Les changements de trio chez le Canadien sont fréquents. Michel Therrien tente des expériences, essaie l'un avec l'autre... Et bien souvent, à la fin de l'exercice, Dale Weise finit dans le premier trio.

Ce n'est pas banal quand on y pense. Dale Weise, un joueur que John Tortorella ne pouvait plus blairer à Vancouver, un joueur que le Tricolore avait obtenu en retour d'un défenseur qu'il n'utilisait plus (Raphael Diaz), se retrouve fréquemment aux côtés de Max Pacioretty.

Il a joué à la droite de David Desharnais, parfois à la droite de Tomas Plekanec, et le revoilà aux côtés de Desharnais maintenant que ce dernier, de nouveau jumelé à Pacioretty, est revenu «à ses anciennes amours», comme l'a dit Therrien.

La présence de Weise au sein du premier trio a l'heur d'agacer une frange des partisans qui jugent que d'autres ailiers (Jiri Sekac par exemple) n'ont jamais eu le genre d'opportunité qu'obtient Weise de façon répétée.

Dans la communauté des statistiques avancées, il est même perçu comme un boulet pour le premier trio.

Mais Weise, on le sait, n'a que faire des chiffres.

«Les deux équipes cette année qui ont fait des embauches publiques de spécialistes en statistiques avancées sont Toronto et Edmonton, rappelle Weise. Comment ça se passe pour elles?»

Il ne doit pas changer

De tous les réguliers de l'équipe, Weise est celui qui, en moyenne, force l'adversaire à écoper le plus de pénalités. Le genre de chose qu'apprécie un entraîneur-chef.

Mais Therrien ne veut surtout pas que Weise se mette à se croire meilleur qu'il est. Il pourrait alors cesser de mettre à profit les atouts qui expliquent sa présence au sein du premier trio.

«Il se doit de rester le même joueur avec les qualités qu'il a, indique le coach. On pense qu'avec sa rapidité et son bon physique, il est en mesure de créer des opportunités pour ses coéquipiers. Mais c'est le genre de joueur qui ne doit pas faire l'erreur de vouloir changer. S'il se met dans l'idée de changer, c'est là qu'il va être dans le trouble.»

Weise est bien conscient que les chances qu'on lui offre existent précisément parce qu'il joue toujours de la même manière. Ce qui le rend atypique, c'est justement qu'il peut glisser sur des unités qui ont des mandats différents et accomplir un boulot individuel qui, lui, reste le même.

«Mais chaque fois que je me suis retrouvé dans le premier trio, nous avons produit offensivement, prend-il soin de noter. À travers la ligue, il n'y a pas beaucoup de joueurs qui peuvent faire ce que je fais.

«Combien de ceux qui sont perçus comme des joueurs de quatrième trio sont capables d'aller sur le premier trio et de contribuer à l'attaque?»

Plus de chances à convertir

Weise parle de perceptions. Mais lui, se perçoit-il comme un joueur de premier trio?

«Quand je joue au sein de ce trio-là, oui», a-t-il d'abord répondu avant d'élaborer un peu plus tard.

«Je ne me vois pas comme un gars qui est voué à rester dans le premier trio. Il y a de nombreux changements. On pourrait identifier Pierre-Alexandre Parenteau comme l'ailier droit de premier trio au sein de l'équipe, mais nos trios ont beaucoup de profondeur et c'est difficile parfois de distinguer la première de la deuxième, et la troisième de la quatrième. C'est ainsi que notre équipe est bâtie.»

Avec 6 buts et 18 points, Weise a déjà surpassé son meilleur total de points en une saison (16). Il s'en réjouit, mais ajoute qu'il ne juge pas de la qualité de ses matchs en fonction des points qu'il récolte, mais bien par son niveau de jeu en général.

«Ma préoccupation en ce moment, c'est que j'aurais encore plus de points si j'avais pu compléter certaines occasions de marquer que j'ai eues récemment», précise-t-il.

Tant qu'il jouera auprès de Max Pacioretty, il continuera d'avoir des occasions.

Chez le Canadien, le premier trio ne s'identifie pas par son joueur de centre, mais en regardant là où Pacioretty évolue.

«C'est notre supervedette à l'attaque et je ne crois pas qu'il récolte autant de mérite qu'il le devrait, soutient Weise. Il est impeccable dans les deux sens de la patinoire. Je crois qu'il est l'un des meilleurs compteurs de la LNH et qu'il n'est pas reconnu à sa juste valeur.»