Présentée comme «la meilleure joueuse de hockey au monde», il y a quelques jours par le quotidien américain USA Today, Marie-Philip Poulin a justifié ce titre en menant les Terriers de la Boston University à un quatrième championnat consécutif dans la conférence Hockey East.

Le week-end dernier, la Québécoise a marqué un total de cinq buts en deux matchs et, en finale, les Terriers ont pris la mesure de Boston College, la formation classée numéro un aux États-Unis. Ces performances exceptionnelles sont un peu le chant du cygne pour Marie-Philip à Boston.

La diplômée en psychologie achève cette saison sa carrière universitaire et elle cherchera au cours des prochains jours à obtenir le seul titre qui manque à son palmarès: le championnat de la NCAA. Poulin et les Terriers ont atteint deux fois la finale du «Frozen Four» (2011 et 2013), mais n'ont jamais remporté le match ultime.

«C'était ma principale motivation quand je suis revenue à Boston après les Jeux de Sotchi, a raconté Marie-Philip, cette semaine, en entrevue. J'ai vécu des années merveilleuses ici, j'ai tant de gens à remercier à l'Université de Boston pour leur accueil et leur soutien. Ce serait bien de terminer ça en gagnant le «Frozen Four».

«Nous avons une excellente équipe encore cette saison et nous l'avons démontré le week-end dernier. L'ambiance était extraordinaire au sein du groupe pendant les éliminatoires de notre conférence à Hyannis. La victoire contre Boston College nous a soudées encore davantage, si c'était possible!»

Une joueuse d'équipe

Meilleure marqueuse de son équipe (54 points en 31 matchs), même si elle a raté plusieurs matchs en raison de blessures, Poulin est d'abord et avant tout une joueuse d'équipe. Cette saison, elle a surtout joué avec les Québécoises Sarah Lefort et Kayla Tutino, permettant à ses jeunes coéquipières de devenir des joueuses plus complètes.

Son entraîneur Brian Durocher, l'un des plus respectés aux États-Unis, note: «Cela a été un privilège de la voir jouer dans notre uniforme depuis cinq ans. Je n'avais jamais vu une meilleure joueuse de hockey et je ne crois pas en voir d'autres à l'avenir.

«Ses dons offensifs sont incroyables - elle aurait pu réécrire le livre des records de la NCAA si elle l'avait voulu -, mais je me souviendrai surtout de ses exploits défensifs. Une année, contre Minnesota, elle a bloqué un tir qui aurait pu la sortir du jeu pendant plusieurs mois, sans hésiter un seul instant.»

La capitaine des Terriers a d'ailleurs été désignée «joueuse défensive de l'année» dans sa conférence et elle est l'une des trois finalistes pour le trophée Patty Kazmaier, remis chaque année à l'athlète par excellence au hockey féminin dans la NCAA.

À la recherche d'un emploi

On pourrait prolonger la liste des exploits et des honneurs - elle le sera sans doute d'ailleurs dans quelques jours -, mais il faut aussi penser à ce qui arrivera quand le beau parcours de Marie-Philip à la Boston University sera parvenu à son terme. Faute de pouvoir aller dans la LNH, la jeune diplômée devra se trouver un emploi.

C'est souvent le propre des surdoués de ne pas trop penser à l'avenir, et c'est vrai de Poulin. «Sincèrement, je ne sais pas encore ce que je ferai, avoue-t-elle. Je n'ai pas encore décidé si je rentrerais au Québec [elle est originaire de Beauceville] ou si je resterais à Boston. La psychologie sportive m'intéresse, mais je n'ai pas encore vraiment pensé dans quel contexte ça pourrait être.

«Chose certaine, je veux rester impliquée dans le hockey, peut-être en devenant entraîneuse. Et je veux continuer à jouer. Je n'ai que 23 ans, c'est certain que je veux aller aux prochains Jeux olympiques, en 2018 en Corée, et sans doute aux suivants...»

L'attaquante sera aux Championnats du monde, à la fin du mois en Suède, mais l'équipe nationale du Canada ne se réunit que quelques semaines par saison, à l'exception des années préolympiques.

Pour l'instant toutefois, Marie-Philip ne pense qu'au prochain match des Terriers, samedi à Madison contre l'Université du Wisconsin, en quart de finale de la NCAA. Une victoire les mènerait au fameux «Frozen Four», le week-end prochain, à l'Université du Minnesota.

Et comme toujours, elle est prête à tout pour gagner.