Si les Jets de Winnipeg rêvent aujourd'hui de vivre leurs premières séries éliminatoires depuis leur déménagement d'Atlanta, c'est qu'une multitude de facteurs ont coïncidé pour permettre à l'équipe de s'immiscer dans la course.

Pour certains, ça a commencé le 12 janvier 2014 avec l'embauche de Paul Maurice comme entraîneur-chef. Les Jets avaient alors conclu la saison avec un rendement de 18-12-5.

Mais ces dernières semaines, d'autres facteurs se font sentir, si bien que la séquence de sept ans sans participation aux séries pourrait prendre fin cette saison.

La transaction

Les avis ont divergé quant à savoir qui des Sabres de Buffalo ou des Jets a eu l'avantage quand les premiers ont envoyé l'attaquant Drew Stafford, le défenseur Tyler Myers, des espoirs et un choix de premier tour pour obtenir Zach Bogosian, le controversé Evander Kane et un espoir. À Buffalo, il faudra même attendre à l'an prochain pour évaluer cette transaction, puisque Kane est blessé. Mais à Winnipeg, on jubile déjà.

Stafford compte en effet 15 points en 18 matchs depuis son arrivée dans la métropole manitobaine. Myers, lui, en a amassé 11 en 17 sorties, en plus de présenter un différentiel de +5, tout en jouant plus de 23 minutes par match.

«On venait de perdre Kane, et voilà qu'on amenait deux joueurs d'impact, a rappelé Maurice, pour illustrer l'élan qu'a pu donner cette transaction. En Tobias Enstrom, on a le joueur parfait pour jouer avec Myers. Ils ont cliqué. Drew connaissait trois, quatre joueurs du groupe. Nos deux joueurs ont eu un impact majeur sur notre équipe.»

«Je ne dirais pas qu'il avait besoin d'un nouveau départ. Mais ça ne lui a pas nui de s'éviter les minutes difficiles, a ajouté Stafford au sujet de Myers. À Buffalo, on passait beaucoup de temps dans notre zone et on s'attendait à beaucoup de lui. Ici, il est protégé, il a de bons partenaires et il est bien encadré.»

Les gardiens

Le travail des hommes masqués explique aussi la position enviable des Jets au classement. Voici pourtant une équipe qui, sur papier, comptait possiblement sur un des pires duos de gardiens du circuit en début de saison, avec Ondrej Pavelec et Michael Hutchinson.

Hutchinson, un choix de 3e tour en 2008 qui tardait à se développer, est sorti un peu de nulle part. Sa tenue au camp a fait en sorte que les Jets l'ont préféré à Peter Budaj comme auxiliaire. Et son jeu était tel qu'au début de mars, il a obtenu huit départs de suite et semblait avoir délogé Pavelec.

Puis, le 10 mars, Pavelec a accordé un des pires buts de la saison dans la LNH: un tir de la zone neutre de Barret Jackman, avec une minute à jouer en troisième période et une marque égale à 4-4. Tout indiquait alors que le gardien tchèque creusait davantage sa tombe. Mais c'est tout le contraire qui s'est produit. Hutchinson a aussi faibli, et Pavelec a gagné ses cinq départs suivants. Il n'a accordé que cinq buts au cours de cette séquence.

«Nos deux gardiens ont connu de bonnes séquences dans les moments importants, a expliqué l'entraîneur adjoint Pascal Vincent. Quand Hutch a eu sa chance, il a été très bon. Quand il a connu une baisse de régime, Pavelec a pris la relève. Une grosse partie de nos succès leur revient.»

Les retours

Jeudi, c'était Dustin Byfuglien. Mathieu Perreault s'attend à revenir au jeu dimanche. Le retour de Bryan Little est imminent. Bref, l'infirmerie des Jets se vide peu à peu.

Si Byfuglien et Little font partie du noyau depuis plusieurs saisons, Perreault, lui, connaissait des débuts mémorables à Winnipeg. Acquis comme joueur autonome l'été dernier, il était en voie de connaître sa meilleure saison quand il s'est blessé, le 16 février.

«Depuis que j'ai 5 ans, j'ai toujours été un centre, rappelle Perreault. Ici, j'ai commencé au centre, mais quand ils m'ont placé à l'aile gauche, je me suis mis à produire. En avantage numérique, ils m'ont essayé à la pointe. Je ne l'avais jamais fait non plus et ils aiment ce que je peux amener. J'aime presque mieux jouer à l'aile qu'au centre.»

«Quand il s'est blessé, entre entraîneurs, on savait qu'on serait en mauvaise posture, a ajouté Maurice. Il a bien joué au centre, mais à l'aile, il a eu une très bonne chimie avec Mark Scheifele. Mais son impact est encore plus grand par son énergie en poursuite de rondelle. On est gros, et pourtant notre meilleur joueur en échec avant est Mathieu Perreault. On a tendance à oublier les blessés, mais il est très bon.»

Tous les espoirs sont permis pour les Winnipegois, qui n'ont pas connu la fièvre des séries de la LNH depuis 1996. Ne reste plus à leur équipe qu'à tenir tête aux Kings de Los Angeles et aux Flames de Calgary. Deux places sont disponibles pour ces trois équipes.