Dans un mois jour pour jour, les 30 équipes de la Ligue nationale n'auront plus le droit de transiger. Les directeurs généraux de la LNH ont donc exactement 28 jours pour se faire une tête sur ce qu'ils ont sous la main.

D'ici là, ceux qui croient se rendre loin en séries passeront à l'action. D'autres l'ont déjà fait, comme les Penguins de Pittsburgh avec David Perron.

Heureux hasard, les Coyotes de l'Arizona, visiteurs hier au Centre Bell, comptent dans leurs rangs deux joueurs qui pourraient bien faire l'objet d'une «location» pour la fin de la saison: Antoine Vermette et Zbynek Michalek.

Évidemment, il n'y a pas des tonnes de constats à tirer de cette défaite de 3-2 du Canadien hier après-midi. Certes, l'équipe a laissé filer une avance contre une des pires équipes de la LNH, mais après cinq victoires de suite, et sans Carey Price, le Tricolore a bien droit à un petit répit.

Par contre, les récents succès de l'équipe ne doivent pas masquer le fait qu'il y a un certain besoin de profondeur chez les Montréalais. Ce besoin, des joueurs comparables à Vermette et Michalek pourraient le combler.

À l'avant, d'abord. Quand l'attaque ne repose pas sur les épaules de Max Pacioretty, elle est transportée par Alex Galchenyuk. Ce dernier a animé le spectacle hier avec ses deux buts et ses feintes auxquelles il nous habitue quand il traverse de bonnes séquences. Les autres ont été incapables de profiter d'un gardien, Louis Domingue, qui ne devait pas être dans le meilleur état d'esprit en voyant le pointage de 0-2 après 20 minutes, à son premier départ dans la LNH.

Mais voilà qu'au cours des cinq derniers matchs, un seul attaquant autre que Pacioretty et Galchenyuk a marqué: Brendan Gallagher. Rien pour les autres. En fait, les six joueurs qui ont composé les trios 3 et 4 ont totalisé deux passes au cours de cette séquence. Pis encore, Lars Eller et Jiri Sekac sont maintenant sans but à leurs 13 derniers matchs.

«Ils ont eu des chances, ils patinent bien. J'imagine que quelques buts aideraient. Ils essaient fort, ils jouent bien. C'est juste une question de marquer un ou deux buts pour qu'ils reprennent confiance», a analysé Tomas Plekanec, au sujet des deux derniers trios.

Michel Therrien, lui, n'a pas voulu en faire un plat.

«Il ne faut pas avoir le nez trop dans la vitre. On avait une semaine très difficile, on était en position de ramasser quatre victoires, on en a ramassé trois.»

À la ligne bleue aussi, un peu de renfort ne ferait pas de tort au groupe dirigé par Jean-Jacques Daigneault. Et Michalek, qui a joué 22 minutes et bloqué quatre tirs, ne manquerait pas de travail à Montréal. Avec Sergei Gonchar en congé, Mike Weaver a abattu du boulot honnête pour un joueur qui disputait seulement un deuxième match en près de deux mois. Mais ses nombreux plongeons nous ont rappelé qu'il ne peut plus jouer 18 minutes comme l'an dernier.

Rien n'indique que Bergevin bougera pour obtenir un de ces deux joueurs. On le verrait mal dilapider la relève de son équipe, surtout s'il ne croit pas pouvoir retenir ces éléments à long terme. Mais on devine que la visite des Coyotes a alimenté ses réflexions

Une première mémorable

Les 21 286 spectateurs du Centre Bell n'ont peut-être pas quitté l'amphithéâtre avec un souvenir inoubliable, mais un joueur des Coyotes, lui, se souviendra toute sa vie de ce 1er février.

À son premier départ dans la LNH, le gardien Louis Domingue a aidé ses coéquipiers à se remettre d'un début de match brouillon. Au final, il a stoppé 18 tirs pour savourer son premier gain dans le circuit Bettman.

«C'était beaucoup de pression, mais j'attendais ça depuis le début de ma vie. Faire le dernier arrêt d'une victoire au Centre Bell, je ne peux rien demander de plus», a déclaré le Québécois, entouré de caméras après la rencontre.

Avant le match, l'entraîneur-chef des Coyotes, Dave Tippett, avait été catégorique sur ce qu'il voulait voir face au Canadien, au lendemain d'une dégelée de 7-2 que son équipe a subie à Ottawa. «Notre gardien devra être meilleur.» Pas très gentil pour Mike Smith

Dans un contexte difficile, sur la plus grande scène qui soit, un jeune homme de 22 ans lui a donné satisfaction.