Carey Price est devenu samedi le troisième gardien de la riche histoire du Canadien à atteindre le plateau des 40 victoires en une saison. Price n'a pas fait les choses à moitié en signant son neuvième blanchissage de la campagne dans le court gain de 2-0 des siens contre les Sharks de San José, au Centre Bell.

Le gardien vedette a repoussé 29 lancers en route vers un deuxième jeu blanc d'affilée.

Du coup, il a rejoint Jacques Plante et Ken Dryden, les deux seuls autres gardiens du Canadien à avoir gagné au moins 40 matchs lors d'une même saison.

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«Quand j'étais tout petit, je n'aurais jamais pensé me retrouver dans une situation semblable, a-t-il commenté, en ne partageant pas, pour une fois, tout le mérite avec ses coéquipiers. Je m'estime immensément choyé d'être capable de jouer au hockey et on m'a énormément aidé afin de rendre cela possible. Il y a plusieurs personnes que je dois remercier.»

Plus tôt, l'athlète d'Anahim Lake, en Colombie-Britannique, avait affirmé que les succès qu'il connaît étaient le fruit du travail de toute l'équipe.

«Nous formons un groupe très uni qui a beaucoup de plaisir à se présenter à l'aréna tous les jours. Les gars enfilent leurs bottes de travail et ils se défoncent à tous les matchs. Je ne peux que faire leurs éloges.»

Chez le Canadien, on est à court de superlatifs afin de qualifier les prouesses de Price.

«Carey a été Carey», a simplement dit l'entraîneur Michel Therrien.

«Je ne sais plus quoi dire à son endroit, a mentionné Tomas Plekanec. C'est le meilleur, c'est tout.»

Plekanec, son 22e, a été le seul qui a déjoué Antti Niemi, auteur de 27 arrêts. Brendan Gallagher (21e) a tiré dans une cage désertée vers la toute fin. Alex Galchenyuk a récolté son 100e point dans la LNH.

Le Canadien (46-20-7) a bien vengé l'affront que les Sharks (35-29-8) lui avaient fait subir le 2 mars, en l'emportant 4-0.

Le Tricolore reprendra le collier mardi soir à Nashville, contre les Predators.

Oeil pour oeil...

Les Sharks ont montré les crocs d'entrée de jeu, mais le Canadien ne s'en est pas laissé imposer.

L'action n'a pas manqué et le jeu a été viril. Très tôt, Manny Malhotra a été ébranlé par un coup de coude au visage de l'obscur Barclay Goodrow. Alexei Emelin a fourni la réplique en écrasant contre la bande l'ailier Tommy Wingels.

Les gardiens ont été très bons, particulièrement Niemi qui a été plus occupé. Plekanec l'a déjoué à l'aide du 13e tir auquel il a été confronté, à 18:46. Le Tchèque a orchestré une relance rapide en compagnie de Pierre-Alexandre Parenteau et d'Alex Galchenyuk, avant de concrétiser la passe de Galchenyuk à l'autre bout.

Ç'a mis fin à une séquence de 215 minutes de jeu sans but contre les Sharks, soit en quatre matchs depuis le 1er décembre 2011.

Perte de Gilbert

On a repris là où l'on avait laissé en deuxième période. Les visiteurs ont de nouveau démarré en trombe, se voyant même offrir une occasion en supériorité numérique.

Le Canadien a admirablement bien résisté et ça lui a redonné du rythme. Therrien a jonglé avec les trios, et l'équipe a affiché beaucoup d'énergie. Le trio de Plekanec, avec Galchenyuk et Gallagher, a occasionné des maux de tête à la défense adverse.

Vers la fin de l'engagement, la foule a retenu son souffle en voyant Logan Couture entrer en collision avec Price, au terme d'une poussée sur le flanc gauche que P.K. Subban a tenté d'annuler.

Avec quelques secondes à jouer, le défenseur Tom Gilbert a été coupé au visage par la rondelle dans une deuxième rencontre d'affilée. Il n'est pas revenu en troisième.

Le Canadien s'est bien appliqué à resserrer le jeu au cours des 20 dernières minutes, sans exagérément se replier à outrance.

On a également donné que des miettes aux Sharks pendant leur deuxième attaque massive de la soirée, à 8:07 de la fin.

Price a vu la chance lui sourire avec 1:50 à faire quand Brett Burns a visé le poteau à sa gauche. Il a par la suite volé le but égalisateur à Couture, en étirant la jambière droite. Price a expliqué que la rondelle avait freiné sa course sur le manche de son bâton.

«J'ai été chanceux, a commenté Price. Parfois, vous avez besoin de chance. Quand tout va, tout va.»