À Montréal ou à Pittsburgh, il n'y a aucune ambiguïté: on est à la recherche de renforts pour la fin de la saison. À Buffalo et à Phoenix, c'est aussi clair: plusieurs vétérans sont à échanger - ou l'ont déjà été - afin de bâtir un avenir meilleur.

Et puis, il y a ces équipes «mitoyennes», celles dont on ne sait pas trop sur quel pied elles danseront.

Le Canadien affrontera une de ces équipes ce soir quand il croisera le fer avec les Sharks de San Jose.

Au moment d'écrire ces lignes, on ignore si les Sharks seront une équipe améliorée par rapport à celle qui a baissé pavillon devant les Sénateurs d'Ottawa, samedi soir. Ou si, au contraire, des joueurs en fin de contrat comme Antti Niemi, Scott Hannan et Tyler Kennedy feront leurs valises.

Pour Marc-Édouard Vlasic, la réponse à la question devrait être claire.

«Je ne veux pas qu'on soit vendeurs, a tranché le défenseur québécois après le match de samedi. Nous avons une bonne équipe. Quand on affronte de bonnes équipes comme Anaheim [les Ducks] ou Los Angeles [les Kings], on joue bien. Je sais que Doug [Wilson, le directeur général] rêve de gagner la Coupe Stanley. Je crois plus qu'on sera acheteurs, pas vendeurs.»

La léthargie au mauvais moment

Si on pose la question, c'est que les Sharks viennent de connaître leur pire mois de la saison: une fiche de 3-8-2, qui les a fait couler au 5e rang de la division Pacifique, à deux points des Flames de Calgary et des Kings, qui ont tous deux un matchs en main.

«L'aspect positif [de cette léthargie], c'est qu'on voit ce qu'on est, répond en toute candeur l'entraîneur-chef des Sharks, Todd McLellan. Il n'y a pas d'illusions. On ne se cache pas derrière une victoire, une défaite, une victoire, une défaite et on joue pour ,500. Ça fait un mois qu'on ne joue pas bien. Je pense encore qu'on peut s'en sortir. Mais on voit ce qu'on a, et la direction peut prendre des décisions en se basant sur ça.»

À l'image de Vlasic, McLellan aimerait lui aussi obtenir une injection de forces fraîches, mais ses années d'expérience lui font tenir un discours plus nuancé.

«Aimerais-je qu'il soit acheteur? Évidemment. On est humains, on veut s'améliorer, on veut ce qu'il y a de mieux. Mais on doit aussi comprendre qu'on ne s'est pas placés dans la meilleure situation au cours du dernier mois. On ne peut pas arriver dans le bureau [de Wilson] avec un gros dossier et lui dire: "fais-le".

«Notre but est de participer aux séries et de bâtir une équipe qui peut faire un bon bout de chemin. Ç'a toujours été ça à San Jose, et là, on en arrache. On ne peut pas bâtir seulement pour participer aux séries maintenant, on doit bâtir pour être bons à long terme.»

Un peu d'histoire

L'an dernier, Wilson s'était contenté d'une transaction mineure à la date limite, tandis qu'il y a deux ans, il avait mis la main sur le défenseur Scott Hannan et l'attaquant Raffi Torres.

Le DG des Sharks n'a pas l'habitude des grands coups à la date limite. Son unique coup d'éclat aura été l'acquisition de Brian Campbell des Sabres en 2008, contre Steve Bernier et un choix de premier tour, devenu Tyler Ennis.

Campbell aura joué 20 matchs en saison et 13 autres en séries à San Jose, avant de profiter de son autonomie pour plier bagage.