L'ancien entraîneur-chef du Canadien Claude Ruel est mort hier à l'âge de 76 ans. La Presse vous propose de découvrir - ou de redécouvrir - la vie de cet homme qui aura marqué l'histoire du Tricolore à plusieurs égards.

LE JOUEUR

Né à Sherbrooke le 12 septembre 1938, Claude Ruel a joué à la fois au hockey et au baseball dans sa jeunesse, et il semblait promis à un bel avenir. Sa carrière sportive a toutefois connu une fin aussi abrupte que tragique. Alors qu'il évolue pour le Canadien junior, il reçoit un coup de bâton accidentel au visage de la part de Ross Kowalchuk au cours d'un match à Belleville, en Ontario. L'incident lui a fait perdre un oeil.

L'ENTRAÎNEUR

Ruel, qui dirigeait le Canadien junior au début des années 60, est devenu entraîneur-chef du Canadien en 1968, à l'âge de 29 ans, à la suite du départ de Toe Blake. Il a mené l'équipe à une conquête de la Coupe Stanley l'année suivante, aux dépens des Blues de St. Louis. Après avoir agi en tant qu'adjoint de Scotty Bowman de 1973 à 1979, il a repris les rênes du CH jusqu'en 1981. En 305 matchs derrière le banc, il revendique une fiche de 172 victoires, 82 défaites et 51 matchs nuls.

LE DÉPISTEUR

En plus d'être entraîneur, Ruel a oeuvré comme dépisteur en chef du Canadien pendant de nombreuses années. C'est grâce à son flair que l'équipe a pu repêcher des joueurs tels que Guy Lafleur, Larry Robinson et Patrick Roy, pour ne nommer que ceux-là. «Plusieurs joueurs qui ont joué dans les années 70 viennent de Claude Ruel. Si on fait le tour de ça, sa participation à notre organisation a été immense. C'est incroyable le soutien et le succès qu'il a apportés au Canadien au fil des années», a expliqué Réjean Houle en point de presse, hier.

LE MENTOR

Claude Ruel était reconnu pour prendre un soin jaloux de ses joueurs. Réjean Houle le considérait d'ailleurs comme un «mentor», puisqu'il a eu une influence déterminante sur sa carrière et sa vie personnelle. «Beaucoup de joueurs ont été marqués par la présence de notre ami Claude. Il apportait une dimension différente. Rien que le public peut voir, mais tout ce que le joueur a besoin d'avoir comme appui lorsque tu es dans une profession comme celle dans laquelle nous étions dans les années 70», a-t-il expliqué.

LE TRAVAILLANT

À l'époque où il dirigeait le Tricolore, Claude Ruel était reconnu pour travailler d'arrache-pied durant les entraînements afin de bien préparer ses hommes en vue du prochain match. «C'était toujours intense, très intense, se souvient Réjean Houle. Il fallait arriver prêt pour les entraînements et il fallait être prêt à demeurer après les entraînements également afin de s'améliorer. [...] Il essayait toujours de bien préparer ses joueurs, surtout ses joueurs qui ne jouaient pas souvent.»

L'HUMORISTE MALGRÉ LUI

Un peu à l'image de son successeur Jean Perron, Claude Ruel nous a légué plusieurs expressions savoureuses. Celui qu'on surnommait Piton est surtout connu pour sa fameuse phrase «Y en aura pas de facile», passée à la postérité depuis. On se souviendra aussi qu'il nous a déjà parlé d'un joueur «vertile» et rappelé qu'il fallait «travailler sur les fondumentales», sans oublier ce match à Winnipeg qui serait diffusé «d'un athlétique à l'autre».