Lorsque Sidney Crosby a décidé de participer au Championnat du monde de hockey après l'élimination des Penguins de Pittsburgh face aux Rangers de New York, il n'a pas réalisé que son rôle avec Équipe Canada serait très différent de celui qu'il campait la première fois qu'il a participé au tournoi.

En 2006, Crosby n'avait que 18 ans et venait de compléter sa première saison dans la Ligue nationale de hockey. Près de dix ans plus tard, il a mis la main sur deux médailles d'or olympique, deux trophées Hart et une coupe Stanley.

«Il ne m'était jamais venu à l'idée que je serais l'un des joueurs les plus âgés de l'équipe, a reconnu le capitaine d'Équipe Canada, aujourd'hui âgé de 27 ans, après la séance d'entraînement de mercredi. Mais c'est ce qui est arrivé.»

En 2006, Crosby s'était avéré le catalyseur de l'attaque canadienne, amassant 16 points en neuf matchs et devenant le plus jeune joueur à terminer au premier rang du classement des pointeurs du Championnat du monde.

Crosby demeure un élément vital de l'offensive d'Équipe Canada cette année, ayant récolté trois buts et quatre passes en six matchs, mais il procure aussi du leadership à une talentueuse mais jeune formation.

Cette présence rassurante sera essentielle pour le Canada, qui se prépare à affronter le Belarus en quarts de finale, jeudi.

«Il apporte un leadership remarquable, sur la glace et à l'extérieur, comme il se doit, a noté l'entraîneur-chef d'Équipe Canada, Todd McLellan.

«Il a participé à tant d'événements du genre. Il a gagné tellement souvent que les joueurs regardent en sa direction, et il continue de transporter le flambeau pour notre pays.»

Selon Crosby, la clé de la réussite pour le Canada est de s'assurer que l'équipe forme un tout rapidement, et qu'elle adhère à la philosophie d'ensemble. Et pour la vedette des Penguins de Pittsburgh, ça signifie qu'il doit mettre de côté les divergences qu'il peut avoir avec Claude Giroux, Sean Couturier et Brayden Schenn, des Flyers de Philadelphie.

«Ça se passe bien, résume Crosby, en parlant de cette association temporaire avec ses trois rivaux de l'autre grande ville de la Pennsylvanie. Nous avons été impliqués dans des matchs durs et d'intenses batailles au fil des ans, et nous voici portant le même uniforme et travaillant avec le même objectif en tête.

«C'est quelque chose de plaisant, ça et le fait que tous les joueurs sont prêts à faire le nécessaire peu importe leur rôle chez eux. Ici, la question est «Que voulez-vous que je fasse pour aider l'équipe à gagner?» C'est une belle attitude et en dit beaucoup sur le caractère des joueurs.»

Même si le Canada a affiché des performances dominantes pendant le volet préliminaire du tournoi, en route vers un dossier de 7-0 et le premier rang du groupe A, Crosby est conscient qu'une victoire contre le Belarus, jeudi, est loin d'être assurée.

«Tout le monde peut battre tout le monde, a-t-il rappelé. Le classement et le rendement sur papier importe peu. Il (le Belarus) compte des joueurs très talentueux et rapides.

«Nous les respectons. Nous savons qu'ils forment une bonne équipe, mais nous sommes venus ici pour poursuivre notre route.»

Si le Canada vient à bout du Belarus, il s'agira de sa première victoire en matchs éliminatoires au Championnat du monde depuis 2009. Lors des cinq dernières éditions, la formation canadienne a perdu quatre vois en quarts de finale. Cette année, Crosby et le Canada veulent mettre un terme à cette tendance.

«Les deux équipes veulent la même chose. Nous devons nous présenter sur la glace demain et trouver un moyen pour gagner.»

Si Crosby parvient à mener le Canada au titre ultime à Prague, il deviendra le neuvième Canadien à entrer dans le club sélect de joueurs ayant gagné une coupe Stanley, une médaille d'or olympique et une médaille d'or au Championnat du monde. Mais il ne regarde pas si loin devant.

«Pensons d'abord aux quarts de finale», avise-t-il.