Dans toute carrière de hockey, vient un temps où un joueur doit accepter un rôle moindre, des responsabilités différentes. Le corps ne suit plus, des plus jeunes se battent pour vous ravir votre poste.

Mais pour Vincent Lecavalier, il est trop tôt pour parler de cette étape. Même si son temps de jeu par match dégringole, même si, par conséquent, sa production n'est plus celle d'un joueur qui gagne 4,5 millions de dollars par saison, Lecavalier assure qu'il a encore beaucoup de hockey en lui.

«J'ai 34 ans, pas 40. Je pense que je peux encore en donner beaucoup, beaucoup plus. Je joue entre 10 et 13 minutes, je vais essayer d'être le plus efficace possible avec ce temps d'utilisation», a expliqué le grand numéro 40 après l'entraînement des Flyers, hier matin.

Lecavalier a atteint le fond du baril en décembre dernier quand il a été laissé de côté par son entraîneur pour la première fois de sa carrière quand il est en santé. Au tournant de la nouvelle année, il a connu un passage intéressant, avec 5 buts en 8 matchs. Mais voilà qu'il n'a pas marqué à ses 14 derniers matchs, soit depuis le 6 janvier. Mais il a joué moins de 15 minutes dans chacune de ces rencontres.

L'ancien du Lightning de Tampa Bay refuse de parler d'une transaction - du moins, publiquement -, même si la date limite (2 mars) approche et que les Flyers pourraient rater les séries éliminatoires.

«Il y a eu des pourparlers cet été, mais je ne sais pas, on n'en a pas reparlé. Je suis avec les Flyers, j'essaie d'aider l'équipe et si une transaction arrive, c'est hors de mon contrôle. Mais je peux aider une équipe, c'est sûr et certain.

«Les données ont changé. Je suis venu pour M. [Peter] Laviolette, il y a eu un changement d'entraîneur et mon rôle a changé. J'aimerais avoir un plus gros rôle, mais je n'ai pas discuté avec personne.»

Un trio improbable



D'un côté, Lecavalier souhaite en faire davantage et camper un rôle plus offensif, comme il l'a fait pendant l'essentiel des 1146 matchs qu'il a disputés dans la LNH.

D'un autre côté, il ne peut pas rester les bras croisés. Son entraîneur, Craig Berube, l'emploie comme ailier droit, et ses compagnons de trio ont besoin de lui.

C'est ici qu'entre en jeu Pierre-Édouard Bellemare, le centre de Lecavalier. Le Français de 28 ans, qui jouait en Suède jusqu'à l'an dernier, a réalisé un rêve en atteignant la LNH cette saison. Et voilà qu'il joue avec un des bons joueurs de sa génération!

«Mon frère et moi, on jouait au PlayStation et il faisait partie des joueurs pour qui on se battait pour savoir qui jouerait avec lui! C'est marrant que je me trouve à être son centre», a raconté Bellemare dans le vestiaire.

Si Bellemare apprend le hockey tel qu'il se joue en LNH, Lecavalier, lui, fait un tout autre apprentissage!

«Oui, on parle en français, mais on veut que [Chris] VandeVelde [l'ailier gauche] nous comprenne, donc on essaie de parler en anglais, avoue Lecavalier. Mais quand on parle français, il dit «le palet» pour parler de la rondelle, il parle de la cage.»

Avec Bellemare et VandeVelde comme partenaires de trio les plus fréquents cette saison et une moyenne de 2 minutes par match en avantage numérique, Lecavalier a inscrit 16 points, dont 7 buts, en 39 matchs cette saison (avant la rencontre d'hier).

«Pour les minutes qu'on a dans un match, on fait beaucoup de bonnes affaires», estime-t-il.

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Le diagnostic est finalement tombé. Les Flyers devront se passer du gardien Steve Mason pour deux à trois semaines, a annoncé l'équipe hier après-midi.

Mason s'est blessé au bas du corps dimanche, dans la victoire de 3-1 des Flyers contre les Capitals de Washington. Curieusement, il a subi la blessure pendant une pause publicitaire, en retournant vers son filet.

Les Flyers ont rappelé Anthony Stolarz de Lehigh Valley pour agir comme auxiliaire à Ray Emery. Cette saison, Mason présentait un dossier de 11-12-7, avec une moyenne de 2,27 et un taux d'efficacité de 92,5%.