S'il y a une position où Michel Therrien n'a pas à se tracasser au camp d'entraînement, c'est devant les buts. Il compte sur celui que plusieurs observateurs qualifient de meilleur gardien de la planète, en Carey Price, et sur un adjoint qui a montré qu'il pouvait tenir son bout dans la Ligue nationale, en Dustin Tokarski.

Mais un camp d'entraînement, ça sert à évaluer d'autres joueurs et à permettre à certains d'entre eux de venir mêler les cartes, de causer des surprises, de montrer qu'ils sont prêts à répondre au défi en cas de blessures ou d'attirer l'attention des recruteurs d'autres équipes. Michael Condon fait partie de ce groupe.

Des quatre autres gardiens invités au camp d'entraînement du Canadien, l'Américain de 25 ans est celui qui, à l'heure actuelle, se trouve le plus près de la LNH. En 2014-2015, avec les Bulldogs de Hamilton, il a inscrit quatre jeux blancs et affiché un pourcentage d'arrêts de ,921 en 48 matchs.

Son taux d'efficacité lui a valu le 11e rang dans la Ligue américaine et il s'est classé 10e au chapitre des victoires, avec 23. Il a complété le calendrier régulier avec une moyenne de 2,44 mais n'a pas goûté à la frénésie des matchs éliminatoires.

«Sur le plan individuel, j'ai été satisfait de ma progression l'an dernier, même si vous savez que vous pouvez toujours faire mieux, a analysé Condon après l'entraînement de lundi. Mais l'objectif principal était de participer aux séries et nous les avons ratées par six points. À part cela, je pense que j'ai connu une bonne saison», a estimé le gardien de six pieds deux et 198 livres.

Embauché à titre de joueur autonome en 2013, Condon s'est pointé au camp du Tricolore avec une seule cible: celle de bien faire ses devoirs, jour après jour, que ce soit à l'entraînement ou lors des matchs où il sera envoyé dans la mêlée.

«Je ne me suis jamais fixé d'objectifs individuels, comme un pourcentage d'arrêts de ,930 ou une récolte de 40 victoires. Ça vous impose une pression additionnelle. Au fil des ans, j'ai appris de plusieurs gardiens que l'objectif est, en fait, un processus.

«Le processus, c'est d'exécuter tous les jours, lors des entraînements, ce que vous cherchez à faire. Il y a une liste de points que vous voulez réaliser et, dans mon cas, c'est l'objectif que je me fixe chaque jour, même si je me sens un peu fatigué ou moins motivé. Tout est dans les détails.»

Prudent au sujet de ses ambitions personnelles, Condon l'est tout autant lorsque vient le temps de parler de son avenir à court terme. Il ne sait pas ce qui l'attend, mais il ne se pose pas de questions.

«J'essaie de ne jamais regarder trop loin devant, car lorsque les gardiens pensent ainsi, ils en perdent leur concentration. J'aime me fixer sur le présent.

«Tous les joueurs aspirent au niveau de jeu le plus élevé, et c'est la LNH, que ce soit demain, dans un an ou dans deux ans, ajoute-t-il. Si je ne suis pas ici et que l'on me cède à Saint-Jean (le nouvel emplacement du club-école du Canadien), je vais tenter de devenir le meilleur gardien possible dans la Ligue américaine. Si je prends soin de tous les détails, je sais que j'aurai ma chance un jour.»