Bien malin celui qui aurait pu prédire un tel retour en force des Predators de Nashville cette saison.

N'empêche qu'avec un peu de clairvoyance - et une bonne dose d'optimisme -, on pouvait déceler quelques facteurs de succès pour l'équipe du Tennessee.

L'arrivée d'un nouvel entraîneur-chef en Peter Laviolette pouvait fouetter les troupes. Le retour en santé de Pekka Rinne n'allait certainement pas nuire. Et il n'était pas farfelu de croire en l'émergence de l'attaquant Colin Wilson, septième choix au total en 2008, ou en l'explosion du très talentueux Filip Forsberg, un choix de premier tour en 2012.

Mais celui qui aurait pu prédire que Mike Ribeiro serait, en janvier, en voie de connaître une saison de 70 points ferait de l'argent dans l'industrie de l'horoscope.

Car ce Ribeiro, qui totalise 38 points en 44 matchs cette saison, c'est le même Ribeiro que les Coyotes de Phoenix ont botté loin de Glendale à grands coups de pied en juin dernier. En plus de racheter les trois dernières années de son contrat, un message déjà fort, le directeur général des Coyotes, Don Maloney, a même déclaré publiquement que l'attaquant québécois avait des «problèmes de comportement». Problèmes qui l'ont mené, par exemple, à rater quelques autobus et rencontres d'équipe.

Si la déclaration a dû faire peur à quelques DG de la LNH, Ribeiro estime avec le recul qu'il s'agissait d'un mal pour un bien.

«Le bon côté du fait que le DG en ait parlé, c'est que ce n'était plus un secret. Les gars dans le vestiaire le savent, ils sont prêts à m'aider et à me soutenir. Ils m'ont donné de bons vibes. Mais c'est ce que tu fais sur la patinoire qui fait oublier les choses», a mentionné Ribeiro, après un entraînement des Predators, hier, à Brossard, en vue du match de ce soir contre le Canadien.

Le résultat, c'est un Ribeiro qui se dit plus dévoué que jamais à son rôle de joueur et, surtout, de père de famille. Comment se sent-il par rapport à son année de misère en Arizona de l'an dernier?

«Sur une échelle de 1 à 10? L'an passé, j'étais dans les moins. Cette année, je suis 8. C'est une journée à la fois, mais c'est de me concentrer sur ma famille et mon travail.

«Je veux jouer le plus longtemps possible, poursuit l'homme de 34 ans. Je n'ai jamais pris soin de mon corps, mais si je peux continuer [à bien faire comme cette année], je devrais pouvoir jouer encore une couple d'années.»

Nouvelle identité

Ribeiro, Forsberg, Wilson, James Neal... Il y avait longtemps qu'on n'avait pas vu autant de joueurs aussi doués offensivement au sein d'une équipe qui avait connu pour seul entraîneur, avant l'été dernier, le très défensif Barry Trotz.

Or, voici que les Predators viennent au cinquième rang de la LNH avec 3,00 buts marqués par match en moyenne. Il faut savoir qu'à leurs 15 premières saisons, les Predators ont fini dans le top 10 de la LNH pour les buts marqués... deux fois!

En outre, les Predators trônent au deuxième rang du classement général de la LNH.

Questionné sur le sujet, Laviolette est visiblement mal à l'aise de s'attribuer quelque part que ce soit de ces succès inattendus, même si l'identité de l'équipe a clairement changé sous sa gouverne.

«Peu importe le système, si les joueurs l'appliquent avec acharnement, les équipes vont connaître du succès. S'ils jouent à l'intérieur d'une identité, ils peuvent connaître du succès. Ces identités varient d'un entraîneur à l'autre. Mais au bout du compte, le travail que les joueurs y mettent détermine le succès que tu connais. Jusqu'ici, nos joueurs méritent leurs succès. Mais on est seulement à la mi-saison, on n'a rien accompli encore.»