Le Canadien tentera d'arracher enfin une victoire au Lightning de Tampa Bay, ce soir, après s'être incliné lors des trois premiers affrontements de la saison contre lui.

«On leur a démontré un peu trop de respect, estime Lars Eller, qui retrouvera son poste de centre dès le début de la rencontre. On a joué sur les talons et on a laissé le Lightning dicter le cours des matchs.

«Je ne pense pas qu'ils soient plus rapides ou meilleurs que nous. Mais ils ont mieux joué que nous la plupart du temps. Il n'y a pas grand-chose qui a manqué de notre part dans ces matchs-là, mais ç'a fait toute la différence, surtout à la lumière des résultats.»

La rivalité entre ces deux formations risque de se manifester sous le signe de la vitesse. A priori, le style de jeu du Lightning convient bien à celui du Canadien, car chaque formation peut suivre la cadence de l'autre.

«Leur style nous convient, oui, mais en même temps, on ne peut pas trop embarquer là-dedans, prévient toutefois David Desharnais. On est plus le genre d'équipe à profiter des erreurs de l'adversaire. Le Lightning a un bon jeu de transition et il repart rapidement en attaque. Pour notre part, on a parfois tendance à être un peu en retard sur le jeu. C'est à nous d'avoir une transition tout aussi rapide.»

Ce qui pourrait aider le Tricolore sur ce plan, c'est qu'il s'est appliqué lors du dernier match à envoyer un défenseur appuyer l'attaque lorsque la situation le permettait. Les meilleures formations à l'attaque bénéficient souvent du soutien d'un défenseur en zone offensive, ce qui permet d'ouvrir le jeu à de nouvelles possibilités.

Le Canadien, qui éprouve des difficultés à marquer, a lui aussi ces atouts-là.

«On a des défenseurs qui patinent très bien», a reconnu Desharnais en rappelant que son équipe avait justement répété cet aspect du jeu au lendemain du revers de mardi dernier contre le Lightning.

«C'est la nouvelle Ligue nationale: tout le monde patine, et ça fait une grosse différence dans l'attaque.»

Desharnais a toutefois pris soin d'ajouter que le CH devait éviter de trop ouvrir le jeu et de mettre Carey Price dans le pétrin trop souvent.

D'ailleurs, c'est le dilemme auquel est confronté l'entraîneur-chef Michel Therrien. Il veut certes trouver des façons de générer plus d'offensive, mais sans dénaturer le style de jeu qu'il prône auprès de ses hommes.

«On est tous conscient qu'à ce temps-ci de l'année, les matchs sont très serrés, a rappelé l'entraîneur. On rentre dans une phase de la saison où les pointages sont vraiment bas.»

Gonchar en danger?

L'arrivée de Jeff Petry, un défenseur mobile à l'aise en transport de rondelle, a ajouté des munitions à la ligne bleue du Canadien. Il s'inscrit bien dans la cadence élevée que recherche le CH et il est clair que l'équipe cherche à soutirer davantage de la mobilité de ses arrières.

Par contre, des arrières plus âgés en font les frais. Sergei Gonchar a été laissé de côté à la faveur du jeune Greg Pateryn, samedi, contre les Islanders de New York, et il ignore s'il sera de la formation ce soir à Tampa.

Pour le moment, il préfère penser que Therrien lui a simplement donné congé à Long Island.

«C'est un moment difficile de la saison où l'on joue plusieurs matchs, et c'est plus difficile pour les plus vieux sur le plan de l'énergie, a convenu le défenseur de 40 ans. L'entraîneur-chef veut donc nous donner la chance de récupérer.

«C'est naturel pour tous les joueurs de vouloir être là tous les soirs. Nous sommes compétitifs et nous voulons jouer le plus de minutes possible. Mais la réalité, c'est qu'il faut être prêts quand les séries vont arriver.»