Parfois les enchères montent vite à la date limite des transactions. Le Lightning de Tampa Bay en sait quelque chose.

Afin de mettre la main sur le vétéran défenseur Braydon Coburn, il a dû céder un choix de premier tour au prochain repêchage, un choix de troisième tour ainsi que le robuste défenseur Radko Gudas, dont la saison est terminée.

C'était le prix à payer pour ajouter de l'expérience à la ligne bleue, ce dont les hommes de Jon Cooper avaient encore besoin.

C'est l'un des constats de l'élimination du printemps dernier contre le Canadien: le Lightning regorgeait de talent, mais n'avait peut-être pas tout le millage nécessaire pour survivre aux rigueurs du printemps.

D'où l'embauche, l'été dernier, du vieil ailier Brenden Morrow et celle du défenseur Anton Stralman, qui revenait à peine d'une finale de la Coupe Stanley avec les Rangers de New York.

L'infusion d'expérience est aussi passée par la transaction qui a amené à Tampa le défenseur Jason Garrison, jadis avec les Canucks de Vancouver.

Mais lorsque le Lightning a été contraint d'utiliser pendant quelques semaines quatre défenseurs ayant chacun moins de 100 matchs d'expérience dans la LNH, le DG Steve Yzerman a compris qu'il devait jouer une autre carte.

Entre en scène Braydon Coburn, ce grand défenseur qui vient d'avoir 30 ans et qui était arrivé à la croisée des chemins avec les Flyers de Philadelphie. On raconte que le Tricolore s'était informé à son sujet il y a plus d'un an. Mais la semaine dernière, c'est vers Jeff Petry qu'il s'est tourné, ne cédant aux Oilers qu'un choix de deuxième tour en 2015 et un autre choix conditionnel.

Le prix pour Coburn était passablement plus élevé.

«J'ai été surpris de ce qu'on a donné en retour, admet l'arrière Matt Carle, qui a déjà joué avec Coburn à Philadelphie. Guddy [Radko Gudas] était un gars apprécié et j'étais proche de lui depuis son arrivée dans la ligue. Ç'a été dur de le voir partir mais, en même temps, on ne peut qu'être excité par la profondeur que nous amène Coburn.

«À l'époque, chez les Flyers, nous jouions ensemble sur la deuxième unité d'avantage numérique. Chris Pronger et Kimmo Timonen s'occupaient de la première. Mais tous les joueurs évoluent dans une fenêtre de trois ans comme celle-là, et je crois qu'il est devenu beaucoup plus défensif qu'il ne l'a déjà été.

«Coby peut appuyer l'attaque et créer des choses mais, d'abord et avant tout, il est là pour neutraliser l'adversaire en défense. Il est tellement costaud et il patine si bien qu'il referme rapidement l'espace dont l'adversaire cherche à profiter.»

La pièce manquante?

Le prix était élevé, sauf que Coburn n'est pas un joueur de location, il est encore sous contrat pour la saison prochaine. Yzerman a aussi payé pour éviter de l'incertitude.

Le grand bonhomme de 6'5 et 220 lb est bien heureux d'être sorti du bourbier de Philadelphie, mais n'estime pas pour autant être la pièce manquante du Lightning.

«Ils ont déjà tous les morceaux dont ils ont besoin! a-t-il lancé. Ils ont de la force de frappe en attaque, de bons gardiens et de la profondeur en défense. Je vais simplement venir ici et faire mon travail, et je suis excité par l'avenir de cette équipe.»

Coburn apportera certes une précieuse expertise, mais la réalité qu'il constate à Tampa est bien différente de celle qu'il a vécue à son arrivée dans la ligue.

«Quand j'étais à Philadelphie, on avait des vétérans comme Pronger, Timonen, Derian Hatcher et Jason Smith qui nous montraient tous les jours comment être professionnels et quel niveau de compétition était requis.

«Or, de ce que j'ai vu dans ce vestiaire, les jeunes du Lightning sont des milles en avance sur ce que j'étais à mon arrivée dans la ligue.»

Carle reviendra dans quelques jours d'une blessure au haut du corps qui l'a mis sur la touche à la mi-janvier. Avec l'ajout de Coburn, on verra à l'approche des séries une brigade défensive beaucoup plus aguerrie que celle qui a affronté le Canadien le printemps dernier...