De nos jours, il est possible de trouver des statistiques sur tout. Quelle est la fiche du Canadien un samedi soir ? Le 23 décembre ? Le jour de la Saint-Valentin ?

Cela dit, tirer des conclusions de telles compilations relève de l'irrationnel. Ainsi, il y a lieu de croire que les insuccès du Canadien le 23 décembre étaient le fruit d'une simple coïncidence statistique.

Et puis, il y a Carey Price dans les matchs à élimination. Ça, c'est le genre de statistique que les joueurs du Lightning, s'ils commencent secrètement à douter de leurs capacités, feraient mieux de ne pas consulter avant le sixième match de la série, demain.

« Je m'attends à ce qu'il soit Carey Price, a indiqué Michel Therrien en conférence téléphonique, hier. Plusieurs joueurs aiment ce type de pression, ce genre de match. [Samedi], c'était un vrai exemple. Carey a fait des arrêts-clés. Certains joueurs aiment ce genre de défi et Carey en fait partie. »

Les chiffres du gardien du Canadien sont éloquents. En calculant son passage aux Jeux de Sotchi, Price a remporté ses sept derniers matchs sans lendemain et a accordé plus d'un but une seule fois ! Sa moyenne s'établit à 0,71 et son efficacité, à 97,2 %.

Trois de ces matchs ont été remportés par un petit but d'écart, tandis que dans le septième match à Boston l'an passé, le but d'assurance a été marqué avec moins de trois minutes à écouler à la rencontre.

Éliminés dans le 31

D'ailleurs, quand on regarde les deux dernières éliminations du Canadien, on remarque un point commun : Price n'était pas devant le filet de son équipe quand la sirène finale s'est fait entendre.

En 2013, Peter Budaj avait obtenu le dernier départ puisque Price s'était blessé dans le quatrième match contre les Sénateurs. Et l'an dernier, la collision avec Chris Kreider avait signifié l'entrée en scène de Dustin Tokarski, partant lors des cinq derniers matchs.

À l'inverse, au deuxième tour, avec Price toujours en santé, le Tricolore était parvenu à combler un retard de 2-3 pour éliminer les Bruins. Depuis deux ans, le CH présente donc une fiche de 5-1 quand il a le dos au mur en séries.

« Ceux qui étaient là, c'était tout un exploit de jouer une série colossale contre Boston, a rappelé Michel Therrien. Ceux qui y étaient peuvent être en confiance en ce moment, même si la situation est difficile. Les nouveaux vont embarquer dans ce moule. Cinq victoires, une défaite, et il ne faut pas oublier que dans la défaite, Carey n'était pas là. Mais j'avais aimé notre engagement. »

Des chiffres «ordinaires»

Du côté du Lightning, même si les buts se font plus rares depuis l'explosion de six buts dans le deuxième match, on ne s'arrête pas aux exploits de Price.

« Ses chiffres contre nous sont très ordinaires par rapport à ce qu'ils sont contre d'autres équipes, a estimé Jon Cooper, faisant référence aux huit défaites de suite que Price a subies face au Lightning. Ça ne fait pas de lui un moins bon gardien. On a tout simplement trouvé des façons de le battre. Affrontons-nous tout de même un gardien de renommée mondiale ? Oui, mais on a connu du succès et on peut en connaître de nouveau, c'est notre mentalité. »

« Ce sont des choses simples : il faut créer de la circulation, rendre sa vie difficile, a indiqué l'attaquant d'expérience Brenden Morrow. S'il n'est pas le meilleur du monde, il est parmi les meilleurs. Donc il n'y a pas de secret, il va arrêter ce qu'il verra... Carey a fait de bons arrêts, mais on lui a peut-être un peu trop facilité la vie. »

Morrow, qui a tiré directement sur la jambière de Price alors qu'il avait un filet ouvert, sait de quoi il parle quand il dit que le Lightning lui a facilité la vie...