Bien des amateurs de hockey ont sursauté en apprenant que la nouvelle acquisition du Canadien Torrey Mitchell est «un gars d'ici» qui a grandi à Greenfield Park, en banlieue de Montréal.

D'abord, parce que son nom sonne un brin moins québécois que Desharnais, Parenteau ou Vermette. Mais aussi parce que son parcours ne l'a pas amené à passer par la LHJMQ, mais bien par les rangs collégiaux américains. Par l'Université du Vermont, pour être précis.

«Mes parents ont toujours voulu que j'aille au collège», raconte Mitchell, dont les parents sont justement enseignants.

Qui dit Université du Vermont dit Martin St-Louis, un joueur qui n'est pas étranger au parcours qu'a emprunté Mitchell. L'attaquant du Canadien se souvient d'avoir vu jouer St-Louis pendant la carrière universitaire de ce dernier, à Burlington. Les liens se sont tissés depuis.

«On se connaît bien, on se parle par messages textes, expliquait Mitchell, hier, lors de sa première rencontre avec les médias montréalais, hier après-midi, dans le chic hôtel où loge l'équipe pendant son séjour dans la région de Los Angeles. Il ne revient plus au Vermont en été, mais quand j'étudiais là-bas, il revenait s'y entraîner, l'été. C'est devenu un ami.

«Moi non plus, je ne suis pas un joueur costaud. Mais simplement de le voir, quand j'étais au collège, travailler comme il le faisait en été, c'était une inspiration pour moi.»

Dans un contexte familier

Il a côtoyé Tom Gilbert au Minnesota et Manny Malhotra à San Jose. Il a été échangé avec un coéquipier, Brian Flynn. Depuis le début de la saison, il faisait équipe avec Brian Gionta et Josh Gorges. Mais surtout, il débarque dans son patelin.

Pour un nouveau venu chez le Canadien, Mitchell n'arrive pas sans repères au sein de sa nouvelle organisation.

«J'ai parlé avec beaucoup d'amis et membres de la famille, tout le monde est enthousiaste pour moi. Moi aussi, j'ai beaucoup d'émotion de rentrer à la maison», a mentionné Mitchell, dans un point de presse essentiellement en français.

Même s'il rentre à la maison, Mitchell a pris la peine de parler à Gionta pour s'enquérir de sa nouvelle équipe. Et il a reçu un avis des plus directs du capitaine des Sabres.

«Il m'a dit que je vais aimer ça. Il dit que ça sera mieux qu'à Buffalo, a laissé tomber Mitchell.

«Ici, ce sont des joueurs qui savent ce que c'est de gagner. Ce n'était pas comme ça, cette saison, pour moi. Être dans cette atmosphère depuis quelques heures, c'est incroyable.»

Des joueurs de profondeur

En Mitchell et Flynn, le CH a obtenu deux joueurs qui s'intégreront aux troisième et quatrième trios, comme ailier ou comme centre. Les deux attaquants assument pleinement leur rôle.

«J'ajoute de la profondeur à la formation. J'apporte du leadership, du caractère, et je peux jouer en désavantage numérique», énumère Mitchell.

«Je retire une fierté d'être bon dans les deux sens, d'écouler des punitions, de protéger des avances en fin de match», explique pour sa part Flynn, dont le différentiel de -3 avec les Sabres était loin d'être vilain.

Cette profondeur signifie que ces deux joueurs devront passer moins de temps sur la patinoire. Ils jouaient un peu plus de 15 minutes par soir à Buffalo.

«Je veux gagner, c'est ça l'essentiel. Je vais faire ce qu'il faut pour y parvenir», a déclaré Flynn.

Comme Mitchell, Flynn provient lui aussi des rangs collégiaux américains, mais il n'a jamais été repêché. Flynn a défendu les couleurs de l'Université du Maine. Selon le vénérable collègue Pat Hickey, il serait le premier joueur du Canadien issu de cet établissement depuis Jim Montgomery, que le CH avait obtenu contre Guy Carbonneau.

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Pas superstitieux

Le numéro 17 est celui de la malchance depuis des années chez le Canadien. Rene Bourque, Chris Campoli, Georges Laraque et Benoît Brunet l'ont notamment porté, et ils ont tous eu leur part de malchances ou d'insuccès.

Torrey Mitchell, lui, ne s'est pas arrêté à cette série de joueurs quand il a arrêté son choix. «C'est le seul numéro que j'ai eu dans ma carrière», a-t-il rappelé, assurant qu'il n'est pas superstitieux.

«Non, pas du tout. Je n'ai aucune idée qui l'a porté avant moi. Je sais qu'il y a eu Rene Bourque avant moi, mais je ne regarde pas ça.»