À première vue, la perspective de devoir battre Carey Price quatre matchs de suite pourrait donner la nausée à bien des joueurs. Les Sénateurs ont accompli hier le quart de cette tâche, mais ils pensent seulement au prochain quart, pas aux trois autres.

«En fin de saison, on ne s'est jamais dit qu'on avait un écart de 14 points à combler, ç'aurait été une trop haute montagne à gravir. C'est la même chose ici, on a gagné un match», a rappelé Dave Cameron, après la rencontre.

«Il fallait remporter au moins un match à Montréal pour gagner la série. Maintenant, il faut en gagner deux. Mais on va commencer par un», a ajouté l'attaquant Jean-Gabriel Pageau.

Une recette, deux héros

Comment expliquer cette première victoire des Sénateurs dans la série?

Il y a évidemment eu les héros Craig Anderson, auteur du jeu blanc, et Mike Hoffman, unique marqueur de la soirée. Mais il y a aussi eu un ajustement que l'on a senti dès la première période, au cours de laquelle les Sénateurs ont distribué une douzaine de mises en échec, contre 27 en première période dimanche.

«On a eu des difficultés en deuxième période dans cette série parce qu'en échec avant, on était parfois trop agressifs et que ça ouvrait le jeu. On a moins parié avec le deuxième homme en échec avant», a expliqué Cameron.

Anderson, lui, a bloqué les 28 tirs adverses et son travail ne laisse plus aucun doute sur l'identité du gardien des Sénateurs pour le reste de la série.

Mais surtout, Anderson s'est prouvé qu'il avait retrouvé sa forme, après avoir disputé seulement quatre matchs dans les trois derniers mois de la saison.

«C'est maintenant que ça compte le plus. Je veux juste donner à l'équipe une chance de gagner. Si c'est 0-0, tant mieux. Si c'est 3-3, je veux juste faire l'arrêt suivant et nous donner la chance de gagner», a expliqué l'homme masqué.

L'autre héros, ce fut évidemment Hoffman, avec son but en milieu de troisième période. Le jeune homme a toutefois donné le mérite à Mika Zibanejad, qui a mis en échec Tom Gilbert sur la séquence, ce qui a forcé le défenseur du Canadien à se débarrasser de la rondelle.

«C'était un bon jeu de sa part, a reconnu Hoffman. Il n'a pas obtenu de passe sur le jeu, mais s'il n'était pas devant Price, je n'aurais pas marqué.»

Une belle façon de remercier son entraîneur, qui l'a promu dans le deuxième trio de l'équipe en début de match...

Cela dit, les Sénateurs demeurent en situation périlleuse, en retard 1-3 avec le prochain match à Montréal. Et les joueurs en sont bien conscients.

«On va prendre 2-3 minutes pour savourer la victoire et on revient au travail demain. Ça sera de plus en plus difficile à partir de maintenant», a estimé Anderson.