Encore un peu et il faudra l'affubler du sobriquet «d'énigmatique». On croyait que Lars Eller avait finalement opéré une forme de déblocage à l'attaque en séries éliminatoires, la saison dernière. Or, force est de constater après 50 matchs cette saison qu'il n'en est rien.

Le Danois âgé de 25 ans broie actuellement du noir, et la patience de l'entraîneur du Canadien Michel Therrien est mise à l'épreuve.

Therrien a beau affirmer croire à son talent, apprécier sa bonne compréhension du jeu, ses qualités en défense ainsi que son efficacité sur les mises en jeu, il reste qu'Eller lui en donne peu sur le plan offensif.

L'entraîneur a d'ailleurs exprimé son insatisfaction à l'issue de la défaite de 3-2 contre les Sabres de Buffalo, mardi.

«Nous avons besoin de la contribution de plus d'un ou de deux trios, a laissé tomber Therrien. C'est ce que nous obtenons depuis environ un mois et demi.»

Eller est le premier à admettre que le trio qu'il pivote ne livre pas la marchandise. Il pourrait difficilement prétendre le contraire avec une contribution personnelle d'un but à ses 20 derniers matchs. La moyenne d'un point aux trois matchs - 15 points en 45 matchs - qu'il affiche jusqu'à maintenant est également en deçà des standards pour lui. À ce rythme, il atteindra tout juste son total de 26 points de la saison dernière.

«La situation est toujours frustrante, a-t-il répondu, mardi soir, quand on lui a demandé si la répétition d'un air connu pour lui était dure à accepter. Je viens de connaître un mauvais mois de janvier (une passe en 11 matchs). Mais je préfère ne pas insister là-dessus. Je suis mieux outillé pour passer au travers de ces mauvaises séquences.»

Eller a connu ses meilleurs moments à l'attaque dans la LNH au cours de la saison écourtée de 2013 avec une récolte de 30 points en 46 matchs. En séries l'an dernier, il s'était mis en évidence en récoltant 13 points en 17 rencontres. Depuis quelques saisons, il a recours aux services d'un psychologue sportif afin de surmonter des problèmes d'adversité et de confiance.

Mardi, le manque de confiance était clairement repérable dans son jeu. En troisième période, il s'est vu offrir une belle occasion de marquer à la droite du filet de Jhonas Enroth. Mais il a projeté la rondelle beaucoup trop haute par-dessus la cible.

De La Rose retourné

Eller, qui écoule la première année d'un contrat de quatre ans s'élevant à 14 millions, avait auparavant été sur la glace pour les trois buts des Sabres en première période.

Après le match, il s'en voulait d'avoir été un «mauvais parrain» pour le jeune Jacob De La Rose, qui effectuait ses débuts dans la LNH. Le Suédois âgé de 19 ans a également été sur la glace pour les trois buts des Sabres.

«Nous avons commis de petites erreurs qui auraient pu être facilement évitables avec une meilleure communication entre les défenseurs et moi», a relevé Eller, en insistant pour dire que De La Rose n'était pas à blâmer.

«Ce n'est pas la façon que j'aurais souhaité que le match se déroule pour lui, a-t-il ajouté. Tout ce qui pouvait mal aller pour lui a mal été. Mais il n'a rien à se reprocher. Il peut se dire que ça ne peut qu'aller mieux à son prochain match.»

Ce deuxième match dans la LNH n'est sans doute pas prévu pour samedi pour De La Rose, que le Tricolore a retourné aux Bulldogs de Hamilton, mercredi.

Sa première soirée de travail se résume à un différentiel en défense de -2 pour 12:34 minutes de temps d'utilisation, avec trois tirs tentés bloqués et cinq mises en échec.

Après avoir profité d'une deuxième journée de congé en trois jours, le Canadien sera de retour à l'entraînement, jeudi, en vue de son prochain duel contre les Devils du New Jersey, samedi, au Centre Bell.