Ces jours-ci à Boca Raton, les directeurs généraux de la Ligue nationale débattent des mérites de modifier le déroulement des prolongations de façon à réduire le nombre de matchs décidés en tirs de barrage.

Un projet-pilote instauré cette année dans la Ligue américaine semble avoir porté ses fruits et donne à penser que les dirigeants de la LNH pourraient lui donner leur aval.

Cette saison, la prolongation dans la Ligue américaine s'amorce avec trois minutes de hockey à quatre contre quatre. Dès le premier coup de sifflet suivant ces trois minutes, on réduit les effectifs à trois contre trois pour quatre minutes de jeu.

Plus souvent qu'autrement, un but est marqué.

Selon des données émises par la Ligue américaine, le nombre de matchs décidés en tirs de barrage a chuté de 64% par rapport à l'an dernier, passant de 15,6% à 5,6%. Les rencontres où le but gagnant a été marqué en prolongation ont pour leur part grimpé de 8,5% à 18,6%.

«On a joué cinq ou six matchs dans ce contexte-là cette saison, a raconté le défenseur Greg Pateryn. C'est excitant, c'est sûr, mais ça devient plus que jamais un jeu de possession de rondelle. Quand tu ne l'as pas, tu ne peux pas retourner au banc. C'est chance de marquer après chance de marquer. Si une équipe rate une occasion lors d'un surnombre, l'autre équipe va en obtenir une de l'autre côté - que ce soit sur une échappée ou même un deux contre zéro.

«Il faut donc garder le contrôle de la rondelle et être bien au fait d'où se trouvent nos coéquipiers.»

L'idée peut être spectaculaire pour les amateurs, mais le plaisir des joueurs, lui, est à géométrie variable. D'entrée de jeu, les gardiens ne l'affectionnent pas particulièrement.

«Les équipes de possession de rondelle aiment ça, mais c'est plus difficile pour les équipes de pression de rondelle, note Pateryn. Tout dépend du personnel qu'on a. À Hamilton, on a eu des problèmes dans ces situations. On a gagné notre premier match à trois contre trois la semaine dernière.»

Du tennis à la NFL

Le Lightning de Tampa Bay a vécu une rarissime situation de deux minutes jouées à trois contre trois lors d'un match contre les Bruins de Boston.

«C'était assez sans histoire jusqu'à ce que David Pastrnak obtienne une bonne chance de marquer, une vraie de vraie, a raconté l'entraîneur-chef du Lightning, Jon Cooper. À partir de ce moment-là, les chances de marquer se sont multipliées et ça se renvoyait la balle comme un match de tennis.»

Cooper serait-il favorable à un changement de réglementation?

«Si les statistiques démontrent bel et bien que ce système réduit le nombre de recours aux tirs de barrage, alors je suis en faveur, a-t-il répondu. J'aime les tirs de barrage, je trouve que c'est excitant pour les amateurs, mais je trouve qu'il y a beaucoup trop d'accent là-dessus dans la mesure où trop de matchs se terminent de cette façon.»

Son homologue du Canadien Michel Therrien s'est limité à dire qu'il se pliera aux décisions qui seront prises. Mais à ses yeux, un autre dossier abordé par les directeurs généraux est beaucoup plus pressant.

«Je suis convaincu qu'ils vont tenter de trouver une solution à la protection des gardiens de but, a soulevé Therrien. C'est une bien plus grande préoccupation en ce qui me concerne.

«Dans la NFL, ils sont en mesure de protéger les quarts-arrières. J'imagine qu'il y a moyen de protéger nos gardiens de but.»