils ont de très bons défenseurs avec beaucoup de vitesse, estime l'ailier Dale Weise. Mark Giordano avait une campagne extraordinaire l'an passé avant de se blesser ; le jeune T.J. Brodie patine comme le vent et Kris Russell est lui aussi un patineur très rapide... »

On entend beaucoup l'argument selon lequel les systèmes défensifs sont à ce point développés que les attaquants n'ont pratiquement plus de marge de manoeuvre en zone adverse. Les seuls qui ont du temps et de l'espace pour créer, ce sont les défenseurs.

Les Flames ont agi en fonction de ce constat. Et c'est peut-être dans cet esprit que le Canadien, depuis le début du camp d'entraînement, se promet de stimuler la contribution de ses défenseurs.

Tom Gilbert explique que le Tricolore est en train de mettre en place divers mécanismes, entre autres celui de ralentir le jeu en entrée de zone de façon à donner de la marge de manoeuvre à un défenseur qui arriverait sur le tard. « C'est difficile pour les arrières de lire ce genre de jeu et on veut mettre l'autre équipe au défi », soutient-il.

Le Canadien, ajoute Gilbert, va aussi encourager ses défenseurs à appuyer l'attaque du côté opposé à celui où il fait entrer la rondelle en zone offensive.

« Au départ, notre style de jeu était davantage nord-sud. Nos attaquants devaient faire progresser la rondelle le plus rapidement possible. Mais à mesure que la saison a avancé, on nous a encouragés de plus en plus à soutenir l'attaque, en particulier du côté opposé. Je pense que ça va se refléter davantage dans notre jeu cette saison. »

DU CHANGEMENT AVEC PETRY

Le CH compte évidemment sur deux défenseurs offensifs de premier plan en P.K. Subban et Andrei Markov. Mais c'est l'arrivée de Jeff Petry et l'éclosion du jeune Nathan Beaulieu qui peuvent aujourd'hui permettre à Michel Therrien d'envoyer le même message à pas mal toute sa brigade.

« On n'a jamais demandé à nos défenseurs de ne pas s'impliquer à l'attaque, prévient toutefois l'entraîneur-chef. Au contraire, on les a toujours encouragés à le faire. Mais ces choses-là viennent avec une certaine confiance. On la sent de plus en plus chez nos défenseurs. Ils sont capables de bien lire les moments où ils peuvent appuyer l'attaque.

« Petry, dès son arrivée l'an passé, s'est adapté très rapidement à cela. Les résultats sont venus vite et c'est probablement l'une des raisons pour lesquelles il a décidé de rester à Montréal. »

Quant à Beaulieu, son potentiel offensif est indéniable, mais l'équipe lui avait demandé d'oublier ses points l'an dernier et d'apprivoiser plutôt d'autres aspects du jeu. À mesure qu'il gagnera en aisance au niveau de la LNH, on peut s'attendre à le voir lui aussi appuyer judicieusement l'attaque.

« Beaulieu a gagné de la maturité dans son jeu, indique Therrien. Il joue avec confiance, mais il ne doit pas perdre de vue qu'il en est à l'étape où il doit s'établir dans la LNH. Il doit s'améliorer chaque jour et Jean-Jacques Daigneault travaille beaucoup à lui montrer quand c'est le temps d'appuyer l'attaque et quand ce n'est pas le moment.

« C'est encore un jeune défenseur. »

Au cours des deux dernières saisons, le Canadien a marqué moins de buts que la moyenne des équipes de la LNH. Il entend corriger le tir en améliorant son avantage numérique, certes, mais dans la mesure où l'on a octroyé en moyenne, l'an dernier, moins de supériorités numériques que jamais auparavant, le CH doit aussi mettre de l'avant des solutions à égalité numérique.

Or, il a les effectifs à la ligne bleue pour améliorer son sort.

Photo Kim Klement, archives USA TODAY Sports

Jeff Petry

Dans le vestiaire

Une rivalité grandissante

Entre deux matchs face aux Sénateurs d'Ottawa, on a demandé à Dale Weise contre quelle équipe il s'attendait à ce que la rivalité prenne de l'ampleur durant la prochaine saison. Et ce sont justement les Sens qui ont été évoqués. « Les Maple Leafs de Toronto seront toujours des rivaux, mais nous n'avons pas eu suffisamment de matchs sous pression contre eux dans les dernières années pour que ça anime vraiment la rivalité, a expliqué Weise. Tandis que les Sénateurs, nous les avons affrontés en séries, nous ne les aimons pas et ça va continuer de grandir. »

À ce compte-là, une grande rivalité ne devrait-elle pas s'installer aussi avec le Lightning de Tampa Bay ? « Tampa n'est pas l'une de ces équipes physiques, belliqueuses et criardes qui sont de nature à créer des rivalités, répond Weise. C'est simplement une équipe douée et extrêmement bonne qui joue rapidement. Il y a une rivalité - après tout, ils nous ont battus dans tous nos affrontements du calendrier l'an passé -, mais ils n'ont pas le genre d'effectif qu'on apprend à détester. »

Quant aux Bruins de Boston, peu importe quelle allure prendra leur saison, les choses ne risquent pas de changer. « On ne s'aime pas, l'histoire l'a démontré. C'est l'une de ces équipes qu'en tant que joueur du Canadien, tu n'as d'autre choix que de haïr ! »

Fleischmann toujours en attente

L'agent de Tomas Fleischmann, Rich Evans, a confié plus tôt cette semaine à La Presse qu'il avait bon espoir de voir son client signer un contrat prochainement avec le Canadien ou, au pire, avec une autre formation de la LNH.

Fleischmann préfère laisser ces questions-là à son agent, mais il reconnaît que le temps presse davantage qu'il y a deux semaines. « Oui, car mon essai expire le 7 octobre, dit-il. Je vais bientôt savoir à quoi m'en tenir, mais d'ici là, j'ai un autre match à disputer et sur lequel me concentrer. Ce n'est pas comme si je pouvais m'embaucher moi-même ; tout cela n'est pas de mon ressort ! »

Fleischmann ne se montre pas trop gourmand et ne regarde pas au-delà d'une entente d'un an.