Avec 36 buts en 1191 matchs dans la Ligue nationale, Marc Bergevin le joueur n'était pas du genre à attirer les projecteurs. C'est pourquoi en quelque 20 ans de carrière, il a été appelé à jouer pour Équipe Canada une seule fois, en 1994.

Les portes de l'équipe canadienne se sont toutefois ouvertes bien plus rapidement pour Marc Bergevin le dirigeant. Lundi, le directeur général du Canadien a été nommé au sein du groupe d'adjoints du Doug Armstrong en vue de la Coupe du monde 2016.

Ken Holland, Rob Blake, Bob Murray et Scott Salmond seront les autres assistants du DG d'Équipe Canada.

«Tu représentes ton pays à un niveau international, c'est spécial. En plus, je serai entouré de bonnes personnes de hockey, de qui je vais beaucoup apprendre. C'est un honneur et une fierté», a mentionné Bergevin.

Et ça n'aura pas pris cinq minutes de conférence téléphonique avant que Bergevin puisse constater le type d'attention qui entoure un tel poste. Déjà, un collègue posait une question sur les chances de Carey Price et de P.K. Subban d'avoir leur place dans l'équipe. Bergevin a parlé de joueurs de «très haut calibre» qui seront «surveillés de près».

Il coulera encore beaucoup d'eau sous les ponts d'ici au 1er mars, date à laquelle l'équipe entend nommer un premier groupe de 16 joueurs dans la formation. Des blessures et de mauvais débuts de saison peuvent toujours survenir.

Mais en acceptant ce poste, Bergevin pourrait évidemment être placé dans des situations délicates, comme Steve Yzerman dans les semaines qui ont précédé les Jeux de Sotchi. Des décisions ont été prises au prix de la relation d'Yzerman avec Martin St-Louis...

«On en a discuté, je suis très à l'aise, Doug aussi, a assuré Bergevin. Chacun aura son opinion. Au bout du compte, on fait ce qu'il y a de mieux pour Équipe Canada pour remporter la première place.»

«On va discuter en groupe, a ajouté Amstrong. Pour avoir travaillé avec Kenny [Holland] aux deux derniers Jeux olympiques, on discute de nos décisions derrière des portes closes, on va débattre et quand les portes vont rouvrir, nous serons unis.»

Un incitatif pour le Championnat du monde?

Armstrong entend donc nommer 16 joueurs le 1er mars, et s'accordera du temps pour les sept autres qui viendront compléter la formation. Le 1er juin, la totalité de la formation devrait être confirmée.

«On veut observer les séries et le Championnat du monde pour laisser la chance aux joueurs de s'illustrer sous les projecteurs», a-t-il ajouté. Est-ce à dire qu'une participation au Championnat du monde, un tournoi qui ne suscite pas toujours un grand enthousiasme parmi les joueurs, serait plus avisée afin de gagner des points?

«Ce sera une meilleure idée de participer aux séries!», a dit Armstrong à la blague.

N'empêche, de bonnes séries peuvent en effet ouvrir des portes. Certains joueurs qui ne sont jamais vraiment apparus sur l'écran radar d'Équipe Canada s'y retrouvent tout d'un coup.

«Alex Killorn a connu de bonnes séries et on le garde à l'oeil, a expliqué Tom Renney, président de Hockey Canada. Jake Muzzin a connu deux bonnes années en séries (2013 et 2014) et il a démontré son talent au dernier Championnat du monde. Claude Giroux et Tyler Seguin ont montré qu'ils ont de la chimie au mondial. Plusieurs bons joueurs vont rendre notre travail difficile.»

Quant aux entraîneurs, Armstrong a dit vouloir les nommer au début de 2016, soit avant la nomination des 16 premiers joueurs. Il a mentionné Mike Babcock, Joel Quenneville, Darryl Sutter et Alain Vigneault parmi les candidats intéressants.

La Coupe du monde s'amorcera le 17 septembre 2016. Tous les matchs auront lieu au Centre Air Canada de Toronto. Le tournoi mettra aux prises le Canada, les États-Unis, la Russie, la Suède, la Finlande et la République tchèque, de même qu'une équipe des meilleurs Nord-Américains de 23 ans et moins ainsi qu'une autre regroupant les meilleurs éléments des autres pays de la planète hockey.